Pour les 400 ans de sa mort, le festival d’Hardelot rends hommage à l’un des plus grands compositeurs élisabéthains, répondant en cela à la mission que s’est attribuée son château, défendre l’héritage de l’entente cordiale entre la France et l’Angleterre. Dans la petite église de la voisine Condette, une messe à quatre voix est entrecoupée de morceaux instrumentaux composés ou arrangés pour un ensemble de violes de gambe et un virginal. La plupart des morceaux de la messe sont accompagnés par le seul virginal, nonobstant la fin du Credo et le Sanctus. Si la transcription The Bells a les atours d’une sonnerie très rythmée, il faut reconnaitre que les autres compositions brillent plus isolément qu’en série. Les écritures sacrées qu’elles orchestrent et l’esprit protestant qu’elles célèbrent imposant un respect assez éloigné du spectaculaire et du dramatique, où brille surtout la science du contrepoint et des harmonies.
Passée cette réserve, saluons la très grande minutie et collégialité de l’ensemble Près de votre oreille dirigé par Robin Pharo, et la grande complémentarité des chanteurs, en termes de tessiture cela va de soi, mais aussi de personnalité : de la très pure et sage Amélie Raison, à l’imposant et élégamment retenu Romain Dayez, en passant par le très juste et agité Paul Figuier ou le solide et constant Clément Debieuvre.