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Parsifal

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CD
26 avril 2013
Intéressant mais pas indispensable

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Parsifal –
Bühnenweihfestpiel in drei Aufzügen –
Créé à Bayreuth (Festspielhaus) le 26 juillet 1882

Détails

Amfortas
Gustav Neidlinger
Titurel
Silvio Maionica
Gurnemanz
Boris Christoff
Parsifal
Sándor Kónya
Klingsor
Georg Stern
Kundry
Rita Gorr
Chevaliers du Graal
Rinaldo Pelizzoni
Giuseppe Morresi
Ecuyers
Clara Foti
Stefania Malagù
Mario Ferrara
Angelo Mercuriali
Filles fleurs
Montserrat Caballé
Ursula Kerp
Susanne Will
Colette Lorand
Hilde Koch
Maria Graf

Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Direction musicale
André Cluytens

Enregistré live à la Scala de Milan le 2 mai 1960

4 CD Andromeda ANDRCD 9114, 219′

 

Régulièrement disponible sous divers labels, ce Parsifal scaligère est bien connu des mélomanes wagnériens. Il nous revient désormais sous étiquette Andromeda. Il ne dépare pas la discographie de l’oeuvre, mais n’en constitue pas pour autant un jalon majeur.

On constatera pour commencer que la qualité de la prise de son, tout juste convenable, ne s’est pas significativement améliorée par rapport aux publications antérieures. Les voix sont correctement restituées, même si des saturations dans l’aigu apparaissent ici ou là (scène des filles fleurs notamment).

La direction d’André Cluytens montre qu’on pouvait diriger Parsifal de manière convaincante en dehors de Bayreuth. Charpentée, très structurée, non dénuée de majesté, elle évite les sublimes lenteurs qu’à la même époque Hans Knappertsbusch érigeait en dogme sur la Colline sacrée, au risque de les transformer parfois en tunnels (pardon pour ce propos sacrilège!). Secondé par un orchestre de la Scala plus qu’honorable et capable de beaux effets, on sent le chef à l’aise avec cette oeuvre, qu’il avait eu le privilège de diriger à Bayreuth au cours de l’été 1957 (en alternance avec Knappertsbusch, justement), avant d’y être invité de nouveau en 1965 par Wieland Wagner, l’été qui suivit la mort du vieux maître, pour assurer la transition avec Pierre Boulez, qui prendrait la relève en 1966. La bande de ce Parsifal bayreuthien de 1965 (qui affichait rien moins que Hotter, Stewart, Neidlinger, Talvela et Varnay!) finira bien par trouver un jours les chemins d’un éditeur officiel : ce jour-là, lecteur, il faudra te précipiter.

Du côté du plateau, passée la première impression d’exotisme, il faut bien reconnaître au Gurnemanz de Boris Christoff de solides arguments: la voix est superbe de plénitude, avec ce grain si reconnaissable, et la dignité qui sied au vieil écuyer est incontestablement présente. Mieux encore: formidable diseur, Christoff parvient à habiter les nombreux (et parfois longs) récits qui jalonnent son rôle. A l’évidence, ce Gurnemanz est bien plus qu’un Boris égaré du côté de Montsalvat, comme on voudrait parfois le faire croire, et il mérite mieux qu’un hochement de tête entendu.

La Kundry de Rita Gorr joue sur le registre de l’opulence vocale. C’est assez souvent impressionnant, si l’on excepte les inévitables aigus criés de la fin du II (mais Cluytens, véritable chef de théâtre, a le bon goût d’accélérer aux moments critiques…). Cela nous vaut une Kundry matronne plus que lascive, plus convaincante dans l’invective que dans la caresse, et qui passe de ce fait à côté d’une facette majeure du personnage.

On a tellement l’habitude d’entendre Gustav Neidlinger incarner Klingsor (cf. les témoignages bayreuthiens des années 50 et 60) que l’on est presque désarçonné de le retrouver en Amfortas. La technique n’est pas ici en cause, mais il n’est pas certain que ce timbre si particulier, assez nasal, qui fit de lui l’Alberich de sa génération, s’accorde à la déréliction du rôle d’Amfortas.

On attendait tellement du Parsifal de Sándor Kónya que l’on avouera, à l’écoute, une légère déception. Nous revient en mémoire son incarnation justement légendaire de Lohengrin, et l’on se dit qu’une incarnation aussi magistrale du fils prédispose naturellement aux mêmes exploits s’agissant du père. Méforme passagère ? Effet de la prise de son ? Adéquation avec le rôle ? Voilà un Reine Tor assez terne, sans rien de la lumière et de la magie qui émerveillaient dans le rôle du chevalier au cygne, un Parsifal qui ne décolle pas et dont les tourments semblent bien timides.

On passera enfin rapidement sur le Klingsor de Georg Stern, affublé d’une tendance déraisonnable au glapissement, et sur le Titurel assez peu idiomatique de Silvio Maionica pour saluer un ensemble de filles-fleurs dont émerge, reconnaissable, le timbre de la jeune Montserrat Caballé.
 

Au bilan: un Parsifal intéressant, mais pas indispensable. L’amateur d’enregistrement historiques sur le vif ira plutôt chercher son bonheur du côté des live bayreuthiens, avec une préférence pour les crûs 1951 (pour London et Mödl, et puis l’année de la réouverture, c’est l’Histoire), 1953 (pour Krauss, magique, et Mödl),1962 (pour Hotter) et 1964 (pour Knappertsbuch, déjà un pied dans l’au-delà, et Stewart et Vickers).

 

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Parsifal –
Bühnenweihfestpiel in drei Aufzügen –
Créé à Bayreuth (Festspielhaus) le 26 juillet 1882

Détails

Amfortas
Gustav Neidlinger
Titurel
Silvio Maionica
Gurnemanz
Boris Christoff
Parsifal
Sándor Kónya
Klingsor
Georg Stern
Kundry
Rita Gorr
Chevaliers du Graal
Rinaldo Pelizzoni
Giuseppe Morresi
Ecuyers
Clara Foti
Stefania Malagù
Mario Ferrara
Angelo Mercuriali
Filles fleurs
Montserrat Caballé
Ursula Kerp
Susanne Will
Colette Lorand
Hilde Koch
Maria Graf

Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Direction musicale
André Cluytens

Enregistré live à la Scala de Milan le 2 mai 1960

4 CD Andromeda ANDRCD 9114, 219′

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