Operabox # 6 – Bejun Mehta
Et si, arbitrairement, on mettait les artistes face à des choix cornéliens en braquant sur leurs visages -si sympathiques- nos caméras inquisitrices ? C’est ça opérabox : bombarder un artiste de questions qui font sens (ou pas du tout) et laisser à la virtuosité de leur esprit le soin de les tirer de cette mauvaise passe.
Bejun Mehta, contre-ténor
Comme le dit un jour notre confrère de Diapason, Mehdi Mahdavi, « de tous les contre-ténors — assurément — Bejun Mehta est celui qui a la plus grosse ». Et effectivement, au Royaume des falstettistes, où le volume fait parfois figure d’incongruité, Bejun Mehta est parvenu à imposer un organe opératique, intense, à la fois ample et capable de se plier à toutes les contorsions voulues par Händel ou Mozart. Nous le rencontrons alors qu’il chante à Bruxelles, aux côtés de René Jacobs — sa bonne fée — le rôle d’Orlando,… le rôle de sa vie.
Interview : Camille De Rijck