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La Favorite

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DVD
29 septembre 2017
Madame porte la culotte

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra en quatre actes, livret d’Alphone Royer et Gustave Vaëz

Créé à l’Académie royale de musique le 2 décembre 1840

Détails

Mise en scène

Amélie Niermeyer

Décors

Alexander Müller-Elmau

Costumes

Kirsten Dephoff

Lumières

Michael Bauer

Chorégraphie

Ramses Sigl

Dramaturgie

Rainer Karlitschek

Léonor de Guzman

Elina Garanča

Fernand

Matthew Polenzani

Alphonse XI

Mariusz Kwiecień

Balthazar

Mika Kares

Inès

Elsa Benoît

Don Gaspar

Joshua Owen Mills

Chœur du Bayerisches Staatsoper

Chef de chœur : Sören Eckhoff

Bayerisches Staatsorchester

Direction musicale

Karel Mark Chichon

Enregistré du 31 octobre au 6 novembre 2016, au Bayerische Staatsoper, Munich

2 DVD Deutsche Grammophon 00440 073 5358 – 157 minutes

Comme nous l’enseignent les immortels auteurs de Frou-Frou, « La femme porte quelquefois / La culotte dans le ménage ; / Le fait est constaté, je crois, / Dans les liens du mariage ». Dans cette production munichoise de La Favorite, Léonor arbore les trois quarts du temps un tailleur-pantalon, symbolisant sans doute sa domination – au moins morale – sur les deux protagonistes masculins, ici dépeints comme de véritables gamins immatures. Ah, la naïveté de ce simplet de Fernand ! Et cet Alphonse, macho qui roule des mécaniques mais qui n’est jamais qu’un sale gosse, comme le montre ce grand moment de théâtre qu’est ici le ballet, transformé en projection de film (invisible) à laquelle assistent le roi et sa maîtresse : en cinq minutes, cette scène muette traduit admirablement la relation entre les deux personnages.

Autrement dit, la mise en scène d’Amélie Niermeyer s’impose par de solides qualités dramatiques ; c’est également à elle qu’on doit l’Elisabetta regina d’Inghilterra montée à Vienne et que Christophe Spinosi a présentée en concert à Versailles. Le jeu des acteurs est remarquable, porté par des physiques assez cinématographiques, il faut le dire. On sera moins enthousiastes pour des costumes assez ternes (du moins avant le finale du troisième acte) et un décor monumental mais encombré de chaises hideuses. On est cependant à cent lieues du statisme et des mouvements vains de la seule vraie version concurrente, qui nous vient du Capitole de Toulouse.

Musicalement, l’oreille est gâtée par quelques timbres somptueux, à condition de ne pas s’intéresser de trop près au texte. Elina Garanča joue des charmes capiteux de sa voix, mais escamote toutes les consonnes qui l’embarrassent, et tous les sons sont un peu trop uniformément couverts pour qu’on y trouve des voyelles vraiment françaises. Baryton solide, mais pour un personnage auquel la mise en scène retire toute grandeur, Mariusz Kwiecień articule mieux. Néanmoins, on regrette le temps où notre répertoire était encore assez dominant pour que les chanteurs étrangers s’expriment dans un français limpide (écoutez Bidu Sayao et Jussi Björling dans Roméo et Juliette, vous comprendrez). Les e, é et è posent des problèmes à plus d’un, et la notion de diérèse semble bien oubliée – essayez pourtant de chanter Frou-Frou sans prononcer « li-ens du mari-age » et vous serez bien embarrassé. Incontestablement, en matière de diction, Matthew Polenzani est le plus à l’aise, avec un français impeccable, et une belle voix claire qui atteint sans difficulté les aigus de Fernand. Mika Kares possède un timbre de basse où l’on aimerait entendre parfois plus de noirceur. Et l’on saluera notre compatriote Elsa Benoît, en troupe à Munich depuis quelques années, qui arrache Inès à la cohorte des sopranos pépiantes pour en faire un vrai personnage, grâce à une voix plus corsée que les coloratures n’en offrent en général.

Dans la fosse, Karel Mark Chichon dirige la partition de Donizetti comme elle le mérite, avec tout le sérieux justifié par l’ambition de ce quasi grand opéra à la française. La noblesse que n’ont pas forcément sur scène les personnages du drame, on l’entend en tout cas dans la musique, dans les sonorités soyeuses d’un orchestre en grande forme.

Ce DVD semble donc pouvoir s’imposer en tête d’une vidéographie par ailleurs assez restreinte. Un regret, néanmoins : serait-il possible de trouver une solution pour que les micros captent les chanteurs, mais pas le souffleur qui, à chaque entrée du chœur, clame haut et fort le premier mot de chaque vers ? Enfin, on se demande à qui a été confié le sous-titrage français, émaillé de coquilles (« Ah ! que je meurs » à la Johnny, ou ce S superflu qu’un petit malin a cru bon de rajouter dans « A mes serments infidèles, j’ai… »). 

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Infos sur l’œuvre

Opéra en quatre actes, livret d’Alphone Royer et Gustave Vaëz

Créé à l’Académie royale de musique le 2 décembre 1840

Détails

Mise en scène

Amélie Niermeyer

Décors

Alexander Müller-Elmau

Costumes

Kirsten Dephoff

Lumières

Michael Bauer

Chorégraphie

Ramses Sigl

Dramaturgie

Rainer Karlitschek

Léonor de Guzman

Elina Garanča

Fernand

Matthew Polenzani

Alphonse XI

Mariusz Kwiecień

Balthazar

Mika Kares

Inès

Elsa Benoît

Don Gaspar

Joshua Owen Mills

Chœur du Bayerisches Staatsoper

Chef de chœur : Sören Eckhoff

Bayerisches Staatsorchester

Direction musicale

Karel Mark Chichon

Enregistré du 31 octobre au 6 novembre 2016, au Bayerische Staatsoper, Munich

2 DVD Deutsche Grammophon 00440 073 5358 – 157 minutes

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