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Deutsche Grammophon, une vision de la musique

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CD
7 février 2010
La marque jaune

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Une vision de la musique,
l’histoire de Deutsche Grammophon

Par Olivier Boruchowitch, Yannick Coupannec,
Rémy Louis et Thierry Soveaux

Verlhac éditions, Paris, 2009
224 pages, 500 photos (30 x 26 cm)
Liste des artistes, index

ISBN : 978-2-916954-45-5
39,95 €

À noter qu’il existe une autre version bilingue anglais/allemand de cet ouvrage
sous le titre State of the Art, the History of Deutsche Grammophon

La marque jaune, c’est avant tout, pour nombre d’entre nous, l’album des aventures de Blake et Mortimer par Edgar P. Jacobs. Or, la première surprise concernant ce livre est qu’alors que l’orange de Kodak ou le caca d’oie de la Fnac font l’objet de chartes d’une rigueur absolue, le jaune de sa jaquette (jaune citron), et le jaune de sa reliure toilée (jaune d’or) n’ont rien à voir avec celui des fameuses étiquettes de disques, qui se situent entre les deux.

Le texte imprimé sur la jaquette est intéressant : on y apprend que, côté auteurs, trois d’entre eux sur quatre sont des rédacteurs du magazine Diapason ; et, côté contenu il donne un certain ton : « Pour le connaisseur ou le simple amateur de musique classique, voici pour la première fois l’histoire d’une institution essentielle et une chronique visuelle de la plus puissante marque dans l’univers de la musique classique. Fondée en 1898, Deutsche Grammophon définit encore aujourd’hui la musique classique [qu’est-ce à dire ??? ndr]. Tout en ayant constitué une écurie d’artistes fabuleuse, elle a révolutionné l’industrie du disque et de la musique classique. »

Cela étant, on se précipite pour ouvrir le livre ! Car la DG est mythique et est restée pour nombre d’entre nous la « DGG », Deutsche Grammophon Gesellschaft. Avec Decca, RCA, Pathé/EMI et Philips, elle a contribué à embellir nos soirées et nos week-ends et a été pour tous à la base de découvertes extraordinaires, œuvres et interprètes confondus. La firme était célèbre aussi pour ses pochettes cartonnées doubles, et pour ses somptueux catalogues annuels sur beau papier glacé, brochés dos carré, pleins de photos magnifiques et d’interviews laudatifs des vedettes maison. Que va donc nous apporter de nouveau ce gros ouvrage que nous feuilletons avec intérêt ? Car toute la question se situe dans la définition de l’ouvrage : est-ce un livre à la gloire de cette société, un livre scientifique, un livre historique, un livre de souvenirs ?…

Le premier plaisir, c’est de retrouver toutes les photos – ou peu s’en faut – présentes dans les catalogues précités. Mais en même temps, le livre présente ainsi une orientation « publicité institutionnelle » un peu lassante : 458 photos sur les 500 sont des jaquettes de disques, des documents publicitaires et des photos de presse des pur-sang de l’« écurie maison » : une bonne cure de madeleines proustiennes sans risque de prise de surpoids, mais là, il y en a vraiment trop.

Côté textes, la plus grande partie est due à Rémy Louis qui brosse magistralement l’histoire de la firme en parallèle à l’histoire de l’enregistrement sonore. C’est bien écrit et documenté dans tous les domaines y compris technique, et rien n’est laissé dans l’ombre, ni comme le souligne Norman Lebrecht « la nature suspecte du pacte unissant Elsa Schiller (juive et déportée), Karajan et Ernst von Siemens (sous le régime nazi) », ni dans le même ordre d’idées le positionnement d’Erna Berger. Le premier chapitre m’a paru le plus passionnant, car aussi le mieux illustré, mais l’intérêt s’émousse un peu au fur et à mesure que l’on arrive à la période actuelle.

Surtout, le lyrique – partie la moins importante en nombre du catalogue de cet éditeur – n’y est pas dégagé du symphonique, et il faut donc aller à la pêche pour s’y retrouver (on note néanmoins un passage p. 97-98 sur « Pourquoi DG n’est-elle devenue un véritable « label d’opéra » qu’à partir des années soixante ? ». Et un autre plus technique aux p. 177 et 181 (« Un demi-siècle d’opéra en stéréophonie ») dans l’étude de Thierry Soveaux sur « Cinquante années de stéréophonie au service de la musique »).

Enfin, Olivier Boruchowitch propose une intéressante étude sur « La communication visuelle de Deutsche Grammophon : entre Apollon et Dyonisos », montrant les grands principes de la politique de conception des visuels des pochettes de disques qui ont donné à DG son originalité par rapport aux autres marques. Entre ces différents textes, des pages jaunes proposent des interviews d’anciens directeurs, d’interprètes, etc. d’un intérêt extrêmement variable. Évidemment, quelques petites erreurs (disons plutôt coquilles) déjà relevées par d’autres apparaissent ça et là, comme dans la légende 178-179 p. 95 où l’on parle en 1999 du 250e anniversaire de la mort de Chopin, ou dans la légende 3 de la page 149 où vous apprendrez avec le plus grand intérêt que l’enregistrement de l’ouverture de La Nuit de mai et la suite du Coq d’Or de Rimsky Korsakoff « est un disque 25 tours et non pas un 33 tours ».

Présenté sous une forme plus maniable et donné en prime ou à très bas prix avec l’achat d’un coffret de disques amortis depuis belle lurette, ce livre aurait été assuré d’un accueil enthousiaste, et se serait écoulé comme des petits pains. Car tel qu’il est, il n’est pas sûr que son format, son prix et son contenu en fassent un best-seller… et à tout le moins un petit CD inclus dans la couverture avec de beaux extraits et quelques raretés – comme à la belle époque où les « souscriptions annuelles » étaient boostées par des albums 30 cm quasi gratuits – aurait bien été la moindre des choses, ne serait-ce que pour appuyer les ventes des imposants coffrets de disques DG proposés par ailleurs.

Jean-Marcel Humbert
 

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Par Olivier Boruchowitch, Yannick Coupannec,
Rémy Louis et Thierry Soveaux

Verlhac éditions, Paris, 2009
224 pages, 500 photos (30 x 26 cm)
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ISBN : 978-2-916954-45-5
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