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Dix couvertures de disque particulièrement tartignoles

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Humeur
13 août 2018
Dix couvertures de disque particulièrement tartignoles

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On se demande parfois ce qui a bien pu passer par la tête de certains directeurs artistiques de maisons de disque. Innocence ou perversité ? On invoquera la présomption d’innocence pour les couvertures du passé : le temps n’épargne pas la mode. Quant aux exemples plus récents, nous laisserons nos lecteurs juges.

1. Anita Cerquetti, Grandi Voci, Decca, 1959.

En 1959, Anita Cerquetti, alors âgée de 28 ans, enregistrait son premier et dernier récital. Deux ans plus tard, cette soprano exceptionnelle mettait fin à sa carrière sans que l’on connaisse la ou les raisons de ce retrait prématuré de la scène. Dépression, stress, problèmes familiaux… Le mystère, entier, est aujourd’hui de savoir comment Decca, maison de bon goût, a pu laisser passer un ratage pareil. La seconde version est même pire que la première qui avait l’excuse du kitch.


Anita Cerquetti version 33 tours originale

Anita Cerquetti version 2

2. Cecilia Bartoli, Sacrificium, Decca, 2009.

Consacré à l’art des castrats, et en particulier à Porpora et à ses contemporains, l’album doit son titre aux milliers de garçons dont la virilité fut sacrifiée sur l’autel de la musique. Avec cette pochette, on a un peu l’impression que le stagiaire s’est emmelé les pinceaux. C’est la seule explication plausible. Sinon, pourquoi Véronique Gens se retrouve-t-elle en couverture d’un album de Cecilia Bartoli ?


Cecilia Bartoli en mode Véronique Gens

Cecilia Bartoli au naturel

Véronique Gens sans fards

3. Carmen, Georges Bizet, version allemande, EMI, 1961

Dans les années 60, EMI entreprit une série d’enregistrements du grand répertoire en langue allemande. Une aubaine pour Christa Ludwig : son second mari, Paul-Emile Deiber, sociétaire de la Comédie Française, avait coutume de lui dire « Christa, tu parles français comme une vache espagnole ! ».  


Qui veut mémé ?

4. Salome, Richard Strauss, Decca, 1961

On pourra regretter une direction un brin hollywoodienne et un certain manque de sensualité chez Birgit Nilsson (mais visiblement elle a du chien). Il n’en reste pas moins que cette version est une des toutes meilleures de la dicographie de l’oeuvre.  La séduction, c’est tout un art mais malheureusement, pendant le shooting,  Birgit Nilsson n’en faisait qu’à sa tête !


Les dents de la mère

5. Xavier Sabata, Catharsis, Aparté, 2015

Un très beau disque dont a rendu compte notre confrère Laurent Bury, lequel a particulièrement apprécié la direction de George Petrou : « On se prend à rêver à tout ce que ce chef pourrait nous offrir dans les années à venir ». La couverture en revanche tient plutôt du cauchemar et nous amène à rappeler que certaines pratiques sont réservées à des adultes consentants.


Chantons sous la pluie !

6. Tosca, Giacomo Puccini, Decca, 1966

Voici encore un exemple d’opéra enregistré assez tardivement pour le public allemand. Ce ne sont hélas que des extraits, mais on y trouve une Anja Silja dans la plénitude de ses moyens. La voix certes a bien des défauts, mais on les pardonne volontiers devant une telle incandescense. Decca reviendra plus tard à une couverture plus classique. Mais en 1966, on fumait la moquette et elle était rose. 


Tosca in the sky with diamonds

7. Anna Moffo sings Bellini, Donizetti, Rossini & Verdi, Westminster Gold Series, 1972

La star de cette série de couvertures n’est pas la belle Anna Moffo, dont on trouve ici une compilation d’enregistrements édités précédemment, mais Peter et Christopher Whorf, designers pour le label à petit budget Westminster, consacré à la musique classique. Ils y produisirent autour de 200 pochettes  assez délirantes, entre 1970 et 1974, dont on trouvera ci-dessous les rares échantillons lyriques (et encore : deux sont sans paroles).


Déroutant à bien des égards.

Sans commentaires, bien sûr.

Le scandale Wolkswagen.

8. Franco Bonisolli, O Sole mio, Orfeo, 1984

Chanteur des plus excitants et généreux à la scène, Franco Bonisolli était d’une exubérance qui touchait presque à la folie. Il nous revient de l’avoir vu faire le tour des Arènes de Vérone en vélo en lançant des contre-ut. Il était connu pour critiquer sans complexe ses confrères, même en leur présence (« Trois ténors ? Et pas un pour faire un contre-ut ! »). Inutile de préciser lesquels étaient concernés. Bonisolli n’était effectivement pas avare de suraigus : dans Turandot, il donnait quatre contre-ut au lieu d’un seul (le premier) sur « No ! No ! Principessa altera ! Ti voglio ar-DEN-TE-D’A-MOOOR ! ». Le chef  (Reynald Giovaninetti) lui refuse le bis de « La Pira » dans Il Trovatore ? Il le ramène des coulisses à la pointe de l’épée ! Alors que nous assistions à une représentation ce La Fanciulla del West à Vérone, nous saluons le ténor (habillé en cow-boy…) assis quelques rangs plus bas avec les invités. Dans un français teinté d’un léger accent méditerranéen, il nous interpelle : « Vous avez vou Chénier hier soir ? ». Réponse affirmative. « Vous né trouvez pas que c’est oune pétite ténor (avec un geste entre le pouce et l’index) céloui qui est obligé de transposer pour chanter lé rôle ? ». Nous faisons la moue : « Peut-être un air ? ». Expression de stupéfaction : « Ma non ! Pas oune air !!! TOUT lé rôle!!! ». Il s’agissait de José Carreras.

Richard Tucker avait sa collection de moumoutes, Luciano ses mouchoirs, Bonisolli une toison d’un brun profond assez suspect !


Franco, teinture noire de contre-ut.

9. Patricia Petibon, French Touch, Decca, 2003

Encore un album qui avait beaucoup plus à notre confrère Benoît Berger mais bien moins à Geoffroy Bertran, le premier ayant recensé le DVD, le second le CD antérieur. Le livret nous explique que le disque « propose un univers clos sur lui-même, une petite bulle en marge du Réel qui possède son propre espace-temps ». Farpaitement !


Ne montez pas sur vos grands chevaux !

10. Anna Netrebko, Verismo, Deutsche Grammophon, 2016

Encore une excellente critique de la part de Christophe Rizoud cette fois, pour cet album qui marque un tournant dans la carrière du soprano russe. Netrebko s’engagera scéniquement vers le répertoire vériste, abandonnant ou renonçant aux Violetta, Norma, Bolena et autres Lucia. A propos de cette couverture, Netrebko avouera « Je suis folle ! ». Nous ne la contredirons pas.


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