Forum Opéra

MASCAGNI, Le Maschere – Wexford

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
20 octobre 2024
Masques et artifices

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra de Pietro Mascagni en trois actes avec un prologue
Livret de Luigi Illica

Crée en Italie le 17 janvier 1901 simultanément aux
Teatro alla Scala, Milan
Teatro Carlo Felice, Genoa
Teatro Regio, Turin
Teatro Costanzi, Rome
Teatro La Fenice, Venice
Teatro Filarmonico, Verona

Détails

Mise en scène et scénographie
Stefano Ricci

Chorégraphie
Stellario Di Blasi

Lumières
Daniele Naldi

Assistant à la mise en scène
Liliana Laera

Assistant costumes
Gianluca Sbicca

Assistant scénographe
Eleonora De Leo

Assistant Lumières
Paolo Bonapace

 

Rosaura
Lavinia Bini

Arlecchino
Benoit Joseph Meier

Colombina
Ioana Constantin Pipelea

Brighella
Gillen Munguia

Il Capitano Spaventa
Matteo Mancini

Dottore Graziano
Rory Musgrave

Florindo
Andrew Morstein

Giocadio
Peter McCamley

Tartaglia
Giorgio Caoduro

Pantalone De’Bisognosi
Mariano Orozco

 

Chef d’orchestre
Francesco Cilluffo
Choeur et orchestre du festival de Wexford

vendredi 18 octobre 2024, 20h, Wexford, O’Reilly Theatre, National Opera House, Première

En Irlande, le festival de Wexford est un événement culturel incontournable, diffusé sur les ondes nationales et qui anime pendant quinze jours la pittoresque cité côtière avec pas moins de sept productions mises en scène et quatre vingt dix événements entre représentations, récitals, petites formes et autres conférences.

Après le feu d’artifice illuminant le port pour marquer l’ouverture des festivité, Le Maschere de Mascagni enflamment à leur tour le théâtre dans une version délicieusement farfelue.
Les masques en question sont ceux de l’hommage rendu par le compositeur et son librettiste Luigi Illica à la Commedia dell’arte. Méconnue, cette bouffonnerie ne démérite pas dans la production de Mascagni, dont la malédiction fut peut-être de faire de son coup d’essai un coup de maître avec Cavalleria rusticana.

Dès le prologue, le ton est donné puisque Lacan lui-même est convoqué pour justifier la transposition de l’histoire – même si le bien-être n’est pas franchement l’objet de la psychanalyse –… dans un « wellness center ». Ce spa-jardin tout en bambous géants et faux gazon est enrichi d’une paroi amovible percée d’une fenêtre se faisant miroir pour permettre aux artistes de nous dévoiler les loges où ils se maquillent, tout comme leurs changements à vue. Ainsi les masques tombent sans fin pour en révéler d’autres jusqu’à l’absurde.
En effet, les chanteurs commencent par se distribuer les rôles et présenter leurs personnages, archétypes du genre en tenue traditionnelle, pour mieux s’en dépouiller et endosser des oripeaux contemporains qu’ils abandonneront à nouveau à la fin de la représentation lors d’un final à la gloire du genre burlesque.
L’excellent chœur du festival passe lui la soirée en peignoir et chaussons. Les masques successifs délaissent donc le papier mâché pour ceux de gaze ou d’argile.
Transposition oblige, la scène de marché où Brighella fait l’article de ses choux se mue en une irrésistible distribution de tisanes ; les baignoires sont partagées comme les préoccupations ; les brumisateurs permettent opportunément aux larmes de sembler sincères ; les potions ramènent chacun à sa situation de pantin…

On l’aura compris, Stefano Ricci tire le meilleur parti de sa scénographie quand sa mise en scène légère et rythmée fait du spectateur un complice rieur.
Sa direction d’acteur précise, très individualisée, met en valeur le plateau vocal d’excellente tenue où se détache la formidable Lavinia Bini au soprano large et puissant, que l’on imagine bien volontiers dans le bel canto le plus échevelé mais qui se régale également de rôles plus légers puisqu’elle sera prochainement Ilia à l’opéra de Stuttgart.

© Patricio Cassinoni

La seconde soprano, Ioana Constantin Pipelea, n’est pas en reste en Colombina. Bien que son jeu n’ait pas l’aisance de celui de sa comparse, elle bénéficie d’un timbre à la belle présence, aux aigus faciles.

Son amoureux, Brighella est incarné par Gillen Munguia magnifique d’autorité, ténor puissant au son chaud. Benoit Joseph Meier lui donne la réplique avec brio en Arlecchino séducteur aux beaux aigus solaires tandis que Mariano Orozco est un barbon tout aussi brillant vocalement que scéniquement.
Ce Pantalone gère ici le spa avec sa fille Rosaura, déjà évoquée, et veut lui faire épouser le capitaine Spaventa, alias Matteo Mancini très à son affaire, doté d’une diction impeccable, comme l’ensemble de l’équipe. Celui qui brille le plus en cette dernière matière est sans doute, paradoxalement, Giorgio Caoduro dont le Tartaglia bégayant est hilarant tout comme sa brusque logorrhée vocale sous l’effet d’un filtre aux propriétés étrangement rossiniennes.

Parmi toutes ses voix masculines, c’est finalement celle du primo uomo, qui s’avère la plus fragile : Le Florindo de Andrew Morstein ne manque certes pas de qualités mais la projection est ce soir nettement défaillante, les aigus tendus. Ceci dit, le duo du second acte où les deux amoureux se cherchent parmi des rideaux de gaze mouvants – tels un labyrinthe délesté de ses enjeux dramatiques pour n’être plus que légèreté – n’en reste pas moins joliment émouvant.

L’émotion est également portée par l’orchestre du festival – en dépit de cordes à la justesse parfois approximatives – mais dirigé avec conviction et talent par Francesco Cilluffo, grand habitué du festival qui joue des contrastes et des couleurs en artificier expérimenté. Un spectacle à applaudir les 23, 26 et 31 octobre.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra de Pietro Mascagni en trois actes avec un prologue
Livret de Luigi Illica

Crée en Italie le 17 janvier 1901 simultanément aux
Teatro alla Scala, Milan
Teatro Carlo Felice, Genoa
Teatro Regio, Turin
Teatro Costanzi, Rome
Teatro La Fenice, Venice
Teatro Filarmonico, Verona

Détails

Mise en scène et scénographie
Stefano Ricci

Chorégraphie
Stellario Di Blasi

Lumières
Daniele Naldi

Assistant à la mise en scène
Liliana Laera

Assistant costumes
Gianluca Sbicca

Assistant scénographe
Eleonora De Leo

Assistant Lumières
Paolo Bonapace

 

Rosaura
Lavinia Bini

Arlecchino
Benoit Joseph Meier

Colombina
Ioana Constantin Pipelea

Brighella
Gillen Munguia

Il Capitano Spaventa
Matteo Mancini

Dottore Graziano
Rory Musgrave

Florindo
Andrew Morstein

Giocadio
Peter McCamley

Tartaglia
Giorgio Caoduro

Pantalone De’Bisognosi
Mariano Orozco

 

Chef d’orchestre
Francesco Cilluffo
Choeur et orchestre du festival de Wexford

vendredi 18 octobre 2024, 20h, Wexford, O’Reilly Theatre, National Opera House, Première

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

De superbes Vêpres imaginaires, aussi ferventes que jubilatoires
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Un spectacle idéal pour les fêtes
Paul-Emile FOURNY, Amadi LAGHA, Perrine MADOEUF
Spectacle