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MOZART, Requiem — Paris (Philharmonie)

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Spectacle
15 mars 2016
Merci de suivre le Chef !

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Infos sur l’œuvre

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    Détails

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    Wolfgang Amadeus Mozart

    Adagio et rondeau pour glassharmonica, flûte, hautbois, alto et violoncelle en do mineur K617

    La Flûte enchantée, Air de Pamina : « Ach ich fühl’s, es ist verschwunden ! » K620

    Concerto pour clarinette et orchestre en la majeur K 622

    La Clémence de Titus K 621, Ouverture

    Requiem K 626 en ré mineur, édition Breitkopf

    Chiara Skerath, soprano

    Helena Rasker, mezzo-soprano

    Yann Beuron, ténor

    Yorck Felix Speer, basse

    Nicolas Baldeyrou, clarinette

    Thomas Bloch, glassharmonica

    Les Musiciens du Louvre

    Chœur du Paulau de la Musica Catalana

    Direction musicale

    Marc Minkowski

    Paris, Philharmonie, mardi 15 mars 2016

    Merci de suivre le Chef ! Cette injonction s’adresse non aux artistes mais aux spectateurs de la soirée Testament de Mozart proposée par les Musiciens du Louvre à la Philharmonie de Paris ce mardi 15 mars. En effet, les spectateurs ont eu beaucoup de mal à se conformer aux indications pourtant claires de Marc Minkowski réclamant le silence entre les différentes parties de son programme. La chose est un peu inhabituelle, certes, et la qualité de la soirée a de quoi donner des fourmis dans les doigts mais tout de même, ces manifestations intempestives finissent par grandement agacer.

    Pourquoi se besoin irrépressible de « liker » à tout va quand cette musique se goûte dans la délicatesse et le recueillement ? Le spectateur contemporain semble singulièrement rebelle à sa posture purement contemplative… il veut lui aussi s’exprimer, manifester, exister. Pourtant, l’aphorisme est connu : le silence qui suit Mozart, c’est encore son œuvre.

    Cela dit le succès de la soirée à l’applaudimètre est amplement mérité. Comme le titre le laisse supposer, le programme est centré sur les dernières œuvres du compositeur et rend bien compte de la diversité de sa verve créatrice, tout comme des impératifs économiques qui le forcent alors à répondre à une multitude de commandes. Le Requiem, par exemple – n’en déplaise à la légende – lui est demandé par le Comte von Walsegg-Stuppach qui souhaitait rester discret car il avait l’habitude de s’attribuer ensuite la paternité des œuvres acquises.

    Le concert débute avec une rareté délicieuse, l’adagio et rondo en do mineur pour harmonica de verre, flûte hautbois, alto et violoncelle. Mozart était fou de cet instrument étonnant, formé d’une accumulation de bols en cristal de différents diamètres dont Goethe disait entendre, dans sa sonorité limpide, « le sang du cœur du monde ». L’équilibre entre les différents instruments n’est pas toujours satisfaisant, mais le plaisir est là. Suit immédiatement l’air de Pamina interprété par la fort talentueuse Chiara Skerath qui aurait pu profiter d’un tempo moins allant pour laisser s’épanouir le bel ancrage de la voix dans les harmoniques graves. On se sent un peu bousculé émotionnellement puisque déjà s’annonce Le Concerto pour clarinette et orchestre en la majeur. Un régal merveilleusement servi par le clarinettiste Nicolas Baleyrou qui met également en valeur les qualités de l’orchestre, moelleux des cordes, douceur des attaques, délices des nuances.

    Après l’entracte, l’ouverture de La Clémence de Titus retarde encore – sans doute pour créer un effet de contraste mais peut-être de manière superflue – le Requiem, clou attendu de la soirée. Là encore les Musiciens du Louvre font montre d’une maestria enthousiasmante, de beaucoup d’élégance et une sensibilité palpable. L’intelligence de la direction est réjouissante. Le plateau des solistes quant à lui manque quelque peu d’homogénéité avec notamment un « Recordare » un peu confus. C’est la soprano belgo-suisse qui tire clairement le mieux son épingle du jeu. La basse Yorck Felix Speer tout comme la contralto Helena Rasker s’acquittent de leur partition fort sérieusement, la seconde avec un vibrato un peu rapide et donc peu plaisant, tandis que Yann Beuron semble en difficulté avec plusieurs aigus cravatés à la limite de la rupture (souffrant, peut-être ?).

    Le Cor de cambra del Palau de la Mùsica Catalana chante sans partition, ce qui est très agréable. Les forte ont sa préférence et la puissance du son emporte alors de manière jouissive. En revanche, les piani exigés par le chef donnent bien du fil à retordre au pupitre des soprani qui fait montre alors d’une certaine maladresse, dans le « Confutatis » par exemple. Il en va de même pour les consonnes finales, un peu paresseuses, trainantes, alors que la diction générale n’est pas extraordinaire. Ceci dit, le son est rond, ample et l’émotion bien présente.

    Voilà un début de tournée en forme de coup d’essai à transformer pour ce très beau programme qui va mener l’Ensemble en Allemagne, Pologne et Espagne avant une représentation à Toulouse le 1er avril prochain.

    On se permettrait volontiers de suggérer simplement un ajout dans le programme : pour les applaudissement, merci de suivre les indications du chef…

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