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PUCCINI, Il trittico|Il tabarro|Suor Angelica|Gianni Schicchi — Londres (ROH)

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Spectacle
5 mars 2016
Un triptyque pour Angélique

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Trois opéras en un acte, créé au Metropolitan Opera de New York le 14 décembre 1918
Il tabarro – Livret de Giuseppe Adami d’après La Houppelande de Didier Golds
Suor Angelica – Livret de Giovacchino Forzano
Gianni Schicchi – Livret de Giovacchino Forzano d’après La Divine Comédie de Dante (Enfer, XXX)

Détails

Mise en scène
Richard Jones
Décors
Ultz
Scénographie
Sarah Fahie

Costumes
Nicky Gillibrand
Lumières
Mimi Jordan Sherin

Il tabarro
Michele
Lucio Gallo

Giorgetta
Patricia Racette

Luigi
Carl Tanner

Tinca
Carlo Bossi

Talpa
Jeremy White

La Frugola
Irina Mishura

Un chanteur des rues
David Junghoon Kim

Une jeune amoureuse
Lauren Fagan

Un jeune amoureux
Luis Gomes

Suor Angelica
Angelica
Ermonela Jaho

La zia principessa
Anna Larsson

La badessa
Irina Mishura

La suora zelatrice
Elena Zilio

Suor Osmina
Eryl Royle

La maestra delle novizie
Elizabeth Sikora

Suor Genovieffa
Lauren Fagan

Suor Dolcina
Elizabeth Key

Le cercatrice
Melissa Alder
Kate McCarney

Gianni Schicchi
Gianni Schicchi
Lucio Gallo

Lauretta
Susanna Hurrell

Zita
Elena Zilia

Rinuccio
Paolo Fanale

Gherardo
Carlo Bosi

Nella
Rebecca Ewans

Simone
Gwynne Howell

Ciesca
Marie McLaughlin

Marco
David Kempster

Betto di Signa
Jeremy White

Spinellaccio
Matteo Peirone

Pinellino
Simon Wilding

Guccio
David Shipley

Ser Amantio di Nicolao
Tiziano Bracci

Choeur du Royal Opera
Orchestre du Royal Opera House
Maître de concert
Peter Manning
Direction musicale
Nicola Luisotti

Londres, Royal Opera House, samedi 5 mars 2016 à 18h30

Le Royal Opera House reprend sa très populaire production de Richard Jones du Trittico de Puccini et le public londonien a répondu présent. “Sold out” à chaque représentation car Londres entretient une relation particulière avec Ermolena Jaho, révélée outre-Manche lors de la création de la production en 2011. Elle remet le voile des nonnes pour cette série dirigée par Nicola Luisotti.

Malheureusement la soirée commence sous de mauvais auspices : en panne de lyrisme et souvent dépassés par la tessiture même de leur rôle, aucun des solistes du Tabarro ne convainc pleinement, Lucio Gallo (Michele) en premier. Attaques hasardeuses, ligne chaotique, à la limite de la justesse, il donne l’impression de se battre à chaque instant contre son personnage. L’américaine Patricia Racette (Giorgietta) tient sa partir sans pour autant y briller, de même que son compatriote Carl Tanner qui compose un Luigi tout en force et sans finesse. Irina Mishura possède ce caractère rugueux dans le timbre qui fait vivre immédiatement Frugola mais la voix se tend douloureusement à l’aigu. Les bateliers enfin, abattent leur besogne avec soin.

Richard Jones a conçu un dispositif scénique parfaitement lisible pour ce premier volet, même si les bords de seine ont plus l’air d’Amsterdam ou de certains quartiers de Londres. L’action se passe bien au XXe siècle. Un siècle qui s’étendra aux autres opus malgré les didascalies. Ce n’est guère gênant dans le confinement de la chambre de Donati où les cupides parents regardent un match du Calcio sur une petite télé pendant que le pauvre Buoso agonise. Ça l’est déjà plus pour Suor Angelica, rongée par la culpabilité d’être fille-mère. Dans cet hospice pour enfant qui ressemble à un hôpital d’après-guerre tels qu’on en voit encore à la périphérie des grandes villes italiennes, le poids de la bienséance et de l’honneur des familles perd complètement de sa puissance. Le metteur en scène britannique règle toutefois une direction d’acteur aussi subtile qu’efficace dans le tragique que précise et gaguesque pour les fourberies de Schicchi.


