Forum Opéra

Niobe, regina di Tebe

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
2 février 2015
Fifi et Karina sur leur île

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Dramma per musica en trois actes, livret de Luigi Orlandi

Créé au Salvatortheater, Munich, le 5 janvier 1688

Détails

Niobe

Karina Gauvin

Anfione

Philippe Jaroussky

Manto

Amanda Forsythe

Tiresia

Christian Immler

Clearte

Aaron Sheehan

Creonte

Terry Wey

Poliferno

Jesse Blumberg

Tiberino

Colin Balzer

Nerea

José Lemos

Boston Early Music Festival Orchestra

Direction musicale

Paul O’Dette, Stephen Stubbs

Enregistré dans la Sendesaal, Brème, du 1er au 14 novembre 2013

3 CD Erato 0825646343546 – 79’03 + 68’57 + 75’44

Il faut le rappeler, Agostino Steffani existait déjà avant que Cecilia Bartoli s’en entiche. Sa musique, qui ressemble fort à du Monteverdi avec de vrais morceaux de Lully dedans, n’a pas attendu 2012 pour être enregistrée : ne serait-ce que dans le domaine de l’opéra, Alarico et Orlando generoso ont été commercialisés en 2006 et en 2009, par exemple. Quant à la résurrection scénique de ses œuvres, la Niobe a été donnée à Schwetzingen à l’été 2008 par Thomas Engelbrock à la tête du Baltasar-Neumann Ensemble, et le spectacle monté par Lukas Hemleb fut notamment repris en septembre 2010 à Covent Garden (voir compte rendu). A Londres, les rôles principaux étaient tenus par Véronique Gens et Jacek Laszczkowski, mais on trouvait aussi, autour du couple central, quelques noms qui commencent sérieusement à faire parler d’eux dans le domaine baroque, comme Iestyn Davies, Tim Mead et Delphine Galou, sans oublier Bruno Taddia et Alastair Miles.

C’est justement ce qui manque à la présente version, gravée suite à la première nord-américaine de l’œuvre en juin 2011 : les deux principaux protagonistes y distillent d’immenses beautés, on y reviendra, mais on a hélas le sentiment qu’ils sont isolés sur une île, un océan les séparant des comparses qui peinent à les rejoindre à ce niveau d’excellence. Entendons-nous bien, personne ne chante mal, mais les différents membres de cette équipe ne nous emportent jamais sur les mêmes sommets que les deux stars qu’ils côtoient. Déjà présente à Londres, la soprano Amanda Forsythe ne manque pourtant pas de piquant, mais du côté des voix graves, Jesse Blumberg manque cruellement de noirceur dans le rôle du magicien Poliferno, reproche qui vaut un peu moins pour le Tirésias de Christian Immler. Le ténor Colin Balzer s’en sort plutôt bien, malgré des intonations parfois un peu trop anglo-saxonnes. Pour les voix masculines les plus aiguës, Aaron Sheehan et Terry Wey se laissent écouter mais ne marquent guère l’auditeur. Même José Lemos, qui hérite du rôle travesti de la nourrice Nerea, échoue à conférer la moindre truculence à un personnage qui ne demande pourtant que cela. Ces gens-là chantent fort correctement, mais où est le théâtre, où est la vie ? Il s’agit là d’un enregistrement de studio, et peut-être une version de concert aurait-elle été préférable, ou même un live du spectacle donné à Boston en 2011, à supposer que le spectacle empesé, emplumé et cuirassé réglé par Gilbert Blin ait permis aux artistes de donner le meilleur, même s’il dégage de forts relents de naphtaline, ce qu’on devine à l’écoute de certains récitatifs désespérément statiques. La faute en incombe peut-être aussi à la double direction d’orchestre, partagée entre les luthistes Paul O’Dette et Stephen Stubbs : plus soucieux de joliesse de détail que de dramatisme et d’énergie d’ensemble, ils ne confèrent pas toujours à cette partition la vigueur qu’on souhaiterait.

Heureusement, il y a Karina Gauvin et Philippe Jaroussky, deux voix complémentaires par tout ce qui les oppose, mais réunies par une musicalité et une expressivité aussi différentes qu’efficaces. Dès que l’un des deux ouvre la bouche, notre oreille est captivée. Naturellement, leurs airs et duos forment la ligne de crête de cette intégrale inégale. Hasard extraordinaire, le découpage en trois disques de longueur à peu près équivalente, qui ne correspondent pas tout à fait aux trois actes, permet de terminer chaque galette sur un clou musical : le duo Niobé-Amphion pour la première, l’air de bravoure d’Amphion pour la deuxième. Idéalement, le troisième acte devrait se terminer sur le grandiose suicide d’Amphion et la non moins extraordinaire transformation en statue d’une Niobé harcelée par ses visions funestes. Hélas, les comparses reviennent sur le devant de la scène, et ces cinq dernières minutes semblent bien longuettes, malgré une assez belle chaconne conclusive.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
81zjec5qsnl_sl1500_

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Dramma per musica en trois actes, livret de Luigi Orlandi

Créé au Salvatortheater, Munich, le 5 janvier 1688

Détails

Niobe

Karina Gauvin

Anfione

Philippe Jaroussky

Manto

Amanda Forsythe

Tiresia

Christian Immler

Clearte

Aaron Sheehan

Creonte

Terry Wey

Poliferno

Jesse Blumberg

Tiberino

Colin Balzer

Nerea

José Lemos

Boston Early Music Festival Orchestra

Direction musicale

Paul O’Dette, Stephen Stubbs

Enregistré dans la Sendesaal, Brème, du 1er au 14 novembre 2013

3 CD Erato 0825646343546 – 79’03 + 68’57 + 75’44

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Joyau des hospices vénitiens
Bruno DE SÁ, David HANSEN, Jakub Józef ORLIŃSKI
CD