Une installation de traitement de son dotée de quarante-cinq micros et soixante-dix haut-parleurs ! Ce sera une première mondiale dans un lieu dédié (entre autres) au théâtre musical, que ce système Constellation de la société américaine Meyer Sound. L’idée étant de pouvoir modifier en temps réel l’acoustique de la salle selon l’esthétique des œuvres qu’on y donnera.
A ce jour, la future Cité Bleue de Genève est un chantier qu’on parcourt équipé de casques de sécurité. Le toit en a été enlevé. Ne restent que les murs de béton en forme d’octogone de l’ex-salle Patiño, théâtre de la Cité universitaire construit en 1968. On creuse une fosse d’orchestre mobile dont le plateau sera monté sur vérins, ce qu’on ne voit pour le moment que dans de grandes salles. Celle-ci, d’environ trois-cents places, doit ouvrir au printemps 2024. Budget des travaux : 14,5 millions de Francs suisses, issus pour l’essentiel d’une fondation privée.
Le projet des architectes Pierre Bosson et Stéphane Agazzi
Leonardo García Alarcón en sera le directeur artistique et il insiste sur le fait que la musique baroque ne représentera qu’une partie de la programmation et que la Cappella Mediterranea ne sera qu’un des utilisateurs de cette salle. Ce sera un lieu de création, et notamment ce système sonore participera à des formes musicales, théâtrales, performatives, qui restent à inventer.
Une salle tournée non pas vers le passé, mais vers l’avenir. Et ouverte sur le monde : à l’heure du streaming et du métavers, comment s’accommoder de l’absurdité d’un système où un spectacle répété pendant deux mois, avec des moyens considérables, n’est donné que six ou sept fois dans un seul lieu puis disparaît.
Une salle qui serait « un instrument pour chercher le monde » dit avec lyrisme García Alarcón, qui fera de Genève, où venu d’Argentine il fut accueilli à bras ouverts, le centre de ses activités.