© Bill Cooper

En comparaison de son Michele transparent et à la limite de la justesse, Lucio Gallo se glisse dans la peau du paysan florentin avec une aisance confondante tant dans la conduite du chant que dans la composition scénique. Il est suivi avec gourmandise par l’ensemble du plateau vocal : Paolo Fanale (Rinuccio) ravit par son timbre chaleureux, que seul un manque de puissance vient assombrir. Rebecca Ewans impressionne par sa gestion du souffle qui lui permet d’étirer les phrases de sa Lauretta, à défaut de les nuancer. Les trois matrones font la paire, Elena Zilio (Zita) au premier chef grâce à un timbre corsé qui à peine entendu fait déjà sourire. Ces messieurs s’en donnent à cœur joie, menés par Carlo Bosi (Gherardo) et la faconde de Gwynne Howell (Simone).

Ces deux volets latéraux de ce triptyque, l’un en mode l’autre en mode majeur, encadrent le joyaux de la soirée : Suor Angelica. Tout d’abord l’orchestre du Royal Opera House y sonne radieux sous la battue aérienne de Nicola Luisotti. Les irisations qui manquaient au Tabarro illuminent la petite harmonie, la rondeur du son gonfle dans les tutti. Le chef se tient sur le qui-vive pour faire naitre un lyrisme frémissant, près à surgir en soutient d’un plateau vocal de première classe. Chœurs et comprimari féminins rivalisent de beau chant et d’investissement scénique. La princesse se matérialise dans la présence féline et menaçante d’Anna Larsson. Même si la mezzo soprano se fatigue au cours de la scène du parloir, elle ne cède pas à la facilité d’une note poitrinée et maintient timbre et ligne. Ermonela Jaho triomphe. Au delà de la parfaite maitrise du rôle – elle chante quasi tout le « senza mamma » mezza-voce, et inversement surpasse l’orchestre fortissimo sans peine – c’est surtout la présence qui captive tout d’abord, émeut très vite et fait chavirer enfin.

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Trois opéras en un acte, créé au Metropolitan Opera de New York le 14 décembre 1918
Il tabarro – Livret de Giuseppe Adami d’après La Houppelande de Didier Golds
Suor Angelica – Livret de Giovacchino Forzano
Gianni Schicchi – Livret de Giovacchino Forzano d’après La Divine Comédie de Dante (Enfer, XXX)

Détails

Mise en scène
Richard Jones
Décors
Ultz
Scénographie
Sarah Fahie

Costumes
Nicky Gillibrand
Lumières
Mimi Jordan Sherin

Il tabarro
Michele
Lucio Gallo

Giorgetta
Patricia Racette

Luigi
Carl Tanner

Tinca
Carlo Bossi

Talpa
Jeremy White

La Frugola
Irina Mishura

Un chanteur des rues
David Junghoon Kim

Une jeune amoureuse
Lauren Fagan

Un jeune amoureux
Luis Gomes

Suor Angelica
Angelica
Ermonela Jaho

La zia principessa
Anna Larsson

La badessa
Irina Mishura

La suora zelatrice
Elena Zilio

Suor Osmina
Eryl Royle

La maestra delle novizie
Elizabeth Sikora

Suor Genovieffa
Lauren Fagan

Suor Dolcina
Elizabeth Key

Le cercatrice
Melissa Alder
Kate McCarney

Gianni Schicchi
Gianni Schicchi
Lucio Gallo

Lauretta
Susanna Hurrell

Zita
Elena Zilia

Rinuccio
Paolo Fanale

Gherardo
Carlo Bosi

Nella
Rebecca Ewans

Simone
Gwynne Howell

Ciesca
Marie McLaughlin

Marco
David Kempster

Betto di Signa
Jeremy White

Spinellaccio
Matteo Peirone

Pinellino
Simon Wilding

Guccio
David Shipley

Ser Amantio di Nicolao
Tiziano Bracci

Choeur du Royal Opera
Orchestre du Royal Opera House
Maître de concert
Peter Manning
Direction musicale
Nicola Luisotti

Londres, Royal Opera House, samedi 5 mars 2016 à 18h30

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