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CD
6 octobre 2009
Retour aux sources

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Bohuslav MARTINŮ (1890-1959)

L’éveil des sources
La légende de la fumée des fanes de pommes de terre
Mikeš des montagnes

Milada Čejková (soprano)
Agáta Čakrtová (contralto)
Ivan Kusjner (baryton)
Marie Mrázová (contralto)
Vladimír Doležal (ténor)
Petr Haničinec (récitant)

Petr Messiereur (violon)
Jan Kvapil (violon)
Jan Talich (alto)
Stanislav Bogunia (piano)
Vlastimil Mareš (clarinette)
Petr Duda (cor)
Milan bláha (accordéon)
Chœur Mixte Kühn

Pavel Kühn (direction)

Supraphon (SU 3992-2)
62’45’’- Textes de présentation et textes chanté en tchèque, français, anglais, allemand

 
La légende veut que le secret de la musique tchèque appartienne aux seuls musiciens issus de Bohême ou de Moravie. Si c’est en partie vrai, il faut tout de même souligner que le pape moderne de l’opéra tchèque est d’origine australienne (Charles Mackerras), que les quatuors de Janáček ont été magnifiquement enregistrés par un ensemble typiquement viennois (Alban Berg Quartet, tout juste surpassé par le Quatuor Pražak) et que le plus grand spécialiste musicologique de cette musique est anglais (John Tyrrell). L’esthétique de la musique tchèque – comme celles de toutes les écoles nationales – repose en grande partie sur l’imitation du folklore local et il faut bien reconnaître que dans ce domaine, rares sont les musiciens modernes, quelle que soit leur origine, à pouvoir pénétrer ce monde un peu à part. Ces dernières années, seule Iva Bittová avait réussi le pari dans une interprétation tant magistrale que singulière des  Moravská lidová poezie v písních de Janáček (Supraphon – 2004). Le présent enregistrement de Pavel Kühn, daté de 1988 mais réédité à l’occasion du cinquantenaire de la disparition de Bohuslav Martinů, se hisse sans conteste au même niveau d’ « authenticité ». Tout au long des trois pièces, l’ensemble se place parfaitement dans cet esprit fait tantôt de danses grinçantes, tantôt de nostalgie, toujours proche de la nature et des choses simples et essentielles de la vie, allant parfois jusqu’à ce que certains qualifieront, sans doute à raison, de douce naïveté. Quoiqu’il en soit, le résultat est irrésistible. 

Bien que composées à la fin de la vie du compositeur, ces trois cantates de chambre sur des textes de Miroslav Bureš baignent dans une atmosphère qui rappelle la région natale du poète et de Martinů, celle de Polička. A l’inverse de Janáček qui effectua un véritable travail de collecte de la musique folklorique de différentes régions des pays tchèques –le terme de l’époque était « fokloriste », transformé aujourd’hui en « ethnomusicologue »- Martinů n’utilise dans sa musique que très peu de citations véritables, préférant inventer lui-même ses « mélodies populaires »… Bien malin qui peut faire la différence entre le vrai et le faux.
La première de ces trois cantates, Otvírání studánek H 354 (1) (L’éveil des sources) est une des pièces de Martinů les plus jouées dans son pays natal. Elle raconte comment les enfants d’une époque aujourd’hui révolue nettoyaient les fontaines à l’arrivée du printemps. Difficile d’imaginer interprétation plus juste de cette pièce dont une partie importante du texte est confiée à un récitant. Le chœur de femme est parfait, tant expressivement que plastiquement. Jamais les rythmes motoriques de Martinů ne sont vidés de leur contenu pour devenir purement mécaniques mais chaque inflexion de la langue est utilisée pour relancer la mécanique. Il faut également souligner la prestation des instrumentistes qui jouent parfaitement le jeu des danses grinçantes, comme pourraient les exécuter les violoneux des campagnes moraves. Les mêmes observations sont valables pour les deux autres œuvres réunies sur ce disque, à savoir Legenda z dýmu bramborové natí H360 (2) (La légende de la fumée des fanes de pommes de terre) et Mikeš z hor H375 (3) (Mikeš des montagnes).

En ce qui concerne les chanteurs, le plateau vocal parfaitement équilibré est composé de voix idéalement « proportionnées » pour cette musique. Autrement dit, les timbres sont purs, parfois un peu mats, et l’interprétation vise à toucher au plus profond de l’expressivité de la langue tchèque. On regrettera seulement que le Jésus du baryton Ivan Kusjner (cantate H 360) soit un peu déporté dans l’espace par une prise de son parfaite partout ailleurs. Mention spéciale à la magnifique Vierge de la contralto Marie Mrázová dans la même pièce et à la voix très pure de la soprano Milada Čejková qui illumine tout le programme. Avec ce disque nous tenons un des plus beaux enregistrements de la discographie consacrée au compositeur. A découvrir d’urgence pour s’imprégner d’un monde merveilleux…
 
Nicolas Derny
 

Pour plus d’informations :
(1) L’éveil des sources http://www.martinu.cz/katalog/martinu/catshow.php?idfield=276&language=en
(2) Mikeš des montagnes http://www.martinu.cz/katalog/martinu/catshow.php?idfield=297&language=en
(3) La légende de la fumée des fanes de pommes de terre  http://www.martinu.cz/katalog/martinu/catshow.php?idfield=282&language=en

 

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Bohuslav MARTINŮ (1890-1959)

L’éveil des sources
La légende de la fumée des fanes de pommes de terre
Mikeš des montagnes

Milada Čejková (soprano)
Agáta Čakrtová (contralto)
Ivan Kusjner (baryton)
Marie Mrázová (contralto)
Vladimír Doležal (ténor)
Petr Haničinec (récitant)

Petr Messiereur (violon)
Jan Kvapil (violon)
Jan Talich (alto)
Stanislav Bogunia (piano)
Vlastimil Mareš (clarinette)
Petr Duda (cor)
Milan bláha (accordéon)
Chœur Mixte Kühn

Pavel Kühn (direction)

Supraphon (SU 3992-2)
62’45’’- Textes de présentation et textes chanté en tchèque, français, anglais, allemand

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