Après une compilation d’airs de Rigoletto et de La Traviata par Roberto Alagna, Sony Classicals poursuit opportunément son hommage à Verdi en proposant l’Edition du bicentenaire, un coffret destiné avant tout au grand public, qui devrait trouver là en 4 CD et à tarif modique (une dizaine d’euros) de quoi s’initier à la musique du compositeur italien. Des airs d’opéras interprétés par la fine fleur du chant verdien – ténors et sopranos – occupent les deux premiers disques ; choeurs et ouvertures le troisième et l’intégralité du Requiem enregistré par Sir Georg Solti en 1977 le quatrième. La présence de grands noms (Pavarotti, Bergonzi, Scotto, Caballe…) est un gage d’interprétations historiques même si les intégristes trouveront toujours à renâcler : Leontyne Price dans le Requiem en 1977, n’est-ce pas trop tard ? Pour un débutant, c’est déjà une bonne école.
Et puisqu’il est impossible cette année d’avoir l’un sans l’autre, Wagner a aussi droit à son Edition du bicentenaire, toujours chez Sony Classical, au même prix et dans le même format. Là encore du lourd (Karajan, Leinsdorf, Ludwig, Flagstad…) bien que l’hommage wagnerien paraisse moins judicieusement assemblé que son homologue verdien. Les préludes, ouvertures et autres pages orchestrales sont depuis des décennies l’arbre qui cache la forêt des opéras de Richard Wagner (au point que certains ignorent encore que la Chevauchée des Walkyries ou la mort d’Isolde sont normalement chantées). Les choeurs et airs qui font l’objet du 2e et 3e disque ne sont pas toujours les plus emblématiques d’une oeuvre qui a tenté de les abolir. Enfin les transcriptions pour orchestre et piano solo, même dirigées par Leopold Stokowski, apparaissent anecdotiques dans le cadre d’un florilège qui, par définition, devrait se focaliser sur l’essentiel. En vente, à partir d’aujourd’hui, lundi 28 janvier, sur tous les sites et chez tous les disquaires agréés. [Christophe Rizoud]