Forum Opéra

Questionnaire de Proust : Aurélie Jarjaye

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Interview
10 mai 2024
Soprano française, originaire d’Orange, Aurélie Jarjaye fait ses débuts dans le rôle de Juliette à Hong Kong le 11 mai prochain.

Infos sur l’œuvre

Détails

Le grand public a pu la découvrir et l’apprécier à l’occasion de l’édition 2023 de Musique en fêtes. Aurélie Jarjaye fait partie de cette nouvelle et riche génération de chanteurs en train de s’installer dans le paysage de l’opéra et qui nous permettent d’envisager avec optimisme la relève lyrique.

Avant de répondre à notre Questionnaire de Proust, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos prochains débuts en Juliette à Hong Kong le 11 mai prochain ?

C’est le rôle que j’attendais depuis toujours ! Roméo et Juliette de Shakespeare est une œuvre universelle, qui parle à tout le monde. Juliette est un rôle intense, passionnant pour une chanteuse. On traverse tellement d’états émotionnels et le personnage évolue si vite sur scène que l’on peut vraiment explorer toutes nos capacités… Ce rôle correspond à mon énergie, c’est un réel plaisir de jouer ce côté juvénile et insouciant mais également ce feu dramatique que l’on peut donner en scène, jusqu’au bout du cinquième et dernier acte. Je rêvais de faire ce rôle! J’ai la chance aussi d’être entourée de collègues fabuleux et bienveillants, qui répondent et accompagnent notre propre personnalité sur scène. Je pense que c’est un vrai partage que l’on vit tous ensemble. Kévin Amiel fait ses débuts en Roméo à mes côtés, on s’aide mutuellement, on échange, on a la même vision de l’œuvre, des rôles, on a aussi la même énergie donc c’est un vrai travail commun et naturel et c’est parfait pour créer quelque chose de beau.
C’est incroyable de présenter cette oeuvre et l’art français à l’international. L’idéal aujourd’hui après Hong-Kong, serait de jouer Juliette à nouveau en Europe et bien sûr en France !

Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra :
La première fois que je suis allée à l’opéra. C’était pour voir Chantons sous la pluie, dans une mise en scène de Jean-Louis Grinda à l’Opéra d’Avignon. En voyant ce spectacle, je découvrais que la scène était un rêve à l’état pur. Cela a créé un déclic au plus profond de mon être.

L’expérience qui m’a le plus inspirée :
C’est un voyage. Il y a quelques années, je suis partie seule avec mon sac à dos pendant 3 semaines au Pérou. J’ai appris une chose essentielle: ce qu’était de vivre pleinement le moment présent. Qu’il n’y avait rien de plus vrai. D’être en communion avec ce qui nous entoure, la nature, les gens. Avec notre métier nous devons sans cesse penser à la prochaine saison, au prochain rôle, au futur en somme…
Là, comme je suis en train de faire ma première Juliette, je me concentre et profite de chaque répétition, chaque journée passée aux côtés de ce rôle. Je m’organise en amont pour ne penser à aucun autre projet le temps de la production. Et ça change la vie!

Les rencontres qui m’ont fait évoluer :
Mon professeur de chant, Heidi Brunner, ma coach mentale Caroline Hurtut, et Claire Avias, styliste. Des femmes incroyables chacune dans leur travail.

Un livre qui m’a bouleversé :
Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig

Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art :
Les Nymphéas de Monet au Musée de l’Orangerie à Paris.

La ville où je me sens chez moi :
En Provence, proche de mes racines, bien sûr ! Par contre ma ville de cœur est Vienne. J’y ai vécu quelques années. Mais quand on fait ce métier, on doit faire en sorte de se sentir bien dans chaque endroit où l’on se trouve, être citoyen du monde, du moins essayer de vivre ces moments comme une découverte.

La ville qui m’angoisse :
Je vis à la campagne, je dirais donc plutôt tout endroit où il y aurait trop de monde, trop de bruit ! J’aime Paris mais avec parcimonie… Haha !

Ce qui dans mes origines, mon pays, me rend la plus fière :
La beauté de ma Provence, ma terre natale. La langue française, l’élégance. Et bien évidemment notre culture, elle est exceptionnelle depuis des siècles. C’est un trésor pour tout un chacun, c’est le reflet même de notre humanité, je trouve que ce doit être un devoir de la perpétuer et non la malmener.

Le metteur en scène avec qui j’aimerai travailler :
Il est bon d’apprendre de chacun tant que cela se fait dans le respect du chanteur et de l’œuvre. Sinon, il n’est plus de ce monde mais j’aurais aimé rencontrer Patrice Chéreau.

Le chef qui m’a le plus appris :
Bertrand de Billy. Le premier chef qui m’a offert mes premiers concerts avec orchestre. Même le voir diriger depuis la salle est déjà une leçon.

Si je n’avais pas été chanteuse, qu’aurais-je fait dans la vie :
Chanteuse ! 🙂
En réfléchissant, hôtesse de l’air ou psychologue… mais, tout de même, chanteuse, c’est bien !

Si je pouvais être virtuose d’un instrument du jour au lendemain :
Même après plus de 15 ans de piano je ne suis pas devenue virtuose donc je dirai le piano (pour m’éviter des tonnes d’heures de travail en plus) mais sinon, le violoncelle, c’est l’instrument dont le son se rapproche le plus de la voix…

Un opéra dont j’aurais voulu être la créatrice du rôle-titre :
Tosca ! Car c’est aussi le tout premier opéra que j’ai écouté lors d’un cours au conservatoire et c’est ce qui m’a fait aimer l’art lyrique !

Le chanteur du présent que je trouve d’une générosité rare :
Il y a des êtres extrêmement passionnés qui se donnent entièrement à la scène (je suis de cette famille-là). J’aime à penser tout de même que tous les chanteurs ont quelque chose de généreux dès le moment où ils entrent en scène. C’est un don de soi. C’est comme ça que je vois les choses. On laisse un peu de nous à chaque fois que l’on rencontre un public.

Si j’étais un personnage Disney :
Pocahontas, un de mes tout premiers Disney. Pour sa force, son courage, l’harmonie avec la nature qu’elle incarne…

Mon plus grand moment d’embarras :

Je suis un peu myope… Lors de Musiques en Fêtes aux Chorégies d’Orange, j’ai totalement ignoré le présentateur Cyril Feraud en pensant qu’il s’adressait à quelqu’un d’autre en coulisses, et je n’ai pas vu le top depart de mon entrée, on m’a attendu quelques secondes de trop… Depuis, je porte des lentilles !!!

Le compositeur auquel j’ai envie de dire « Mon cher, ta musique n’est pas pour moi » :
Boulez

Ma personnalité historique préféré :
Nelson Mandela. Je me suis beaucoup documentée sur sa vie. Quelle abnégation, quel courage.

Si j’étais un lied ou une mélodie :
J’ai une grande passion pour les deux, difficile de choisir, je citerai donc des compositeurs : Poulenc pour la mélodie et Strauss et Schubert pour le lied (j’ai même appelé mon chien Schubert…)

Ma devise :
À cœur vaillant, rien d’impossible !

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

De superbes Vêpres imaginaires, aussi ferventes que jubilatoires
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Entretien avec la soprano Golda Schultz, à l’affiche du Rake’s Progress de Stravinski à Paris
Interview
Les femmes chez Puccini, ses héroïnes ou ses maîtresses, voilà un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre. Mais qu’en est-il des mâles ?
Actualité
[themoneytizer id="121707-28"]