Suite aux déboires du baryton-basse Iain Paterson (et surtout du public) lors de la représentation désastreuse du Rheingold de dimanche dernier (narrée ici par notre consoeur Audrey Bouctot), on pouvait s’interroger sur le remplacement probable du chanteur britannique, au moins pour la représentation de mercredi prochain (une soirée AROP à laquelle participent des mécènes). En parcourant la distribution affichée sur le site de l’Opéra de Paris, on découvre avec stupeur un nouveau nom en alternance pour le rôle de Wotan, celui de Lawrence Brownlee, par ailleurs à l’affiche du très belcantiste I Puritani de Vincenzo Bellini, donné à Bastille en alternance avec l’ouvrage de Richard Wagner.
Ne fantasmez pas à l’idée d’une version de l’Or du Rhin avec contre-fa : il s’agit plus probablement d’une confusion avec Nicholas Brownlee de la troupe de l’Opéra de Francfort, qui y interprète le rôle-titre de Macbeth depuis début décembre. Le chanteur américain a déjà interprété Wotan, à Leipzig et doit le rechanter plus tard dans la saison à la Bayerische Staatsoper de Munich. Les représentations suivantes se tenant à Francfort les 4, 12 et 17 février, tandis que les soirées parisiennes auront lieu les 5, 8, 11 et 14 février, l’alternance est techniquement possible, mais est-il bien raisonnable d’alterner ainsi la tessiture de baryton-basse avec celle, nettement plus aiguë, de baryton Verdi ? Rappelons que Ludovic Tézier, initialement prévu en Wotan, avait dû jeter l’éponge en raison d’une méchante grippe l’empêchant de participer aux répétitions : quand ça veut pas, ça veut pas.