Forum Opéra

ROSSINI, L'italiana in Algeri — New York

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
12 octobre 2016
L’art de divertir

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Dramma giocoso en 2 actes sur un livret d’Angelo Anelli
Créé au Teatro San Benedetto, Venise, le 22 mai 1813

Détails

Mise en scène, décors et costumes
Jean-Pierre Ponnelle
Reprise
David Kneuss

Isabella
Mariana Pizzolato

Mustafà
Ildar Abdrazakov

Lindoro
René Barbera

Elvira
Angela Mannino

Taddeo
Nicola Alaimo

Zulma
Rihab Chaieb

Haly
Dwayne Croft

Orchestre et choeur du Metropolitan Opera
Chef de choeur : Donald Palumbo

Direction musicale

James Levine

Metropolitan Opera, New York City, merci 12 octobre 2016, 19h30

Assister à un spectacle mis en scène par Jean-Pierre Ponnelle il y a plus de quatre décennies réserve quelques surprises. La première et plus importante est qu’on y prend du plaisir. Oui les décors « carton pate » de L’Italiana in Algeri ont vieilli et font sourire le spectateur européen plus guère habitué à cette esthétique (voir le commentaire de Guillaume Saintagne qui vit cette production à Vienne). Mais à New York la scénographie reste toujours aussi efficace. Si efficace qu’elle a depuis essaimé dans nombres de productions légères de Rossini vu ici et là. On y danse en permanence en suivant le rythme des contrebasses ; les gestes des protagonistes suivent une sorte de « Macarena » drolatique. Cela n’interdit pas quelque audace comme cette femme nue qui s’échappe du hammam de Mustafa quand il sort de son bain. Libre au spectateur d’imaginer ce qu’elle pouvait bien faire là, accroupie et cachée à la vue de tous. La direction d’acteur n’a probablement plus grand chose à voir avec celle réglée au cordeau par le metteur en scène français en 1973. Qu’importe, les interprètes se glissent dans leurs costumes comme dans des gants et prennent un plaisir manifeste à enchainer les gags (même si éculés) et chorégraphies. Leur bonne humeur se communique au public du Metropolitan Opera, hilare à plusieurs reprises.


© Metropolitan Opera

Mais assister à une « legacy production » quand le Directeur Emeritus James Levine tient le bâton rend l’aventure encore plus attrayante. Bonheur que de le voir fringant et souriant depuis son perchoir être acclamé par son public comme chaque soir où il prend son service. Clameurs méritées car une fois encore sa direction est un modèle d’équilibre et de dosage, où, dans la transparence radieuse des différents pupitres du Metropolitan Orchestra, chaque phrase, contre-point et commentaire instrumental s’entend sans ostentation. Les tempi retenus sont au service de la farce et les ruptures de rythmes suivies dans l’instant par la fosse et le plateau. L’orfèvrerie va jusqu’aux nuances mêmes. D’une torsion de main du maestro l’orchestre se terre en sourdine avant d’enfler, de moulinet en moulinet, dans les finals de scène ou d’acte.

Quant aux chanteurs, ils se glissent avec aisance dans le costume des gloires rossiniennes qui se sont produites avant eux au Metropolitan Opera. Certes les seconds rôles sont peu convaincants. Angela Mannino (Elvira), remplaçante de dernière minute, présente une voix acide régulièrement prise en défaut dans l’aigu, quand Dwayne Croft interprète un Hali assez scolaire. En revanche, Marianna Pizzolato, qui fait ses débuts new-yorkais, ajoute à la gouaille d’Isabella une technique rompue à ce répertoire. Elle effectue des variations à l’envi, colore les notes ou s’amuse avec la prononciation pour donner vie à l’espiègle comme à l’amoureuse. René Barbera surprend par sa vaillance et son aisance ainsi que par le volume conséquent de sa voix. Un Lindoro gorgé de soleil et de vitamines que seul handicape un manque de nuance. Ildar Abdrazakov commence piano piano pour mieux exulter ensuite tant vocalement que scéniquement. Son Bey sonore (surtout dans l’immensité du Met) ne fait pour autant pas l’économie de variations et de nuances. Un art que Nicola Alaimo maitrise lui aussi. Au global, la somme et l’alchimie des uns et des autres magnifient cette soirée de répertoire en divertissement rossinien de très bonne facture.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Dramma giocoso en 2 actes sur un livret d’Angelo Anelli
Créé au Teatro San Benedetto, Venise, le 22 mai 1813

Détails

Mise en scène, décors et costumes
Jean-Pierre Ponnelle
Reprise
David Kneuss

Isabella
Mariana Pizzolato

Mustafà
Ildar Abdrazakov

Lindoro
René Barbera

Elvira
Angela Mannino

Taddeo
Nicola Alaimo

Zulma
Rihab Chaieb

Haly
Dwayne Croft

Orchestre et choeur du Metropolitan Opera
Chef de choeur : Donald Palumbo

Direction musicale

James Levine

Metropolitan Opera, New York City, merci 12 octobre 2016, 19h30

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Les ténèbres du cœur
Camilla NYLUND, Tomasz KONIECZNY, Dimitry IVASHCHENKO
Spectacle