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Israel in Egypt

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CD
18 février 2015
Mollassonnes grenouilles

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Oratorio en trois parties, livret de Charles Jennens

Créé au King’s Theater, Haymarket, le 4 avril 1739

Détails

Julia Doyle, Maria Valdmaa, sopranos

David Allsopp, contre-ténor

James Gilchrist, ténor

Roderick Williams, baryton

Peter Harvey, basse

Nederlands Kamerkoor

Le Concert Lorrain

Direction musicale

Roy Goodman

Enregistré en la cathédrale de Verden, le 19 septembre 2014

2 CD Etcetera KTC1517 – 75’53 + 51’37

Même sans remonter jusqu’aux versions historiques « pré-baroqueuses » – Malcolm Sargent en 1956, ou Eugen Jochum en 1959, en allemand ! –, Israel in Egypt est une œuvre qui a déjà été beaucoup enregistrée. Œuvre hybride, avec une première partie presque exclusivement chorale, qui est en fait un réemploi de The Ways of Zion do mourn (1737), écrit pour les obsèques de la reine Caroline (et tout récemment encore enregistré par William Christie), musique que le compositeur aurait voulu réutiliser dans Saul. N’ayant pas pu l’employer dans cet oratorio qu’il venait de terminer, Haendel décida aussitôt de l’ajouter en guise de première partie à « Moses’ Song », dernier volet d’Israel in Egypte, et à « Exodus », volet central qu’il composa en dernier.

Même dans ses deux autres parties, l’œuvre repose avant tout sur les forces chorales, et les solistes n’ont finalement qu’assez peu d’occasions de briller. Pour la soprano, un air, « Thou didst blow with the wind », quelques phrases en solo et un duo avec la soprano II. Pour le ténor, un air, « The enemy said, I will pursue », quelques récitatifs et un duo avec l’alto. Deux airs en revanche pour ce dernier, « Their land brought forth frogs » et « Thou shalt bring them in », mais les deux basses n’ont guère droit qu’à un duo. Plusieurs de ces airs ont d’ailleurs été ajoutés par Haendel après la création de l’œuvre, afin d’attirer davantage le public. Et un certain nombre de pages chorales relèvent du recyclage, ou ont été « empruntées » à d’autres compositeurs, notamment des Italiens du siècle précédent, comme Stradella. C’est seulement à l’époque victorienne qu’Israel in Egypt finit par s’imposer, pour les raisons qui l’avaient fait échouer : le XIXe siècle, friand d’œuvres pour chœurs pléthoriques, s’empara de cette partition au même titre que le Messie.

Venant après John-Eliot Gardiner, Andrew Parrott, Stephen Cleobury et quelques autres, que peut apporter Roy Goodman à cette œuvre ? Avant tout, une exécution fidèle à l’édition Carus de la partition, due au musicologue Clifford Bartlett, avec quelques mesures supplémentaires ici ou là, une basse continue plus étoffée dans tel air. Pas de modification radicale, en tout cas, qui justifierait à elle seule l’achat de cette version. Le Concert Lorrain n’a pas à rougir de la comparaison avec ses aînés parmi les orchestres baroqueux, et le Nederlands Kamerkoor est une formation éminemment respectable, dont on apprécie la vigueur et la netteté ; cette dernière qualité est en partie liée au nombre relativement limité de chanteurs (deux chœurs de douze personnes), loin des effectifs pléthoriques chers à l’époque victorienne.

Compte tenu du rôle assez limité réservé aux solistes, Israel in Egypt est une œuvre où l’on n’exige pas nécessairement des chanteurs une personnalité très affirmée. Les grands haendéliens n’ont pas toujours daigné s’intéresser à une partition qui ne leur laisse guère l’occasion de briller, et l’équipe réunie par Gardiner était sur ce plan particulièrement fade. La soprano Julia Doyle ne saurait rivaliser avec une Rosemary Joshua ou Susan Gritton, mais elle l’emporte sans mal sur l’Elisabeth Priday de la version Gardiner.  Sans avoir le tranchant d’un Ian Bostridge, le ténor James Gilchrist remplit fort bien dans son contrat. Roderick Williams et Peter Harvey doivent se contenter de jouer les utilités. C’est donc surtout vers le contre-ténor que se tourne l’attention, un David Allsopp hélas assez mou et peu expressif, même dans l’évocation des grenouilles pleuvant sur l’Egypte dans le cadre de la deuxième des dix Plaies évoquées dans la deuxième partie de l’œuvre.

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❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
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❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

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Oratorio en trois parties, livret de Charles Jennens

Créé au King’s Theater, Haymarket, le 4 avril 1739

Détails

Julia Doyle, Maria Valdmaa, sopranos

David Allsopp, contre-ténor

James Gilchrist, ténor

Roderick Williams, baryton

Peter Harvey, basse

Nederlands Kamerkoor

Le Concert Lorrain

Direction musicale

Roy Goodman

Enregistré en la cathédrale de Verden, le 19 septembre 2014

2 CD Etcetera KTC1517 – 75’53 + 51’37

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