Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ?
Pelléas et Mélisande à l’Opéra de Lyon, mis en scène par Pierre Strosser, et dirigé par John Eliot Gardiner. (mais aussi Written on skin de George Benjamin (Katie Mitchell) ou encore Elektra (Salonen/Chéreau) à Aix-en-Provence.
Mon pire souvenir dans un opéra ?
À l’Opéra de Dresde, où je dirigeais une série de représentations de Don Giovanni. Entre deux représentations, je m’étais rendu à Londres ; au retour, j’ai oublié de changer l’heure de ma montre (il y a une heure de décalage en Londres et l’Europe occidentale). Un quart d’heure avant le début de la représentation, j’ai été appelé par le régisseur de la Staatskapelle, inquiet de ne pas me voir : « Maestro, vous dirigez l’Ouverture dans 15 minutes ». Stupeur, panique… J’ai enfilé ma queue de pie à toute allure, et ai foncé vers le théâtre. Je n’ai jamais couru aussi vite de ma vie. Je suis arrivé hors d’haleine, et nous avons commencé avec trois minutes de retard… Au pupitre, mon taux d’adrénaline était si haut que j’ai cassé deux baguettes pendant le premier acte, et ai fini la représentation à mains nues !
Le film qui a changé ma vie ?
Rocco et ses frères
Le chanteur ou/et la chanteuse du passé que j’aurais aimé diriger.
Mary Garden, Georges Thill, Robert Massard,
Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art.
La Valse de Camille Claudel
La ville où je me sens chez moi ?
Paris
La ville qui m’angoisse ?
Tokyo
Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?
L’attention portée par l’Etat à la culture
Mon pire souvenir pendant une représentation ?
Je dirigeais Carmen au MET. Les enfants devaient entrer en scène sur une tournette dont le moteur s’est bloqué. Entre eux et moi, un grand mur… Je n’entendais rien sur le plateau, et eux n’entendaient pas l’orchestre. Lorsqu’ils sont enfin arrivés à l’avant-scène après avoir contourné le mur, j’ai réalisé que nous avions plus d’une mesure de décalage… J’ai fait un signe rapide à l’orchestre et les musiciens ont immédiatement sauté, dans un ensemble parfait, une mesure et demie pour se raccorder au plateau !
Le chef d’opéra qui m’a le plus appris en l’observant ?
James Levine
L’œuvre lyrique la plus périlleuse qu’il m’ait été donné de diriger ?
Celle que je dirige en ce moment : l’Heure espagnole de Ravel
Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ?
Le violoncelle
Un opéra dont j’aurais rêvé d’être le créateur ?
Pelléas et Mélisande de Debussy
Le compositeur auquel j’ai envie de dire “mon cher, ta musique n’est pas pour moi” ?
Paul Hindemith
QUESTION AJOUTEE : Une légende disparue que vous avez aimé diriger
Renata Scotto (La voix humaine à Amsterdam)
QUESTION AJOUTEE : une œuvre que je n’ai jamais dirigée et que j’aimerais diriger
Parsifal
Si l’étais un Lied ou une Mélodie.
L’invitation au voyage d’Henri Duparc
Mon plus fort souvenir historique des 40 dernières années.
La chute de Mur de Berlin.
L’œuvre que je ne dirigerai plus jamais ?
L’Élixir d’amour de Donizetti
Ma devise ?
Je n’en ai pas, mais j’ai grandi en passant chaque jour devant une devise peinte sur le clavecin de mon père : Esse quam videri