Si religieux soient Heinrich Schütz et Johann Sebastian Bach, aucun des deux n’a laissé à la postérité une œuvre portant le titre de Requiem. Ils ont l’un et l’autre, en revanche, composé de nombreuses pièces funéraires. A partir de ces pièces, l’ensemble Ludus Modalis, sous la direction de Bruno Boterf, a réalisé une messe des morts pastiche que l’on pourra découvrir un peu partout en France dans les semaines et mois à venir, à commencer par Rouen le 7 juin. Aux douze voix solistes, s’adjoindront un quatuor de vents (cornet, sacqueboutes) et un ensemble de cordes. Le continuo sera joué comme à l’époque de Bach, au grand orgue. Les puristes remarqueront qu’un siècle tout de même sépare Schütz et Bach. Il leur sera objecté que les deux compositeurs sont animés de la même foi luthérienne, puisent leur inspiration à la même source littéraire – les écritures -, et ont le contrepoint pour discipline d’écriture musicale. Une parentalité, qui comme Paris (où il n’est pas prévu pour l’instant de proposer ce programme inédit), vaut bien une messe. Plus d’informations sur www.ludusmodalis.com. [Christophe Rizoud]