Forum Opéra

Kaija Saariaho, True Fire – Festival Présences — Paris (Radio France)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
16 février 2017
Présences bienveillantes

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Ondřej Adámek
Polednice pour chœur et orchestre (CM de la nouvelle version), 2013 (rév. 2016)

Kaija Saariaho
True Fire pour baryton et orchestre (CF), 2014

Entracte

Helena Tulve
Extinction des choses vues (CF), 2007

Kaija Saariaho
Orion, 2002

Davóne Tines, baryton
Thomas Ospital, orgue

Chœur de Radio France

Chef de chœur

Martina Batič

Orchestre national de France

Direction musicale

Olari Elts

Concert dans le cadre du festival Présences dans l’auditorium de Radio-France, Jeudi 16 février 2017, 20h

« Le problème de la musique contemporaine, c’est que personne ne s’y intéresse, car elle ennuie autant qu’elle fait peur. » affirme volontiers une grande majorité du public mélomane, « Des commandes d’état à des compositeurs sinistrement inconnus sont financées par le contribuable (une fois de plus !) pour être jouées une seule fois, applaudies tièdement, puis soigneusement rangées dans un tiroir de la SACEM, car il ne faudrait tout de même pas grignoter sur les parts de marché des symphonies de Brahms, des concerti de Mozart ou des poèmes symphoniques de Strauss ». Face à un tel constat, il n’y a rien de mieux que le Festival Présences pour venir redorer l’image de la musique dite contemporaine (terme qui aurait probablement plus de sens dans son emploi au pluriel). Avec une quarantaine d’œuvres jouées en une semaine et demi, c’est comme si toute la programmation de concerts en France prenait un bain de jouvence, permettant d’innombrables créations (françaises comme mondiales) servies par des ensembles et orchestres d’exception.

Festival Présence signifie donc « musique contemporaine version premium », et l’effectif présent sur la scène de l’auditorium de Radio-France montre que l’on a mis les petits plats dans les grands pour l’occasion.

La première pièce, signée Ondřej Adámek, s’intitule Polednice, reprenant le nom d’une sorcière du folklore tchèque et composée sur un poème de Karel Jaromír Erben. L’instrumentation loufoque (orchestre, chœur, mais aussi casserole remplie d’eau, klaxon pour enfants et autres curiosités) crée une atmosphère à la fois ludique et angoissante. Le Chœur de Radio France, admirablement préparé par Martina Batič, ne fait qu’une bouchée de la prononciation tchèque et des difficultés rythmiques de la partition.

Avec True Fire, nous retrouvons la compositrice à l’honneur de ce festival, à savoir Kaija Saariaho. Le cycle de six pièces pour baryton et orchestre nous rappelle avec quelle aisance la compositrice finlandaise manie l’orchestre, mêlant les lentes évolutions de cellules rythmiques aux recherches de timbre et d’orchestration. Mais ces six numéros permettent aussi de découvrir la voix du baryton Davóne Tines, l’un des interprètes favoris de la compositrice. Outre une présence apaisante et une diction soigneusement travaillée, c’est le timbre chaleureux et rond qui impressionne, se glissant sans efforts au travers des nombreuses vocalises propres à l’écriture vocale de la partition.

Avec Extinction des choses vues, la compositrice estonienne Helena Tulve nous déploie une généreuse toile orchestrale, faisant penser à une pièce de Ligeti composée au ralenti. Le début nous fait craindre une grisaille systématique, mais en fait non, l’orchestre possède une riche palette de couleurs. Arrivés au climax, un glissando aux basses figure cette « extinction » et nous abandonne dans une atmosphère suspendue et méditative.

Orion est annoncé par le programme comme « la plus grande page produite par Kaija Saariaho » jusqu’à présent. Et il est vrai que l’on est pris de vertige par la densité de la masse orchestrale. Outre l’Orchestre national de France au plus grand complet s’ajoute une section percussion particulièrement touffue et surtout l’orgue de Thomas Ospital. Le premier mouvement, sorte de grand crescendo spectral nous apporte l’atmosphère planante du second, perché dans l’aigu, figurant la constellation éponyme, tandis que le troisième semble être une grande course-poursuite à travers les pupitres de l’orchestre. 

Saluons pour cette dernière pièce la direction du chef Olari Elts, faisant preuve de la précision des rythmes et des balances et de la retenue nécessaire pour chaque pièce. Au vu de la réaction du public comblé, les compositeurs peuvent se rassurer et continuer à écrire la musique d’aujourd’hui.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Ondřej Adámek
Polednice pour chœur et orchestre (CM de la nouvelle version), 2013 (rév. 2016)

Kaija Saariaho
True Fire pour baryton et orchestre (CF), 2014

Entracte

Helena Tulve
Extinction des choses vues (CF), 2007

Kaija Saariaho
Orion, 2002

Davóne Tines, baryton
Thomas Ospital, orgue

Chœur de Radio France

Chef de chœur

Martina Batič

Orchestre national de France

Direction musicale

Olari Elts

Concert dans le cadre du festival Présences dans l’auditorium de Radio-France, Jeudi 16 février 2017, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Deux spectacles jumeaux
Mauro BORGIONI, Delphine GALOU, Valerio CONTALDO
Spectacle
Angels of Violent Death
Paul-Emile FOURNY, Francesca TIBURZI, Devid CECCONI
Spectacle