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HAENDEL, Ariodante – Paris (Philharmonie)

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Spectacle
4 octobre 2023
Après une nuit…radieuse !

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Dramma per musica en trois actes

Musique de Georg Friedrich Haendel

Livret anonyme adapté de Ginevra, Principessa di Scozzia d’Antonio Salvi d’après Orlando furioso de Ludovico Ariosto

Création à Londres, Covent Garden, le 8 janvier 1735

Détails

Ariodante

Lea Desandre

Ginevra

Ana Maria Labin

Dalinda

Ana Vieira Leite

Polinesso

Hugh Cutting

Lurcanio

Krešimir Špicer

Odoardo

Moritz Kallenberg

Le roi d’Écosse

Renato Dolcini

 

Direction musicale

William Christie

Mise en espace

Nicolas Briançon

 

Paris, Philharmonie de Paris, le 2 octobre 2023, 20h

Les Arts Florissants entament la tournée d’un opéra qu’ils connaissent bien et qu’on ne peut prendre à la légère, puisqu’il est désormais communément admis qu’Ariodante est l’un des meilleurs opus d’Haendel, si ce n’est le meilleur.

Et c’est peu dire que l’ensemble de William Christie fait honneur, sans surprise, à cette œuvre aussi généreuse pour l’orchestre que la voix. Le chef propose en effet une version qui est tout sauf un karaoké pour voix lyrique. Loin d’être uniforme, l’interprétation de Christie saisit toutes les opportunités pour varier les nuances, la puissance, le rythme, de sorte qu’il est impossible pour le moindre ennui d’affleurer. L’ouverture annonce déjà la couleur et impose une battue qui saura refléter toutes les péripéties et tous les atermoiements des personnages. L’orchestre est d’une précision sans faille et sait restituer toutes les intentions du chef, dans une intensité qui ferait oublier qu’il ne s’agit là que d’une version concert. L’approche n’est aucunement léthargique, au contraire, puisque le rythme est parfois plus rapide que ce qu’on rencontre habituellement. La mise en espace de Nicolas Briançon participe au dynamisme de l’ensemble, faisant évoluer les personnages de manière ludique et évitant tout statisme.

© Vincent Pontet

De la même manière, le plateau vocal n’est pas non plus lisse ou uniforme mais ce n’est pas forcément à son avantage car coexistent des signatures vocales très – peut-être trop – différentes, créant un manque d’homogénéité. Si l’Odoardo de Moritz Kallenberg est parfois un peu trop timide, la belle tenue de la voix lui permet de convaincre au plan technique. Renato Dolcini campe un roi d’Écosse tout en noblesse et fait montre d’un charisme scénique et vocal idéal pour le rôle. Le Lurcanio de Krešimir Špicer a les défauts de ses atouts. Certes, la sensibilité des piani et, de façon générale, sa capacité à transmettre des émotions à fleur de peau, enchantent le spectateur. Mais le volume de la voix, parfois démesuré, et sa texture rocailleuse s’accordent mal avec le reste de la distribution. Hugh Cutting dépeint un Polinesso plus malicieux que maléfique, mais cela n’entache pas la qualité de sa performance dans cette version concertante. La subtilité du phrasé ainsi que sa puissance constante en font l’un des meilleurs solistes de la soirée.

Ana Vieira Leite trouve le bon positionnement du personnage de Dalinda, déchirée entre l’amour et la raison, entre Polinesso et Ginevra, de sorte que le retournement final par lequel elle avoue toute la machination de l’antagoniste apparaît crédible. Le rôle lui convient vocalement très bien : la voix est cristalline, percutante et les portées de Haendel paraissent naturelles à son écoute. Ce n’est pas exactement le cas d’Ana Maria Labin, dont la performance est un peu plus inégale. Si le timbre apparaît trop souvent métallique au cours de l’acte I, en revanche, les actes II et III trouvent la voix plus agile et ménagent des séquences très émouvantes.

La soirée est dominée par le sans-faute de Lea Desandre. Ce rôle était particulièrement attendu pour elle qui avait déjà eu l’occasion d’en chanter des extraits, dont « Scherza Infida ». La réussite est totale : la maîtrise des vocalises force le respect dès lors que les cascades de notes s’enchainent dans la plus grande des fluidités. La texture de la voix, ronde et chaleureuse, se prête parfaitement au rôle d’Ariodante. « Scherza Infida » est aussi poignant qu’il doit être, mais c’est « Dopo Notte » qui remporte la palme. Ebouriffante, Lea Desandre y déploie une joie aussi communicative que touchante, à l’image de cette soirée très réussie.

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Dramma per musica en trois actes

Musique de Georg Friedrich Haendel

Livret anonyme adapté de Ginevra, Principessa di Scozzia d’Antonio Salvi d’après Orlando furioso de Ludovico Ariosto

Création à Londres, Covent Garden, le 8 janvier 1735

Détails

Ariodante

Lea Desandre

Ginevra

Ana Maria Labin

Dalinda

Ana Vieira Leite

Polinesso

Hugh Cutting

Lurcanio

Krešimir Špicer

Odoardo

Moritz Kallenberg

Le roi d’Écosse

Renato Dolcini

 

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William Christie

Mise en espace

Nicolas Briançon

 

Paris, Philharmonie de Paris, le 2 octobre 2023, 20h

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