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Dix ans du Concert de la Loge – Paris

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Spectacle
21 janvier 2025
Olympe de (bon) goût

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Wolfgang Amadeus Mozart
Ouverture de La Flûte enchantée
« O, wie will ich triumphieren », air extrait de L’Enlèvement au sérail [Sulkhan Jaiani]
« Martern aller Arten », air extrait de L’Enlèvement au sérail [Florie Valiquette]
Adagio du Concerto pour clarinette en la majeur K. 622 [Nicolas Baldeyrou]
Choeur final extrait de L’Enlèvement au sérail [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, solistes]

Jean-Baptiste Lemoyne 
« Il va venir », air extrait de Phèdre [Judith van Wanroij]

Antonio Sacchini 
« En grand silence », air extrait de Chimène, ou le Cid [Jérôme Boutillier]

Christoph Willibald Gluck
« Dieux, qui me poursuivez », « Unis dès la plus tendre enfance », airs extraits d’Iphigénie en Tauride [Jérôme Boutillier, Stanislas de Barbeyrac]
« Se mai senti », air extrait de La Clémence de Titus [Sandrine Piau]

François Devienne 
« Air varié », deuxième mouvement de la Symphonie concertante n° 4 pour flûte, hautbois, basson et cor [Tami Krausz, Emma Black, Javier Zafra, Felix Roth]

Antonio Salieri
Le Jugement dernier, cantate sacrée [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, Judith van Wanroij, Eva Zaïcik, Stanislas de Barbeyrac, Jérôme Boutillier]

Antonio Vivaldi
Ouverture de L’Olimpiade [orchestre]
« Alma oppressa », air extrait de La Fida ninfa [Adèle Charvet]
« Vedro con mio diletto », air extrait de Il Giustino [Eva Zaïcik]
Concerto pour violon en sol majeur, RV 314, deuxième mouvement Adagio [Orchestre]
Concerto pour violon en sol mineur, RV 315 « L’Été » , troisième mouvement Presto
[orchestre, Samuel Florimond]

Georg Friedrich Haendel 
« To thee thou glorious son », duo extrait de Theodora [Philippe Jaroussky, Sandrine Piau]
« Ah mio cor », air extrait d’Alcina [Karina Gauvin]

Jean-Philippe Rameau
« Contredanse en rondeau », extrait des Boréades [orchestre]
« Forêts paisibles », air et choeur « des Sauvages », extraits des Indes galantes [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, Jérôme Boutillier, Chantal Santon Jeffery, Samuel Florimond]

Johann Christoph Vogel
Ouverture de Demophon [orchestre]

Giovanni Battista Ferrandini 
« Gelido in ogni vena », air extrait d’Il Siroe [Philippe Jaroussky]

François-André Danican Philidor 
« Fertilis frugum pecorisque tellus », « Conditio mitis placidusque », « Hic Bellum lacrimosum », airs et choeurs extraits de Carmen Sæculare [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, Florie Valiquette, Adèle Charvet, Chantal Santon Jeffery, Eva Zaïcik, Stanislas de Barbeyrac, Sulkhan Jaiani, Karina Gauvin, Jérôme Boutillier]

Joseph Haydn
Allegro molto, finale du Concerto n° 1 pour violoncelle et orchestre en do majeur [Victor Julien-Laferrière]
« Odio, furor, dispetto », récitatif et air extraits d’Armida [Chantal Santon Jeffery]
Dernier mouvement de la Symphonie n° 82 en ut majeur, Hob. I: 82 « L’Ours » [orchestre]

Ludwig van Beethoven 
« Mir ist so wunderbar », quatuor extrait de Fidelio [Chantal Santon Jeffery, Florie Valiquette, Stanislas de Barbeyrac, Sulkhan Jaiani]

Gioachino Rossini 
« Non più mesta », air extrait de La Cenerentola [Marina Viotti]

Jacques Offenbach
« Vous a-t-on dit souvent », duo extrait de La Périchole [Marina Viotti, Stanislas de Barbeyrac]


Sopranos

Karina Gauvin, Sandrine Piau, Chantal Santon-Jeffery, Florie Valiquette, Judith van Wanroij

