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Traviata avec et sans nous !

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Brève
24 octobre 2012
Traviata avec et sans nous !

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Philippe Béziat n’est pas un réalisateur comme les autres. Depuis ses débuts, ce cinéaste français a choisi de filmer l’envers du décor du monde lyrique avec toujours la même passion et la même poésie. Absence d’interviews, de cartons inutiles, de caméra à l’épaule, de parti pris… Le making-of devient à ses yeux un objet d’art à part entière. Après Pelléas et Mélisande (2009) et Noces (2012), voici donc Traviata et nous. Philippe Béziat et son équipe se sont rendus à Aix-en-Provence filmer les répétitions de l’opéra de Verdi mis en scène par Jean-François Sivadier avec Natalie Dessay et le London Symphony Orchestra dirigé par Louis Langrée. Une production qui à l’époque avait trouvé autant de partisans que de détracteurs. Il pourrait en être de même avec ce documentaire long et esthétique à souhait. La force de Philippe Béziat est tout d’abord de réussir à se faire discret avec ses caméras, mais aussi de savoir capter des lumières resplendissantes et de vrais moments de grâce. Après un générique ingénieux (et qui marque l’unique apparition du public, seule présence du « nous »), le film ne quittera jamais les répétitions de cette production, suivant les moindres mouvements de son metteur en scène Jean-François Sivadier. Problème : si la sauce prend au début, un arrière-gout pâteux se fait sentir par la suite. La raison ? Une répétition de ces répétitions qui fascine au début, mais finit par ennuyer. Pour ceux qui ne connaissent ni les chanteurs, ni l’opéra, ni Aix-en-Provence, un manque de repères pourra se faire sentir. Pour les autres, on imagine qu’ils maîtrisent déjà bien l’ouvrage et mesurent le risque pris par Natalie Dessay avec Violetta. La soprano française s’y montre pourtant fraiche, drôle et inventive aux côtés d’un Louis Langrée trop effacé quand Sivadier, omniprésent, est filmé sous tous les angles possibles. Un conseil : voir ou revoir directement cette Traviata filmée par Don Kent pour Virgin Classics, sans « nous » ! Sortie en salle aujourd’hui, 24 octobre. [Edouard Brane]

 

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