Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ?
La reprise au Metropolitan Opera de Die Frau ohne Schatten pensée par Herbert Wernicke et remise en scène par J. Knighten Smit en 2013. Les mouvements des décors (somptueux) et des interprètes ne faisaient qu’un avec la musique riche et complexe de Strauss. On avait parfois l’impression que le plateau devenait un tableau, pour nous replonger après dans l’angoisse des personnages. Je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi abouti, limpide et puissant sur scène. Par ailleurs c’était le retour triomphal de Christine Goerke au Met après un changement de répertoire, et l’énergie reçue et rendue par le public était palpable.
Mon pire souvenir dans une salle d’opéra (ou « mon pire souvenir sur scène ») ?
Une audition à 18 ans, qui fut ma première expérience du trac.
Le livre (/film) qui a changé ma vie ?
“The artist’s way” de Julia Cameron.
Le chanteur du passé avec lequel j’aurais aimé me produire.
Freddie Mercury; et à l’opéra Enrico Caruso
Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art.
Aussi souvent que possible face à la plage de Kerlouan dans le Finistère. Une oeuvre d’art à ciel ouvert qui évolue tous les jours.
La ville où je me sens chez moi ?
New York City
La ville qui m’angoisse ?
Sans parler d’angoisse je me suis toujours sentie de passage à Paris.
Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?
En France la diversité et la gastronomie, aux Pays-Bas le bien-être des enfants et la vie à vélo.
Le metteur-en-scène dont je me sens le plus proche ?
Floris Visser qui était mon professeur de cours dramatiques au Conservatoire d’Amsterdam et dont je continue d’admirer l’intégrité de travail et le talent.
Mon pire souvenir avec un chef ?
Mes pires souvenirs ne sont pas avec des chefs
Le chef ou la cheffe qui m’a le plus appris ?
Vlad Iftinca. Une oreille tellement précise, un amour sincère pour l’opéra et une capacité phénoménale à la communiquer.
À part chanter, ce que j’ai dû faire de plus compliqué sur scène ?
Enfiler des pantoufles à mon partenaire de scène. Le baryton a fini par arriver en répétition un jour avec des chaussettes en Nylon. Vive les collègues sympas !
Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ?
Le plaisir est dans l’apprentissage.. mais si je pouvais demain tout jouer au piano ce serait le bonheur.
Un opéra dont j’aurais voulu être le créateur du rôle-titre ?
La traviata. C’était mon obsession à 16 ans: je lisais tout ce que je pouvais trouver dessus et réécoutais plusieurs version portée par portée, fascinée par les différences de phrasés. J’aurais adoré en connaître la vision intime de Verdi.
Le chanteur du passé dont l’écoute m’a le plus appris ?
Maria Callas.
Le chanteur du présent que je trouve d’une générosité rare ?
Cecilia Bartoli. Je me rappelle d’un récital en particulier au Concertgebouw, où la salle était tellement pleine qu’ils avaient mis des chaises sur la scène. Je me suis retrouvée avec une amie au premier rang sur scène avec des tickets étudiants. Nous ne connaissions aucun des morceaux et étions pendues à ses lèvres du début jusqu’à la fin.
Si j’étais un personnage de Disney ?
Probablement Blanche-neige pour la naïveté, le plaisir de cuisiner pour les autres, les soirées en musique, et la vie en communion avec les animaux et la nature.
Mon plus grand moment d’embarras ?
J’en ai plusieurs que mon cerveau s’amuse à rejouer inopinément le soir. Récemment, ma paralysie face à ce questionnaire !
Le compositeur auquel j’ai envie de dire “mon cher, ta musique n’est pas pour moi” ?
Aucun ! A chaque oeuvre ses défis et ses joies !
Ma personnalité historique préférée.
L’abbé Pierre.
Si j’étais un Lied ou une Mélodie.
Zueignung de Strauss
Mon pire souvenir historique des 40 dernières années.
Je suis particulièrement bouleversée par les événements qui touchent des enfants, ce qui est trop souvent le cas.
Le rôle que je ne chanterai plus jamais.
2ème ange dans la flûte enchantée ! Enfin jamais dire jamais.. 😉
Ma devise
L’important c’est les autres.