A l’occasion de son départ, après huit années en tant que chef permanent de l’orchestre de Montpellier, Michaël Schønwandt donnait ce 23 juillet un concert retransmis en direct sur les ondes de France Musique et en différé sur celles de l’Union Européenne de Radio. Entre une intéressante ouverture, Aladdin, du compositeur danois Horneman et le gigantesque Pelléas et Mélisande de Schönberg, ce fut l’occasion pour la mezzo-soprano Karine Deshayes de se produire avec grand orchestre dans les Nuits d’été de Berlioz, cycle qu’elle a travaillé avec Régine Crespin tout au début de sa carrière et qui lui va comme un gant. Serait-ce parce que des auditeurs par centaines de milliers étaient susceptibles de suivre le concert sur les ondes ? La chanteuse, fort absorbée par sa partition, semblait s’adresser davantage à son micro, sur le ton de la confidence, plutôt qu’aux spectateurs de la grande salle Hector Berlioz, qui dès lors sont restés un peu sur leur faim. Un petit accident sur le mot Linceul dans la troisième mélodie (Sur les Lagunes) et quelques altérations de la voix pourtant somptueuse dans Absence, signes de fatigue ou de nervosité, furent sans effet sur le climat poétique, alimenté par l’orchestre et particulièrement propice. Mais la prestation de la soliste manquait globalement de projection, et parfois même tout simplement de volume, face à un effectif instrumental qui, pourtant, faisait bien des efforts pour ne pas la couvrir. De substantiels passages dans le medium furent ainsi perdus et le fil du texte en fut altéré faute d’une articulation plus détaillée.
Tout cela n’empêcha pas la chanteuse, le chef et l’orchestre de remporter un grand succès auprès d’un public très enthousiaste.