Le Théâtre de Saint Quentin en Yvelines était plein ce 31 mars pour applaudir une opérette à la française de Donizetti, Rita ou le Mari battu, un petit bijou de théâtre loufoque où le compositeur italien s’amuse à mêler les ingrédients du genre (italiens et français) avec une pincée de délicieuses trouvailles musicales. Montée in situ par le chef d’orchestre David Stern, à la tête des musiciens de son Opera Fuoco en résidence à St Quentin, la pièce réunit un trio d’excellents chanteurs. La soprano Camille Poul est une Rita mignonne et pétillante, lutine et rusée à souhait, avec une voix fruitée à l’aigu brillant. Le baryton Pierrick Boisseau, est le macho Gasparo (voix profondément timbrée comme il se doit) et le baryton Mathieu Abelli, campe le tendre Beppe avec un brio et un abattage étonnants. Une voix facile, claire et veloutée, un vrai talent de comédien (il passe du chant au parlé avec un naturel confondant) et une présence éminemment sympathique. Evidemment, on ne vient pas ici pour chipoter quand ça trébuche un peu. L’enjeu est ailleurs. Au bout de cette extrême banlieue, l’opéra fait le plein, à la bonne franquette et un grand professionnalisme. Et, comme le dit une spectatrice en sortant « Qu’est-ce qu’on se régale ! » [MQ]
Gaetano Donizetti (1797-1848) : Rita ou Le Mari Battu – Camille Poul (Rita) , Pierrick Boisseau (Gasparo), Mathieu Abelli (Beppe) – Ensemble de l’Opera Fuoco, David Stern (direction musicale) – Théâtre de Saint Quentin-en-Yvelines, 31 mars 2011, 20h