Forum Opéra

MIKROKOSMOS, Le Jour m’étonne – Redon

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
17 juillet 2023
Jeter son corps dans la bataille avec les armes de la poésie

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Racines

« Villarosa Sarialdi I », Thomas Jennefelt (1954)
« Vigiles », Einojuhani Rautavaara (1928-2016) / Pierre Gief (1962)
« Katisma » (1971-1972) Einojuhani Rautavaara (1928-2016)

Fleurissements

« Beata viscera », Joseph Jennings (1954)
Cycle des moissons, « Labours et Semailles », **Veljo Tormis  (1930-2017)  / Pierre Gief (1962)

Récoltes

« Ataraxie »**, Tellu Turka (1969) / Pierre Gief (1962)
« Flyteljod », Marius Løken (1985)
« Jondalen », Ragnar Vigdal (1913-1991)
« Jesus gjør meg stille » (2023) *, Marius Løken (1985)
« Kilden », Grete Pedersen (1960)

Tailles

« Villarosa Sarialdi II »Thomas Jennefelt (1954)
« Chant de deuil »**, Veljo Tormis (1930-2017) / Pierre Gief (1962)
« Carpe Diem » **, Veljo Tormis (1930-2017) / Pierre Gief (1962)
« Stabat Mater » (2021), Manuel Ruiz del Corral (1978)

Souches

« Kuulmata kuskil  kumiseb kodu », Veljo Tormis (1930-2017)
« Villarosa Sarialdi III », Thomas Jennefelt (1954)
« Soleil », Einojuhani Rautavaara (1928-2016)

*commandes Mikrokosmos
** adaptation française

Direction musicale, scénographie et mise en scène

Loïc Pierre

Costumes

Perrine Laenert

Professeure de chant

Myriam de Aranjo

Assistants à la direction

Line Billard

Clément Bascle

Adam Harrata

Assistantes à la mise en scène

Suzie Ripoche

Marianne Bélijar

 

Les Musicales de Redon, le Carré 9, samedi 15 juillet, 21h

Les Musicales de Redon fêtent cette année leurs dix ans. Une équipe entièrement bénévole de plus de cent trente membres accomplit le tour de force de réunir plus de dix mille mélomanes en quarante quatre concerts sur douze jours dans cette petite cité bretonne hors des centres touristiques. S’appuyant sur un financement équilibré par tiers entre billetterie, mécénat et collectivité, Henry de Sonis, le président, a remporté le pari risqué de « faire entendre ici, la musique que l’on aime et qui n’y était que trop rarement représentée ».

Pour sa soirée de clôture, le festival accueille le dernier opus de la tétralogie du chœur Mikrokosmos lancée en 2013 avec La Nuit Dévoilée qui s’enorgueillit de plus de cent représentations de par le monde. Le jour m’étonne tourne depuis 2019 et peut être applaudi cet été dans le Grand Ouest.

Tout comme celui des Musicales, le projet du chef Loïc Pierre ne manque pas d’audace avec ce chœur basé à Vierzon, missionné par le ministère de la Culture pour former de jeunes artistes à l’art choral a capella et  au concept artistique inchangé depuis plus de trente ans : « défendre le répertoire a cappella d’aujourd’hui avec la complicité de compositeurs venus du monde entier ». Comme il le dit lui-même citant  » les beaux mots de Jean Luc Godard «  nous sommes à la marge, mais c’est bien la marge qui tient la page » ».  Plus encore, entre théâtralisation et spatialisation du son, il entend permettre « l’émergence d’un théâtre choral. ».
Effectivement, inspiré par les magnifiques costumes de Perrine Laenert, le spectateur plonge avec délectation dans une musique résolument contemporaine – en partie issue de commandes – qui le transporte dans l’univers hypnotique d’une société mi-tribale mi-villageoise où s’ébauchent enjeux de pouvoirs et complicités, temps de l’amour ou du deuil. Le parcours sonore, qui joue de l’ambiguïté entre musique savante et populaire, est remarquablement construit, évitant la monotonie, s’appuyant sur les contrastes. La chorégraphie du chœur traduit visuellement le même souci : elle mélange ou rassemble les pupitres, alterne ses interventions depuis la salle ou la scène, autour ou derrière le public. Ainsi l’oreille est sans cesse surprise, réjouie d’un timbre qui se détache, d’un frottement qui titille, d’un bourdon qui magnétise.

