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Exils – Montpellier

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Spectacle
10 février 2025
La fin de l’aporie

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

 

 

Détails

Concert lyrique

Igor Stravinsky (1882 – 1971)
Symphonies d’instruments à vent

Kurt Weill (1900 – 1950)
Das Berliner Requiem

Valentin Silvestrov (1937 -)
Ode à un rossignol

Sofia Goubaïdoulina (née en 1931)
Rubayat

Arnold Schoenberg (1874 – 1951)
Friede auf Erden (Paix sur la Terre) opus 13

 

Mise en espace et sound design
Mathilda du Tillieul McNicol

Costumes et scénographie
Noemi Daboczi

Lumières
Mathieu Cabanes

Dramaturgie et textes
Sonia Hossein-Pour

 

Mezzo-soprano
Natalia Ruda

Ténor
Fabien Hyon

Baryton
Julian Arsenault

Rosa Luxemburg
Lise-Delhia Chemsseddoha

 

Chœur Opéra national Montpellier Occitanie
Orchestre national Montpellier Occitanie
Direction musicale
George Jackson

Montpellier, Opéra Comédie, vendredi 7 février, 20h

Quel peut être l’enjeu en 2025 lorsque l’on monte un « concert lyrique » autour de la guerre et de ses conséquences ? Exils, souhaité par Valérie Chevalier la directrice de l’opéra de Montpellier Occitanie, trouve des réponses convaincantes tant dans les œuvres qu’il mobilise que dans la dramaturgie qu’il choisit. Sonia Hossein-Pour, notre consœur, compose des textes courts mais évocateurs pour mettre du lien entre les lettres de Rosa Luxembourg et ce corpus musical et vocal qui s’étire sur plus d’un siècle de composition. L’éternelle question de qui doit avoir la primauté n’a dès lors plus cours : seuls vont compter l’imbrication, le dialogue – parfois le conflit – entre la musique et la scène.

Après un happening théâtral qui casse d’emblée le quatrième mur de l’Opéra Comédie – l’actrice qui incarne Rosa Luxembourg, dissimulée dans le parterre se lève et brandit une pancarte en prenant à parti le public sur notre passivité devant les affaires du monde avant d’être escortée manu militari hors de ce temple de la tranquillité bourgeoise qu’est l’opéra – les Symphonies d’ instruments à vents d’Igor Stravinsky servent d’ouverture. Un élégant clin d’œil au titre du spectacle, un peu gâché par des pupitres de cuivres relâchés, à la précision défaillante et aux sons assez criards. Sur scène, Rosa Luxembourg est en sa prison avec des sacs mortuaires que l’on dispose comme après la découverte d’un charnier. Le Berliner Requiem (Kurt Weill, 1928) met en scène le chœur découvrant l’ampleur du massacre jusqu’au corps noyé de la figurante évoquant d’autres tragédies de l’exil aux portes de l’Europe. La troisième scène sur l’Ode à un rossignol (1985) du compositeur ukrainien Valentin Silvestrov, présente une femme esseulée sur un plateau quasi vide, que l’on sent en détresse. Sur les derniers accords lacustres de cet œuvre remarquable, elle revêt un gilet pare-balle floqué des lettres « press ». Rubayat de Sofia Goubaïdoulina, nous installe dans le bureau d’un fonctionnaire zélé – il cache sous son bureau un des sacs mortuaires – dont la guerre ne semble guère déranger l’appétit. Enfin, Friede auf Erden de Schoenberg, conclura en toute sobriété et sur une note d’espoir ces sombres tableaux : le chœur adresse son cantique au public progressivement éclairé (dans tous les sens du terme) par une rampe de projecteurs qui s’élève vers les cintres.

© Marc Ginot

Si le spectacle fonctionne c’est avant tout parce qu’il ne cherche pas à gommer les frottements inévitables entre les textes des œuvres et la situation dramatique. La scène du rossignol pêche à cause de la longueur de l’œuvre quand bien même la mezzo ukrainienne Natalia Ruda délivre une interprétation dramatique assise sur un timbre à la rondeur généreuse. Comme Mathilda du Tillieul McNicol ne cherche pas imposer un sens, le public se laisse rapidement porter par les qualités esthétiques de la musique. Ce sont ces ambiances mineures, sombres souvent, qui viennent peindre et prolonger le propos théâtral, même s’il est parfois ténu.
L’exécution musicale s’avère plus contrastée. Les trois solistes brillent dans leurs parties respectives. Fabien Hyon trouve les couleurs nécessaires pour couler son timbre clair dans les déplorations du ténor solo du Berliner Requiem. Julian Arsenault – de retour après la fantastique Negar de la saison passée – incarne un fonctionnaire cruel et sonore. Mais l’orchestre national de Montpellier Occitanie ne convainc pas tout le temps, à l’exception de la pièce de Valentin Silvestrov, modèle de précision et de couleurs. George Jackson peut en recueillir les lauriers comme sa battue précise tient l’ensemble de la scène. Il devra aussi assumer la rigidité qui irrigue les autres séquences de la soirée. Le chœur s’avère lui aussi capable du meilleur – un requiem à la cohésion sans faille – comme d’un Schoenberg assez prosaïque ou des aigus acidifiés ternissent l’élévation finale.

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Igor Stravinsky (1882 – 1971)
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Kurt Weill (1900 – 1950)
Das Berliner Requiem

Valentin Silvestrov (1937 -)
Ode à un rossignol

Sofia Goubaïdoulina (née en 1931)
Rubayat

Arnold Schoenberg (1874 – 1951)
Friede auf Erden (Paix sur la Terre) opus 13

 

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Mathieu Cabanes

Dramaturgie et textes
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Ténor
Fabien Hyon

Baryton
Julian Arsenault

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Montpellier, Opéra Comédie, vendredi 7 février, 20h

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