La soprano tchèque Zuzana Marková est Violetta à Toulouse. Entre deux répétitions, elle a accepté de se soumettre à notre questionnaire de Proust.
Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ?
Il y en a beaucoup, mais je dirais ma Norina [Don Pasquale] au ROH l’année dernière, ce fut une très belle expérience.
Mon pire souvenir sur scène ?
En fait je n’en ai pas ; simplement j’ai eu très grande déception quand j’ai dû annuler ma Traviata prévue à Bastille, à cause de la pandémie. J’étais très triste ; nous étions allés jusqu’à la générale et puis tout s’est refermé…
Le chanteur du passé avec lequel j’aurais aimé me produire ?
Maria Callas ; j’aurais donné n’importe quoi pour être avec elle sur scène.
Ma plus grande émotion face à une œuvre d’art ?
Je me souviens à Paris avoir passé beaucoup de temps au Musée d’Orsay avec les Impressionnistes. C’était très émouvant parce que ma grand-mère m’avait beaucoup parlé de ces tableaux.
Le metteur en scène dont je me sens le plus proche ?
Pier-Luigi Pizzi
Le chef ou la cheffe qui m’a le plus appris ?
Mon époux ! [Giacomo Sagripanti]
A part chanter, la chose la plus compliquée que j’ai eu à faire sur scène ?
Une fois à Florence j’ai été obligée de me changer complètement pendant la cabalette de Violetta ; c’était assez sportif.
Mon pire souvenir avec un chef ?
Je n’en ai pas. Vous savez, j’aime beaucoup écouter, discuter avec les chefs. De même pour les metteurs en scène, je discute. Et puis à la fin vous devez faire ce qu’on vous demande.
La ville où je me sens chez moi ?
Prague, ma ville natale.
Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?
Nous avons beaucoup de musiciens en république tchèque, il y a la tradition et puis la musique est très présente dans la culture, chez nous.
Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ?
La clarinette.
Le chanteur du passé dont j’ai le plus appris ?
Il y en a plusieurs mais je citerai avant tout Edita Gruberova.
Si l’étais un Lied ou une mélodie ?
Je ne sais pas mais j’aimerais beaucoup chanter un jour les Quatre derniers Lieder.
Le compositeur auquel j’ai envie de dire « mon cher, ta musique n’est pas pour moi » ?
Tout ce qui est baroque. Ma voix n’est pas faite pour le baroque, certainement parce que je n’ai jamais appris à chanter ce répertoire, que par ailleurs j’aime beaucoup écouter.
Ma personnalité historique préférée.
Le premier président tchèque, Tomáš Masaryk.
Mon pire souvenir historique des 40 dernières années.
L’attaque contre l’Ukraine
Le rôle que je ne chanterai plus jamais.
Je n’aime pas dire jamais, mais je pense que j’ai fait le tour de Zerlina que j’ai beaucoup chantée.
Ma devise
« Vis ta vie autant que tu peux »