Vertigo est l’un des trois personnages de Pépito, espagnolade assez rarement jouée d’Offenbach, et c’est fort dommage, car ce petit bijou musical composé en 1853 est fait de mélodies déjà très élaborées et complexes. L’histoire n’a que peu d’importance, c’est un simple chassé-croisé amoureux entre trois personnages bien dans la tradition, dont un Pépito qui, à l’instar de l’Arlésienne, n’apparaît jamais. Mais on y trouve déjà toutes les recettes qui ont fait le succès de ses piécettes comico-sentimentales, avec des pastiches (notamment ici l’air de Figaro du Barbier de Séville), et de drôlatiques onomatopées, comme la chanson à boire, le trio du bouchon avec son nectar qui coule et ses joyeux glou glou glou glou… En lever de rideau, Les Deux aveugles (1855) utilise un peu les même recettes, avec un « dereding ding » suraigu qui annonce le Fritz de La Grande Duchesse. Les chanteurs amateurs de La Compagnie des Délassements Comiques, dont c’est le 17e spectacle, continuent de défendre avec leurs moyens et beaucoup de cœur ce répertoire qui mérite d’être redécouvert.
Petit Théâtre de Naples, prochaines représentations les 22, 23, 29, 30 novembre, et 6 et 7 décembre 2014.