Troisième et (pour l’instant) dernier volume de cette réédition des reportages d’Enzo Biagi dans les coulisses du Teatro alla Scala. Pour ce numéro nous sommes en septembre 1981, à Tokyo où la Scala part faire une tournée triomphale dans la capitale japonaise.
Ce volume apporte son lot de satisfactions et d’agacements comme les précédents (voir ici et ici). Les interviews passent des questions convenues dignes de la meilleure brosse à reluire – Claudio Abbado et Placido Domingo presque gênés de tant de courtoisie – aux questions de fond. Ainsi on entendra un Abbado expliquer pourquoi selon lui, Londres mène le bal comme capitale européenne culturelle en ce début des années 1980 ; ou le ténor espagnol évoquer sa fin de carrière. Il dit vouloir chanter 10 ans encore (cela en fait 25 à ce jour depuis cet interview), devenir chef d’orchestre (chose faite), faire de la direction artistique (c’est en cours à Los Angeles) et surtout former les jeunes chanteurs dans une structure dédiée. Ce n’est pas exactement Operalia, mais l’idée germe déjà dans son esprit.
On regrettera que les images de making-off qui montrent les coulisses de productions mythiques (Simon Boccanegra mise en scène Giorgio Strelher, Otello dirigé par Carlos Kleiber) soient finalement réduites à la portion congrue pour laisser la place à des images des rues de Tokyo sur des musiques électroniques à faire blêmir Jean-Michel Jarre ou des micros-trottoirs désespérants de niaiserie auprès du public japonais…
Si l’on ajoute deux interviews convenues de Piero Cappuccilli et de Mirella Freni assez passe-partout, ce troisième volume est le plus mauvais publié jusqu’alors.