Forum Opéra

BRUCH, Odysseus — Paris

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
4 juillet 2022
Odysseus de Bruch enfin arrivé dans l’Ithaque français

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Odysseus scènes de l’Odyssée pour chœur, solistes et orchestre
Oratorio séculier (opus 41)
Créé en 1873

Création en France
Version arrangée, commande et création inédite pour et par le chœur de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Arrangement d’origine
Quentin Lafarge

Détails

Ulysse
Matthieu Lécroart
Leucothée, Nausicaa, Minerve
Estelle Béreau
Anticlé, Pénélope, Arété
Anne-Victoria Ahumada
Tirésias, Alcinoüs, le pilote
Olivier Déjean
Mercure
Tsanta Ratianarinaivo

Chœur et orchestre de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Direction musicale
Guilhem Terrail

Paris, Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, mercredi 30 juin 2022, 20h

Presque 150 ans ! C’est le temps qu’il aura fallu pour qu’Odysseus de Max Bruch connaisse sa création française. L’œuvre qui jouissait d’une popularité certaine en Angleterre et outre-Rhin et à la fin du 19e siècle – et dont une gravure de 1999 avec Camilla Nylund témoigne encore de la survivance – n’aura connu qu’une création en langue française en Belgique en 1907, nous apprend le programme de salle. Il faut donc remercier Guilhem Terrail à la direction du Chœur et de l’Orchestre de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, formations non professionnelles, de s’être lancé un tel défi et de le relever avec de nombreuses qualités dans l’enceinte du Grand Amphithéâtre de la Sorbonne. Sans être excessivement difficile, la partition mobilise intensément le chœur tant comme narrateur que personnage(s) de la petite douzaine de scènes de cet oratorio créé en 1873. L’orchestre oscille entre des pages symphoniques ou des transitions orchestrales qui évoquent Beethoven ou Brahms cependant que l’accompagnement et l’écriture vocales évoquent très rapidement une manière de Gluck qui aurait été vitaminée par Berlioz. Ce style hybride, et très certainement déjà daté à la création de l’œuvre, est encore renforcé par le choix de cette version française historique, à la langue un rien ampoulée et à la syntaxe pour le moins baroque.


© Ghadir ISMAIL

En formation moins fournie que ce qui était prévu par le compositeur, l’orchestre trouve une belle unité sous la baguette de son chef. Les tutti ne manquent ni d’épaisseur ni de volume, ce qui nuit parfois aux chœurs disposés au fond de l’estrade de l’amphithéâtre et dont la précision se perd dans l’acoustique très ronde du lieu. Guilhem Terrail, au-delà de mener tout le monde à bon port souligne dès que possible les lignes force de cet oratorio qui ne manque que d’un livret plus linéaire pour se transformer en opéra. Il s’efforce de montrer les cellules et trouvailles de composition d’une partition qui pourrait lorgner vers Strauss si son romantisme n’était pas autant englué dans du classicisme (y compris dans la structure des scènes avec da capo et reprises). Il peut s’appuyer sur des musiciens aguerris, petite harmonie et cuivre en tête.

Le chœur souffre comme souvent dans les formations non professionnelle d’un manque de parité. Les rangs masculins sont plus clairsemés notamment chez les basses. Ils s’en sortent avec les honneurs, cependant que les alti s’imposent comme le point d’ancrage d’une performance plus qu’honorable tout au long de la soirée. L’ensemble est homogène, nuancé. Peut-être la diction gagnerait à être plus précise mais il se peut que l’acoustique de l’Université nous ai joué quelques tours.

Pour son plateau Guilhem Terrail a fait appel des chanteurs professionnels pour tenir la dizaine de rôles de cet oratorio. L’occasion pour Tsanta Ratianarinaivo d’imposer un Mercure claironnant, à l’aigu facile et à la projection claire, et Olivier Déjean de faire entendre une voix de basse assez lumineuse et appliquée à donner du corps aux nobles personnages qui lui sont dévolus. Estelle Béréau déploie un soprano assez opulent. Elle affronte avec vaillance et nuance les aigus des trois rôles de soprano de l’œuvre. Anne-Victoria Ahumada volerait presque la vedette au rôle titre. Déjà, l’intervention d’Anticlée lui permet de faire entendre un timbre chaleureux, un vrai talent de diseuse qui s’incarne avec naturel dans une ligne et un souffle irréprochables. Bien entendu les deux scènes de Pénélope (la lamentation et le tissage du voile) lui permettent de déployer ce chant aussi élégant qu’intelligent avec une intensité encore accrue. Matthieu Lécroart tient sans défaillir le rôle de marathonien qu’est cet Ulysse. La diction, le souffle et le volume sont ses atouts maitres. Si l’on aurait aimé un portrait moins marmoréen et héroïque, avec des stations pouvant montrer des états d’âme plus contrastés, force est de constater que le contrat est rempli, et de fort belle manière.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Odysseus scènes de l’Odyssée pour chœur, solistes et orchestre
Oratorio séculier (opus 41)
Créé en 1873

Création en France
Version arrangée, commande et création inédite pour et par le chœur de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Arrangement d’origine
Quentin Lafarge

Détails

Ulysse
Matthieu Lécroart
Leucothée, Nausicaa, Minerve
Estelle Béreau
Anticlé, Pénélope, Arété
Anne-Victoria Ahumada
Tirésias, Alcinoüs, le pilote
Olivier Déjean
Mercure
Tsanta Ratianarinaivo

Chœur et orchestre de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Direction musicale
Guilhem Terrail

Paris, Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, mercredi 30 juin 2022, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Angels of Violent Death
Paul-Emile FOURNY, Francesca TIBURZI, Devid CECCONI
Spectacle