Mezzo-sopranos
Adèle Charvet, Marina Viotti, Eva Zaïcik

Contre-ténor
Philippe Jaroussky

Ténor
Stanislas de Barbeyrac

Baryton
Jérôme Boutillier

Basse
Sulkhan Jalani

Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles

Le Concert de la Loge
Direction musicale
Julien Chauvin

Théâtre des Champs-Elysées, mercredi 15 janvier 2025, 19h30

Dix ans déjà et le chemin parcouru par le Concert de la Loge Olympique ressuscité impressionne. Témoin ce concert anniversaire couvrant un siècle musical et demi, entre France, Italie et Allemagne, plein des échos des nombreuses productions de l’ensemble, avec pour invités les chanteurs qui ont tôt adhéré au projet de Julien Chauvin. Le programme alterne ainsi tubes et raretés, dont certaines écrites pour l’ensemble original, agrémenté des commentaires érudits de son nouveau chef. Bien sûr tout ne se vaut pas : la Symphonie concertante de Devienne est surtout prétexte à exposer la virtuosité des solistes (et à laisser le public applaudir chaque solo, pratique historique nous dit-on), tandis que la cantate de Salieri est franchement longuette et pompeuse, guère aidée par un chœur éclipsé derrière un orchestre cataclysmique et un ténor en coulisse dont on ne comprend pas un traitre mot. Le reste est de très haute tenue et permet de renouveler l’attention de ces trois heures de récital, entrecoupées d’entractes où l’on peut admirer la collection personnelle du chef (partitions originales, gravures, portraits, jeton de présence et bijou que devait porter les spectateurs du Concert du XVIIIe siècle…)

Il faut dire que les musiciens impressionnent par leur cohésion et leur collégialité. Dirigés du premier violon par leur chef, ils ne cherchent pas nécessairement à se distinguer (sauf peut-être dans une ouverture de la Flûte enchantée aux cuivres bien rugueux et aux altos surexposés), plutôt à jouer cette musique avec autant de fougue que d’écoute mutuelle : leur ouverture de L’Olimpiade de Vivaldi est un modèle d’équilibre où l’intensité du rythme ne met pas en danger la continuité du tissu orchestral ; et fait regretter qu’ils n’aient pas été choisis pour la production de la saison passée en ces mêmes lieux. Mêmes éloges pour les concerti de Vivaldi, encadrant la performance d’un danseur de la compagnie Käfig (impressionnant, mais un peu contraint à se répéter par l’exiguïté du plateau), les danses de Rameau aux percussions variées et très présentes, ou le concerto de Haydn dont le soliste est le cœur battant de l’orchestre.

Leurs qualités d’accompagnateurs et leur sens du drame en font des partenaires de choix pour l’opéra. On est déçus par l’entrée de Judith van Wanroij en Phèdre plus grimaçante qu’expressive et difficilement compréhensible. On est ensuite surpris par Jérôme Boutillier qui entre en scène torse nu, épée à la main et entonne avec panache « En grand silence » de Sacchini assumant intelligemment ses difficultés dans la partie la plus basse de la tessiture. Il rayonne toutefois d’un naturel plus franc chez Gluck, alliant avec bonheur vaillance et style, là où Stanislas de Barbeyrac parait perdu pour ce répertoire : les moyens sont toujours colossaux mais moins souples, il a du mal à ne pas chanter trop fort et affecte des poses trop compassées pour émouvoir. Tout l’inverse d’une Sandrine Piau dont la déploration est un joyau d’élégance pathétique qui met son registre aigu durci au service d’un texte prononcé avec une sincérité épurée. Le moelleux, c’est ce qui manque à la Constance de Florie Valiquette, mais largement compensé par une justesse et une longueur de souffle jamais prises en défaut, même sur des graves habilement poitrinés. De beaux graves, jusque dans des vocalises sans bavures, c’est ce qui fait aussi le prix de l’Osmin au triomphe beta de Sulkhan Jaiani, même si la netteté de l’allemand s’en trouve un peu sacrifiée. Chez Vivaldi, Eva Zaïcik offre un superbe « Vedro con mio diletto » jouant intelligemment la sérénité douce du personnage qui contraste avec les soubresauts inquiets de l’orchestre. On est moins convaincu par l’« Alma oppressa » d’Adèle Charvet aux vocalises qui perdent l’expression plaintive de l’air dans une vitesse mécanique, comme si la chanteuse cherchait davantage à briller qu’à jouer. Si Philippe Jaroussky abuse un peu du séraphisme illuminé chez Haendel, son aria de Ferandini trouve l’équilibre juste entre pathos et raffinement, même si l’on aurait apprécié des variations plus marquées au gré des reprises. Chantal Santon-Jeffery enfin, a de l’éloquence et de l’énergie à revendre mais son ambitus trop limité aux extrêmes prive son air de fureur de la puissance requise.

Les ensembles font partie des grandes réussites de la soirée : extraits du très atypique Carmen Saeculare de Philidor, suspension réussie du quatuor de Fidelio, « Forêts paisibles » de Rameau où les Chantres du CMBV abandonnent un peu leur timidité et final jouissif de L’Enlèvement au Sérail.

L’Olympe de cette soirée était habité par deux femmes, captivant le public dès leur entrée. Marina Viotti jouant avec une facilité ravageuse et se dandinant sensuellement dans un rondo de la Cenerentola bien plus habité qu’ici-même une saison plus tôt. Marina Viotti qui chorégraphie également le duo d’Offenbach avec un Stanislas de Barbeyrac trop heureux de retrouver sa mémorable Périchole. Karina Gauvin enfin, qui pousse à l’extrême son interprétation iconique d’« Ah mio cor » : plus que jamais cette plainte semble arrachée à sa poitrine écrasée par la douleur, à tel point que c’est dans le silence haletant et vertigineux qui précède le da capo que le spectateur se sent lui-même étouffer.

