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MACHAUT, A lover’s death

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CD
4 mars 2025
Aime assez à chahuter ?

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Guillaume de Machault
A lover’s death  [6 ballades, 4 motets, 4 virelais et 3 rondeaux]
(volume 11 de l’intégrale en cours)

Motet 10 « Hareu, hareu! le feu / Helas ou sera pris confors / Obediens usque ad mortem », à 3 v.,

Virelai 26 « Mors sui se je ne vous voy », à 2 v.,

Ballade 14 « Je ne cuit pas », à 2 v.,

Rondeau 21 « Quant je ne voy », à 3 v.,

Virelai 19 « Diex, Biauté, Douceur, Nature », à une voix,

Ballade 4 « Biauté, qui toutes autres pere », à 2 v.,

Motet 17 « Quant Vraie Amour / O Series summe rata / Super omnes speciosa », à 3 v.,

Ballade 18  » De petit po », à 3 v.,

Rondeau 1 « Dous viaire gracieus », à 2 v.,

Virelai 4 « Douce dame jolie », à une voix,

Ballade 19 « Amours me fait desirer », à 3 v.,

Rondeau 12  » Ce qui soustient moy », à 3 v.,

Motet 15 « Amours, qui ale pooir / Faus Samblant / Vidi Dominum », à 3 v.,

Ballade 11 « N’en fait n’en dit », à 2 v.,

Ballade 40 « Ma chiere dame », à 3 v.,

Virelai 27 « Liement me deport », à une voix,

Motet 19 « Martyrum gemma latria / Diligenter inquiramus / A Christo honoratus », à 3 v.,

 

The Orlando Consort

Un CD Hyperion CDA 68430, de 68′ 02, enregistré à la Parish Church of St.  John the Baptist, de Lougthon (Essex), en janvier 2023

 

Commencée il y a dix ans, la première intégrale de l’œuvre de Guillaume de Machault (1) se poursuit avec la publication de ce onzième volume. Travail à la fois gigantesque et de longue haleine, comparable à la première intégrale Bach, mais ne faisant appel qu’à une formation : The Orlando Consort, bien connu de tous les amateurs de musique ancienne. Les quatre chanteurs, un contre-ténor, deux ténors et un baryton, rompus à l’exercice, s’emparent de l’œuvre immense du plus grand musicien-poète de son temps.

Le choix a été fait de consacrer chaque CD à un thème, et d’y regrouper des pièces variées, plutôt qu’ une approche traditionnelle où chaque forme serait tour-à-tour abordée. C’est « La mort d’un amoureux » (on aurait plutôt choisi « amant » au XIVe S), qui motive cette dernière publication. Six ballades, quatre motets et autant de virelais, trois rondeaux sont au programme.

Les Orlando connaissent leur sujet : on oublie le tactus imperturbable pour ne retenir que la souplesse et la lisibilité du propos. Cependant, l’option choisie des seules voix, comme la thématique fédératrice, engendrent une forme de monochromie, de monotonie qui ne rend pas pleinement justice aux œuvres. Même si les traités du temps sont muets sur la question de l’interprétation, Machault affirme que telle ballade (« le grand désir que j’ai de vous voir ») pouvait être « mise aux orgues, sur les cornemuses ou instruments ». La littérature contemporaine (ainsi le Décameron), regorge d’exemples où la voix et les instruments se conjuguent. Pourquoi se priver de cette dimension ?

Les motets, d’une facture complexe, sont d’une grande beauté, motetus et triplum se montrent agiles, déliés, sur la teneur en valeurs longues. On retiendra le rare et singulier motet 19 (Martyrum gemma latria) et son triple obsédant. Les contrepoints recherchés des ballades sont savoureux dans l’illustration du sentiment amoureux. Quant aux virelais, dont le chant est exemplaire, on préférera le plus souvent d’autres interprétations, ainsi pour le célèbre « Douce dame jolie ». Le lyrisme du chant, des virelais et ballades en particulier, souffre de la nudité vocale et du retour indifférencié de la mélodie, alorsq ue le texte en appelle une illustration renouvelée. Tout hédonisme semble banni. Malgré les illustrations françaises souvent reparquable, les Anglo-Saxons, tout particulièrement les Anglais ont été les plus friands de Machault. Appelons de nos vœux une réalisation qui s’inscrive dans la lignée de Julien Skowron /Jean Belliard, Dominique Vellard, Marcel Perès, Emmanuel Bonnardot, Marc Mauillon, où le « sentement » reprenne ses droits (2).

La brochure d’accompagnement, trilingue, témoigne du sérieux de l’approche. Elle permet au profane peu familier de l’Ars Nova, de s’approprier chaque pièce, ainsi que les règles musicales et littéraires qui présidèrent à sa création. Si le texte original est traduit en anglais, sans doute eût-il été opportun de le transcrire en français moderne, pour une compréhension de chacun.

L’amoureux de musique médiévale trouve dans cette intégrale l’occasion de se réjouir, mais il n’est pas sûr que celle-ci permette de toucher un plus large public.

(1) Dont la famille est originaire Machault (Ardennes), non loin de Vouziers, à une quarantaine de kms de Reims, où il finira chanoine, après une vie aussi aventureuse que riche. Aussi l’orthographe de son nom, très variable au XIVe siècle (Machau, Machaut, que potache nous épelions en souriant...), doit-elle emprunter à son origine, comme le rappelait Armand Machabey, qui lui consacra une vie de recherche. 
(2) Machault : « ... selonc mon sentement / amoureux et non autrement / Car qui se sentement ne fait / son œuvre et son chant contrefait. »

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Guillaume de Machault
A lover’s death  [6 ballades, 4 motets, 4 virelais et 3 rondeaux]
(volume 11 de l’intégrale en cours)

Motet 10 « Hareu, hareu! le feu / Helas ou sera pris confors / Obediens usque ad mortem », à 3 v.,

Virelai 26 « Mors sui se je ne vous voy », à 2 v.,

Ballade 14 « Je ne cuit pas », à 2 v.,

Rondeau 21 « Quant je ne voy », à 3 v.,

Virelai 19 « Diex, Biauté, Douceur, Nature », à une voix,

Ballade 4 « Biauté, qui toutes autres pere », à 2 v.,

Motet 17 « Quant Vraie Amour / O Series summe rata / Super omnes speciosa », à 3 v.,

Ballade 18  » De petit po », à 3 v.,

Rondeau 1 « Dous viaire gracieus », à 2 v.,

Virelai 4 « Douce dame jolie », à une voix,

Ballade 19 « Amours me fait desirer », à 3 v.,

Rondeau 12  » Ce qui soustient moy », à 3 v.,

Motet 15 « Amours, qui ale pooir / Faus Samblant / Vidi Dominum », à 3 v.,

Ballade 11 « N’en fait n’en dit », à 2 v.,

Ballade 40 « Ma chiere dame », à 3 v.,

Virelai 27 « Liement me deport », à une voix,

Motet 19 « Martyrum gemma latria / Diligenter inquiramus / A Christo honoratus », à 3 v.,

 

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