Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ?
En tant que public, je ne sais pas si c’est le meilleur, mais en tout cas le plus insolite. J’assistais à une représentation du ballet Play à l’opéra Garnier, et à un moment, des centaines et des centaines de balles (de type « piscine à balles ») sont tombées du plafond, sur scène, roulant dans la fosse. C’était un moment magique, et à la fin, le public pouvait venir se « baigner » dans cette fosse remplie de balles. En tant que chef, c’est difficile car chaque production est source de tant d’émerveillement ! Récemment, un inoubliable souvenir est l’enthousiasme et les applaudissements du public, une fois le rideau tombé à la fin de l’opéra Breaking the Waves, que j’ai dirigé il y a quelques mois à l’Opéra Comique.
Mon pire souvenir dans une salle d’opéra (ou « dans une fosse d’opéra ») ?
Pendant une production il y a quelques années, le chef assistant de la production est tombé dans la fosse, depuis la scène. Fort heureusement, plus de peur que de mal et aucune blessure, mais quel effroi !
Le livre (/film) qui a changé ma vie ?
Beaucoup de livres et de films m’ont marqué, mais si je dois en prendre un qui a concrètement changé ma vie, c’est un livre intitulé « l’Apathie Hyperactive » de Sergio Rodia, qui m’a donné envie de déconnecter tous les réseaux sociaux de ma vie personnelle.
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Le chanteur du passé que j’aurais aimé diriger
Luciano Pavarotti
La ville où je me sens chez moi ?
Auxerre (c’est ma ville de naissance !)
La ville qui m’angoisse ?
Je n’ai jamais été angoissé par une ville, j’ai plutôt tendance à m’acclimater assez vite.
Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?
Bien qu’imparfait, notre système dit de « l’intermittence du spectacle » permet à de nombreuses personnes de vivre de leur art, et permet une diversité artistique plus grande que dans d’autres pays.
Le metteur en scène dont je me sens le plus proche ?
De celles et ceux avec qui j’ai travaillé : Thomas Jolly.
Le chef ou la cheffe qui m’a le plus appris en l’observant ?
J’en ai finalement observé assez peu mais de celles et ceux que j’ai observés : François-Xavier Roth.
L’œuvre la plus complexe qu’il m’ait été donné de diriger
Difficile à dire ! Toute œuvre peut être soit simple, soit complexe. Tout dépend du degré de travail qu’on veut mettre dedans. Par exemple, la première fois que j’ai travaillé la Passion selon St-Jean de Bach, je me rappelle avoir passé tant de temps à la questionner, à savoir ce que je pouvais y lire et y faire passer. Alors même que la « diriger », c’est très simple ! A l’inverse, parfois certaines œuvres contemporaines sont très dures à comprendre et à « diriger », alors que musicalement elles sont plutôt « simples » car tout y est écrit.
Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ?
Le piano. J’en ai fait quelques années, donc je sais me tirer d’affaire, et jouer basiquement, mais j’adorerais pouvoir être excellent pianiste et pouvoir tout jouer, le répertoire du piano est immense et si beau.
Un opéra dont j’aurais voulu être le créateur ?
Tellement d’opéras ! Mais celui qui me passe par la tête : Les Boréades de Rameau. Ou alors, tout simplement, la Tétralogie de Wagner.
Le chanteur du présent que je trouve d’une générosité rare ?
Marc Mauillon ou encore Sabine Devieilhe
→ Lire le Questionnaire de Proust de Sabine Devieilhe.
→ Lire le Questionnaire de Proust de Marc Mauillon.
Mon plus grand moment d’embarras ?
Quand j’étais jeune musicien, je participais à un petit festival dans lequel j’étais à la fois chef de chœur pour un stage de chœur amateur, et flûtiste pour différents concerts (orchestre, musique de chambre, concertos…). J’avais donc pas mal de travail et un soir, j’ai tout simplement complètement oublié que je devais participer à un concert en orchestre, le soir même, dans une ville à 30 min de voiture. Je suis donc parti sur le champ, et je suis arrivé bien sûr en retard, trop tard ! Je n’ai pas joué une note.
Si j’étais un personnage de Disney ?
Mes connaissances en Disneys s’arrêtent au Roi Lion ! Je dirais : le Génie dans Aladdin.
Le compositeur auquel j’ai envie de dire « mon cher, ta musique n’est pas pour moi » ?
Paganini. Mais c’est sûrement parce que je ne connais pas tout son corpus musical !
Si l’étais un Lied ou une Mélodie ?
« Ich bin der Welt abhanden gekommen », de Mahler !
Mon pire souvenir historique des 40 dernières années
Les attentats en 2015 à Paris et Saint-Denis.
Ma devise
Je n’ai pas de devise, mais je me dis souvent : « rien n’est évident ». Au sens de « toute information peut être mal comprise, toute chose qui nous parait évidente peut ne pas l’être. Il ne faut pas préjuger de ce que l’autre pense ou comment il/elle comprend les choses. ».