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L’année du double bicentenaire ne pouvait se terminer sans que la « Grande Boutique » y aille de son hommage aux deux illustres rivaux, à travers une exposition consacrée à leur présence simultanée sur la première scène nationale, depuis les premiers pas de l’un (Jérusalem en 1847) et de l’autre (Tannhäuser en 1861) jusqu’aux productions les plus récentes, évoquées à travers force affiches (le Lohengrin de Rochegrosse présenté ici-même il y a quelques mois), esquisses de costumes (notamment pour la création de Parsifal en 1914, voir notre article), maquettes de décors, manuscrits autographes, caricatures et accessoires. On admirera ainsi divers exemples de tenues portées par les plus grands artistes : superbe cuirasse de Valkyrie arborée par Lucienne Bréval en 1893, étrange accoutrement de Desdémone berbère pour Margaret Price en 1976, où superbe robe à tournure dessinée pour Angela Gheorghiu en Traviata. Qu’on se le dise, il n’y a ni vainqueur ni vaincu dans ce choc des titans dont Verdi et Wagner sortent tous les deux grandis, même si Giuseppe n’a pas eu l’honneur de se faire portraiturer par Renoir, et même si Richard fut paradoxalement moins souvent représenté sous l’Occupation. En cherchant bien, et à condition d’arriver à lire les cartels plongés dans des ténèbres épaisses, vous verrez même la maquette du fameux décor éblouissant et tournoyant de la très scandaleuse Aïda d’Olivier Py à Bastille. [Laurent Bury]
Verdi, Wagner et l’Opéra de Paris, du 17 décembre 2013 au 9 mars 2014, Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris, Palais Garnier, renseignements