Les vingt-six jeunes chanteurs, à la présence intense, bénéficient d’une émission au beau naturel pour une technique au croisement des chants lyriques et populaires, enrichie d’incursions dans le chant diphtongue (« Villarosa Sarialdi II » de Thomas Jennefelt) ou encore dans des traditions méconnues – scandinaves, estoniennes ou baltes. Métallophones et appeaux rythment les cinq temps du concert avec une indéniable magie – tout en assurant plus prosaïquement la justesse des départs.
« Katisma » du finlandais Einojuhani Rautavaara flirte avec le chant grégorien tandis que le cycle des moissons de l’estonien Veljo Tormis régale de nuances diaprées aux harmonies raffinées tout comme les deux pièces norvégiennes « Flyteljod » de Marius Løken et « Jondalen » de Ragnar Vigdal qui jubilent d’une vie qui danse de mille couleurs.
C’est un joli tour de force que de basculer de ce tropisme nordique vers une belle partition en latin comme le « Stabat Mater » de l’espagnol Manuel Ruiz del Corral avant une spectaculaire dernière partie toute en dissonances raffinées.

«  Jeter son corps dans la bataille avec les armes de la poésie », voilà l’inspirante citation de Pier Paolo Pasolini mise en exergue sur le site internet de l’ensemble qui en résume bien l’esprit de liberté au sortir de cette soirée.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Racines

« Villarosa Sarialdi I », Thomas Jennefelt (1954)
« Vigiles », Einojuhani Rautavaara (1928-2016) / Pierre Gief (1962)
« Katisma » (1971-1972) Einojuhani Rautavaara (1928-2016)

Fleurissements

« Beata viscera », Joseph Jennings (1954)
Cycle des moissons, « Labours et Semailles », **Veljo Tormis  (1930-2017)  / Pierre Gief (1962)

Récoltes

« Ataraxie »**, Tellu Turka (1969) / Pierre Gief (1962)
« Flyteljod », Marius Løken (1985)
« Jondalen », Ragnar Vigdal (1913-1991)
« Jesus gjør meg stille » (2023) *, Marius Løken (1985)
« Kilden », Grete Pedersen (1960)

Tailles

« Villarosa Sarialdi II »Thomas Jennefelt (1954)
« Chant de deuil »**, Veljo Tormis (1930-2017) / Pierre Gief (1962)
« Carpe Diem » **, Veljo Tormis (1930-2017) / Pierre Gief (1962)
« Stabat Mater » (2021), Manuel Ruiz del Corral (1978)

Souches

« Kuulmata kuskil  kumiseb kodu », Veljo Tormis (1930-2017)
« Villarosa Sarialdi III », Thomas Jennefelt (1954)
« Soleil », Einojuhani Rautavaara (1928-2016)

*commandes Mikrokosmos
** adaptation française

Direction musicale, scénographie et mise en scène

Loïc Pierre

Costumes

Perrine Laenert

Professeure de chant

Myriam de Aranjo

Assistants à la direction

Line Billard

Clément Bascle

Adam Harrata

Assistantes à la mise en scène

Suzie Ripoche

Marianne Bélijar

 

Les Musicales de Redon, le Carré 9, samedi 15 juillet, 21h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

De superbes Vêpres imaginaires, aussi ferventes que jubilatoires
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Le château qui barbe un peu
Matthias GOERNE, Mikko FRANCK, Aušrine STUNDYTE
Spectacle