Forum Opéra

Après un rêve

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
14 avril 2011
L’interprétation des rêves au féminin

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard Strauss (1864-1949)

Die Nacht op.10/3
Das Geheimnis op. 17/3
Morgen ! oop. 27/4
Gabriel Fauré (1845-1924)
Après un rêve op. 7/1
Clair de lune op. 42/2
Les Berceaux op. 23/1
Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Nachtlied op. 71/6
Neue Liebe op. 19/4
Schlafloser Augen Leuchte
Hexenlied op.8/8
Ernest Chausson (1855-1899)
Amour d’antan op.8/2
Dans la forêt du charme et de l’enchantement op. 36/2
Les Heures op. 27/1
Vincent Bouchot (né en 1966)
Mondendinge
Der Hecht
Die Mitternachthsmaus
Das Wasser
Galgenkindes Wiegenlied
Francis Poulenc (1899-1963)
Montparnasse
Hyde Park
« C »
Fêtes galantes
Benjamin Britten (1913-1976)
The Salley Gardens
There’s None to Soothe
I wonder as I Wander
Sandrine Piau, soprano
Susan Manoff, piano
Enregistré en juin 2010, MC2, Grenoble
1 CD Naïve- 5250

Mélange fascinant de force et de fragilité, de tendresse et de vigueur, de blancheur immaculée et de funeste noirceur, la voix de Sandrine Piau est un superbe instrument que la chanteuse sait utiliser avec intelligence et expressivité. Ainsi, ce nouvel enregistrement s’ouvre sur trois Lieder de Richard Strauss divinement réussis. A Die Nacht, envoûtant, succèdent Das Geheimnis [Le Secret], formidablement déclamé, et Morgen !, insurpassable moment de magie poétique auquel Manoff participe largement. Dans Fauré, dont le fameux Après un rêve donne son titre à l’album, Piau se laisse aller aux délices vocaux des partitions choisies. Si cela se fait au détriment de certains mots (dans l’aigu surtout), on ne peut que succomber à la musicalité naturelle d’une artiste rayonnante et se laisser aller à un abandon total.

 

Chez Mendelssohn, mélancolie et impétuosité alternent impeccablement. Et Piau de nous emmener dans un merveilleux univers de conte dans le bien nommé Hexenlied [Chant des sorcières] après avoir réussi avec panache le tour de force imposé par l’écriture presque instrumentale de Neue Liebe [Nouvel amour]. On découvre ensuite cinq mélodies du Français Vincent Bouchot qui, dans la langue de Goethe, construit un monde au riche imaginaire de folklore et de boîtes à musique déréglées. Un recueil loin de toute ambition artistique importante mais qui, comme l’indique son auteur, n’a de toute façon pas valeur de manifeste esthétique. La chanteuse se glisse parfaitement dans la peau du clown triste – voire du « Pierrot morose » (Mondendinge) – censé nous bercer ici. Paradoxalement, si elle tire son épingle du jeu en allemand, c’est dans sa langue maternelle que la soprano articule le moins bien. Ainsi, après Fauré et malgré une facture musicale parfaite, les mélodies de Chausson et Poulenc en pâtissent un peu çà et là. Piau n’éprouve cependant aucun mal à cerner la musicalité de l’anglais dans des pages de Britten que, très inspirée, elle interprète avec une mélancolie exempte d’amertume. 

 

Malgré le (petit) problème d’intelligibilité de quelques mots français, il n’en demeure pas moins que grâce à sa pureté de timbre et à son naturel musical incomparable, l’irrésistible soprano parvient à nous emmener ailleurs, le temps d’un récital joliment construit et finement interprété. En parfaite osmose, Susan Manoff l’accompagne très bien, avec attention et délicatesse. Tout ici coule de source. Nous recommanderons donc chaudement ce disque aux inconditionnels de Sandrine Piau, aux amateurs de belle voix et même aux spécialistes de la mélodie française qui auront actuellement beaucoup de mal à trouver plus fine musicienne dans ce registre. Un bien joli rêve en somme…

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
piau-3

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard Strauss (1864-1949)

Die Nacht op.10/3
Das Geheimnis op. 17/3
Morgen ! oop. 27/4
Gabriel Fauré (1845-1924)
Après un rêve op. 7/1
Clair de lune op. 42/2
Les Berceaux op. 23/1
Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Nachtlied op. 71/6
Neue Liebe op. 19/4
Schlafloser Augen Leuchte
Hexenlied op.8/8
Ernest Chausson (1855-1899)
Amour d’antan op.8/2
Dans la forêt du charme et de l’enchantement op. 36/2
Les Heures op. 27/1
Vincent Bouchot (né en 1966)
Mondendinge
Der Hecht
Die Mitternachthsmaus
Das Wasser
Galgenkindes Wiegenlied
Francis Poulenc (1899-1963)
Montparnasse
Hyde Park
« C »
Fêtes galantes
Benjamin Britten (1913-1976)
The Salley Gardens
There’s None to Soothe
I wonder as I Wander
Sandrine Piau, soprano
Susan Manoff, piano
Enregistré en juin 2010, MC2, Grenoble
1 CD Naïve- 5250

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Joyau des hospices vénitiens
Bruno DE SÁ, David HANSEN, Jakub Józef ORLIŃSKI
CD