Adepte et théoricien du minimalisme mais en même temps claveciniste et grand admirateur de Purcell qui lui inspira d’ailleurs la bande originale de The Draughtman’s Contract (Meurtre dans un Jardin Anglais, 1982), le Britannique Michael Nyman a toujours pratiqué le grand écart entre les époques et les styles, affichant un goût prononcé pour la musique vocale. A côté du cinéma (La leçon de Piano de Jane Campion, Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol, La Fin d’une liaison de Neil Jordan) et de sa collaboration privilégiée avec Peter Greenaway, il a composé cinq opéras dont une émouvante adaptation du best-seller d’Oliver Sacks, The Man who Mistook his Wife for a Hat (1986).
No Time in Eternity est à la fois le titre d’une composition inédite de Michael Nyman sur de courts poèmes de Robert Herrick (1591-1674) et du spectacle original conçu par l’Ensemble Céladon au cours duquel cette partition pour contre-ténor et cinq violes sera créée le 17 mars à 20h45 au Musée des Confluences de Lyon. Commanditaire de cette pièce, le chanteur Paulin Bündgen et sa formation jetteront une passerelle entre, d’une part, des consort songs de Byrd, Tye, Taverner, ainsi que de musiciens moins connus tels que Nathaniel Pattrick ou Richard Farrant et, d’autre part, l’œuvre de Michael Nyman, représentée par les Songs for Ariel écrites pour le film de Peter Greenaway The Prospero’s Book (1991) et arrangées ici pour l’Ensemble Céladon ; Self Laudatory Hymn of Inanna and Her Omnipotence, une grandiose évocation de la déesse Ishtar créée par James Bowman et le Fretwork viol consort en 1992, et donc, point d’orgue de la soirée, No Time in Eternity. Ce concert sera programmé, toujours dans le cadre de la Biennale Musiques en Scène et dans la version scénographiée par l’artiste plasticienne Félicie d’Estienne d’Orves, au Lux (Valence) le 24 mars, puis en septembre au Festival d’Ambronay. Plus d’informations.