Forum Opéra

L'Amour masqué

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
10 juin 2014
C’est (pas) dégoûtant mais (très) nécessaire

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Comédie musicale en trois actes, livret de Sacha Guitry

Créé au Théâtre Edouard VII, Paris, le 9 avril 1791

Détails

Elle

Sophie Marilley

Lui

Jean Manifacier

Première Servante

Maud Ryaux

Deuxième Servante

Laetitia Ithurbide

Le Maharadjah

Ivan Thirion

L’Interprète

Olivier Dumait

Le Baron

Frédéric Bang-Rouhet

Le Maître d’hôtel

Patrice Laulan

Chœur de l’Opéra Grand Avignon

Orchestre Régional Avignon-Provence

Direction musicale

Samuel Jean

Enregistré à l’Opéra d’Avignon

2 CD Actes Sud – 37’25 + 57’33

« C’est dégoûtant mais nécessaire », chante-t-on dans Toi c’est moi, inoubliable opérette de Moisés Simons (1934). Le présent enregistrement de L’Amour masqué de Messager, œuvre créé dix ans avant, n’a absolument rien de dégoûtant, et tout de nécessaire. Il n’existait jusqu’ici en guise d’intégrale qu’un disque d’extraits gravés en 1970, diffusé en CD dans la série « Gaieté Lyrique » en 1994. On découvre ici avec admiration tout le raffinement de la partition conçue par un grand compositeur français, dont il serait temps par ailleurs de nous révéler bien d’autres œuvres injustement négligées. Messager avait bien sûr digéré le Debussy de Pelléas, dont il avait dirigé la création, mais aussi les diverses influences exotiques des danses de son temps. Outre le célébrissime « J’ai deux amants », la partition regorge de mélodies admirables, superbement orchestrées. Samuel Jean et l’Orchestre Régional Avignon-Provence charment nos oreilles pendant toute la durée de ces deux CD. Sur ce plan, succès complet.

Là où l’entreprise nécessaire s’avère délicate, c’est sur le plan des voix. Comment, en effet, oser L’Amour masqué quand ses illustres créateurs, Sacha Guitry et Yvonne Printemps, en ont gravé en 1941 les morceaux les plus fameux ? Quelle voix parlée pour succéder à l’auteur, ou à Jean Marais, qui tint le rôle de mai à août 1970 au théâtre du Palais-Royal, entouré d’une formidable équipe de chanteurs-acteurs (les deux servantes étaient Caroline Clerc et Arlette Didier, Robert Manuel était le baron, Dominique Tirmont le Maharadjah, et surtout l’inimitable Jean Parédès était l’interprète) ? Il est bien difficile aujourd’hui d’aligner une pareille brochette d’authentiques personnalités théâtrales. Malgré l’absence de toute indication dans ce livre-disque, il s’agit sans doute du concert mis en espace à l’Opéra d’Avignon le 9 février 2013, encore que l’absence totale d’applaudissements laisse imaginer qu’il pourrait s’agir d’une prise de son en studio. Pour une comédie au moins autant parlée que chantée, le théâtre aurait peut-être été mieux servi par la captation d’un spectacle. Personne ne joue faux, mais on sent que les artistes réunis ne sont pas toujours très à l’aise avec le texte, qu’ils peinent à habiter. Le texte paraît souvent bien long, faute d’être servi par de grands comédiens (la Comédie Française compte actuellement dans sa troupe assez de bons chanteurs pour envisager de programmer ce genre d’œuvres).

De ce fait, la musique est ici reine, et l’on chante mieux qu’on ne parle. Quand L’Amour masqué a été monté à Bordeaux en décembre 2012, Brigitte Hool tenait le rôle principal, et Christophe Rizoud s’interrogeait sur la nécessité de confier ce personnage à une voix aussi corsée. Rappelons en effet qu’Yvonne Printemps n’a jamais abordé ni Verdi ni Gounod ; quand L’Amour masqué fut monté en 2009 par le CNSM, on put entendre dans le rôle d’Elle la toute jeune Julie Fuchs. La mezzo suisse Sophie Marilley est encore une inconnue, mais la voix est fort belle et la diction suffisamment claire. Seul manque cet esprit, ce piquant qu’on attendrait d’une plus forte personnalité. Ses deux servantes sont elles aussi très bien, et ont l’avantage dans le parlé d’avoir un texte plus facile à rendre vivant. Le ténor Olivier Dumait s’efforce d’être amusant en Interprète, mais autour de lui, tout le monde est un peu pâle. Peut-être aurait-il fallu se montrer un peu moins délicat, finalement, et ranimer cette fort belle musique en y distribuant des interprètes d’une autre trempe. Enfin, ce n’est là que le premier numéro d’une collection intitulée « Sacha Guitry en musique », à laquelle on souhaite succès et longue vie.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
actes_sud_a_masqun_0_jpg_limit_800x600

Note ForumOpera.com

2

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Comédie musicale en trois actes, livret de Sacha Guitry

Créé au Théâtre Edouard VII, Paris, le 9 avril 1791

Détails

Elle

Sophie Marilley

Lui

Jean Manifacier

Première Servante

Maud Ryaux

Deuxième Servante

Laetitia Ithurbide

Le Maharadjah

Ivan Thirion

L’Interprète

Olivier Dumait

Le Baron

Frédéric Bang-Rouhet

Le Maître d’hôtel

Patrice Laulan

Chœur de l’Opéra Grand Avignon

Orchestre Régional Avignon-Provence

Direction musicale

Samuel Jean

Enregistré à l’Opéra d’Avignon

2 CD Actes Sud – 37’25 + 57’33

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Quand Versailles nous est prématurément conté
Livre