Quoi ? La rédaction de Forum Opéra se ferait-elle tout sucre et tout miel ?
Quoi ? Cette année, point d’Ortrud de Cristal, ce prix récompensant ce qui s’est fait de pire pendant l’année en matière lyrique ?
Eh bien, voilà : face à un univers lyrique secoué par la crise, la rédaction de Forum Opéra se veut solidaire. Point de stigmatisation. Aucune vitriolisation. De l’amour, rien que de l’amour.
Et c’est pourquoi notre trophée coup de foudre, l’Arabella de Platine, va récompenser cette année non pas un UN mais DEUX artistes.
Nathalie Stutzmann
Nathalie Stutzmann, d’abord. Plébiscitée par nos rédacteurs, elle obtient son Arabella avec la mention « Total respect ». A la tête d’une carrière dont on sait les réussites éclatantes dans des domaines aussi variés que la musique ancienne, le lied, l’opéra, la mélodie française, Nathalie Stutzmann cette année nous aura encore surpris et conquis avec son aventure vivaldienne. A la tête de son ensemble Orfeo 55, elle a signé un disque puis une série de concerts qui font d’elles une des interprètes les plus inspirées du prêtre roux. Elégance, pénétration, justesse, couleurs : tout y est. Et dans sa gondole, elle emporte nos cœurs. Chapeau bas, Madame.
Philippe Jordan
Philippe Jordan, ensuite. Fêté par nos rédacteurs, il ravit l’Arabella avec mention « Trop fort ». Car ce qu’il obtient de l’excellent Orchestre de l’Opéra de Paris a fini par devenir le meilleur argument de la Grande Boutique. Où d’autres chefs font ronronner l’animal, lui en déchaîne les feulements et les rugissements. Sens du drame, sens de la sonorité orchestrale, le tout avec une sûreté de geste révélant la maturité (déjà !) : Philippe Jordan dans Wagner ou Verdi mais aussi dans Mahler, c’est le spectacle dans la fosse.