C’est devant une salle fort clairsemée qu’eut lieu jeudi dernier au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles le concert donné par Stéphane Degout, Raphaël Pichon et ses équipes de Pygmalion, reprenant quasiment à l’identique le programme du disque qu’ils viennent d’enregistrer chez Harmonia Mundi sous le titre Mein Traum, et dont notre enthousiaste collègue Charles Sigel a si bien fait l’éloge (un autre Voyage d’Hiver) ici même il y a quelques jours. Programme composite, donc, avec une large partie purement symphonique, de nombreuses œuvres très rares au concert, et qui constitue pourtant – c’est là tout l’intérêt de l’aventure – un parcours passionnant dans les thèmes les plus inspirés du romantisme allemand, au cœur même de l’ambiguïté de ce mouvement, entre lumière et désespoir, amour et douleur, quête jamais satisfaite vers un ailleurs illusoire.
Stéphane Degout et Raphaël Pichon © Marc Campa
On ne sait qu’admirer le plus, de la prestation vocale éblouissante d’intensité et de conviction offerte par Stéphane Degout en très grande forme, ou de la direction d’une clarté remarquable, particulièrement soignée, toujours élégante et sensible de Raphaël Pichon. On apprécie d’ailleurs tout autant la composition du programme, sa conception, véritable travail de musicologue inspiré, qui est vraisemblablement leur élaboration commune. Merci et chapeau bas !