Pourvu que les dix prochaines années nous offrent d’autres moments aussi beaux !

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Wolfgang Amadeus Mozart
Ouverture de La Flûte enchantée
« O, wie will ich triumphieren », air extrait de L’Enlèvement au sérail [Sulkhan Jaiani]
« Martern aller Arten », air extrait de L’Enlèvement au sérail [Florie Valiquette]
Adagio du Concerto pour clarinette en la majeur K. 622 [Nicolas Baldeyrou]
Choeur final extrait de L’Enlèvement au sérail [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, solistes]

Jean-Baptiste Lemoyne 
« Il va venir », air extrait de Phèdre [Judith van Wanroij]

Antonio Sacchini 
« En grand silence », air extrait de Chimène, ou le Cid [Jérôme Boutillier]

Christoph Willibald Gluck
« Dieux, qui me poursuivez », « Unis dès la plus tendre enfance », airs extraits d’Iphigénie en Tauride [Jérôme Boutillier, Stanislas de Barbeyrac]
« Se mai senti », air extrait de La Clémence de Titus [Sandrine Piau]

François Devienne 
« Air varié », deuxième mouvement de la Symphonie concertante n° 4 pour flûte, hautbois, basson et cor [Tami Krausz, Emma Black, Javier Zafra, Felix Roth]

Antonio Salieri
Le Jugement dernier, cantate sacrée [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, Judith van Wanroij, Eva Zaïcik, Stanislas de Barbeyrac, Jérôme Boutillier]

Antonio Vivaldi
Ouverture de L’Olimpiade [orchestre]
« Alma oppressa », air extrait de La Fida ninfa [Adèle Charvet]
« Vedro con mio diletto », air extrait de Il Giustino [Eva Zaïcik]
Concerto pour violon en sol majeur, RV 314, deuxième mouvement Adagio [Orchestre]
Concerto pour violon en sol mineur, RV 315 « L’Été » , troisième mouvement Presto
[orchestre, Samuel Florimond]

Georg Friedrich Haendel 
« To thee thou glorious son », duo extrait de Theodora [Philippe Jaroussky, Sandrine Piau]
« Ah mio cor », air extrait d’Alcina [Karina Gauvin]

Jean-Philippe Rameau
« Contredanse en rondeau », extrait des Boréades [orchestre]
« Forêts paisibles », air et choeur « des Sauvages », extraits des Indes galantes [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, Jérôme Boutillier, Chantal Santon Jeffery, Samuel Florimond]

Johann Christoph Vogel
Ouverture de Demophon [orchestre]

Giovanni Battista Ferrandini 
« Gelido in ogni vena », air extrait d’Il Siroe [Philippe Jaroussky]

François-André Danican Philidor 
« Fertilis frugum pecorisque tellus », « Conditio mitis placidusque », « Hic Bellum lacrimosum », airs et choeurs extraits de Carmen Sæculare [Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles, Florie Valiquette, Adèle Charvet, Chantal Santon Jeffery, Eva Zaïcik, Stanislas de Barbeyrac, Sulkhan Jaiani, Karina Gauvin, Jérôme Boutillier]

Joseph Haydn
Allegro molto, finale du Concerto n° 1 pour violoncelle et orchestre en do majeur [Victor Julien-Laferrière]
« Odio, furor, dispetto », récitatif et air extraits d’Armida [Chantal Santon Jeffery]
Dernier mouvement de la Symphonie n° 82 en ut majeur, Hob. I: 82 « L’Ours » [orchestre]

Ludwig van Beethoven 
« Mir ist so wunderbar », quatuor extrait de Fidelio [Chantal Santon Jeffery, Florie Valiquette, Stanislas de Barbeyrac, Sulkhan Jaiani]

Gioachino Rossini 
« Non più mesta », air extrait de La Cenerentola [Marina Viotti]

Jacques Offenbach
« Vous a-t-on dit souvent », duo extrait de La Périchole [Marina Viotti, Stanislas de Barbeyrac]


Sopranos

Karina Gauvin, Sandrine Piau, Chantal Santon-Jeffery, Florie Valiquette, Judith van Wanroij

Mezzo-sopranos
Adèle Charvet, Marina Viotti, Eva Zaïcik

Contre-ténor
Philippe Jaroussky

Ténor
Stanislas de Barbeyrac

Baryton
Jérôme Boutillier

Basse
Sulkhan Jalani

Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles

Le Concert de la Loge
Direction musicale
Julien Chauvin

Théâtre des Champs-Elysées, mercredi 15 janvier 2025, 19h30

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