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Comme chaque année depuis quinze ans, le Sénat de la République italienne organisait ce 16 décembre dans son hémicycle un concert de Noël en présence des plus hautes autorités de l’Etat. Pour la première fois, l’orchestre de l’Opéra de Rome, dirigé par un Riccardo Muti bondissant a ouvert le concert avec une trépidante ouverture de La Force du destin et l’a clos avec celle de Nabucco, non moins éclatante malgré l’acoustique très mate de cette salle. Entre ces deux « tubes », quatre jeunes chanteurs – Anna Malavasi (mezzosoprano), Rosa Feola, Monica Tarone (soprani) et Simone Piazzola (baryton) – ont interprété respectivement et avec beaucoup d’application, Azucena dans « Stride la vampa » du Trouvère, l’air de Gilda « Caro nome » de Rigoletto et l’intégralité du duo entre Violetta et Giorgio Germont de La Traviata. De belles voix pleines de promesses pour honorer, avant que ne débute l’année Verdi, celui qui fut 27 ans durant, lui-même sénateur, au moins sur le papier. L’occasion aussi pour Muti, mi-ironique mi-lyrique, de faire devant le président du Conseil Mario Monti à qui il était plus particulièrement adressé, un nouveau plaidoyer pour « sauver la culture », autre grande victime de l’austérité en Italie. [Cédric Manuel]