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PURCELL, Dido and Aeneas – Versailles

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Spectacle
21 octobre 2024
Machines et diva

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra en trois actes
Musique de Henry Purcell sur un livret de Nahum Tate
Créé en 1687 ou 1688 à la Boarding School for young Ladies de Chelsea, Londres

Détails

Mise en scène, costumes, chorégraphie, scénographie et lumières
Cécile Roussat et Julien Lubek

 

Didon
Sonya Yoncheva
Belinda
Sarah Charles*
Énée
Halidou Nombre*
La sorcière et un marin
Attila Varga-Tóth*
Sorcières
Pauline Gaillard* et Yara Kasti
Un esprit
Arnaud Gluck
Deuxième femme
Lili Aymonino
*Membres de l’Académie de l’Opéra Royal

Orchestre et Chœur de l’Opéra Royal
Direction musicale

Stefan Plewniak

Versailles, Opéra Royal, vendredi 18 octobre 2024, 20h

Après un tour de chauffe apprécié au Capitole de Toulouse, Sonya Yoncheva et les forces de l’Opéra Royal de Versailles prennent leur quartier au dit opéra le temps de cinq représentations. La production conçue par Cécile Roussat et Julien Lubek s’avère un vrai ajout dans l’écrin versaillais. Le duo joue la carte du spectacle de cour avec ses machines et ses effets surprenants tels que les aurait appréciés Marie-Antoinette : décors amovibles qui révèlent grottes et palais, force lumières criardes pour marquer les ambiances, costumes bouffants qui renvoient plus à des toilettes royales qu’aux us carthaginois, accessoires qui descendent des cintres. Ce festin visuel tourne et virevolte au point de lasser ça et là. Si l’on salue les performances des acrobates – tout à leur place dans la scène de la sorcière par exemple – on regrette qu’ils aient été sollicités pour chacune des interventions de l’orchestre. Deux scènes resteront toutefois en mémoire : la sorcière pieuvre terrifiante et l’effacement de Didon dans sa robe dépliée, devenue mer et vagues dans laquelle la reine sombre.

© Franck Putigny

Machine aussi que la phalange de l’Opéra Royal. Capable de virtuosité et d’une certaine sensualité, les musiciens et leur chef délivrent pour ces fortes scènes une belle prestation. Toutefois, Stefan Plewniak ne parvient pas à toujours donner le sens ou la couleur qu’il faudrait aux situations. La chasse est prosaïque, la tempête devra se contenter d’un tempo allègre en guise d’intensité, la palette des scènes dépeintes reste trop pastel dans ce répertoire vitaminé. Quelques menus décalages émaillent aussi la soirée, défauts qui se résorberont sans mal au fil des représentations et autoriseront, espérons-le, davantage de couleurs et d’exubérance.

Un triomphe accueille la diva de la soirée. Sonya Yoncheva se coule un rôle taillé pour sa tessiture actuelle, où son timbre aux échos nostalgiques épousent autant les affects amoureux de Didon que son abandon désespéré. Elle domine le plateau par un volume et une projection inhabituels chez Purcell. Ce surcroit de confort lui offre beaucoup de liberté pour incarner la reine dans tous ses aspects. Dommage qu’en Enée, Halidou Nombre passe à côté de sa première scène. Mal assurée, la voix s’éraille à l’aigu. Il faudra attendre la chasse pour que le jeune baryton déploie une voix riche, autoritaire qui sied tout à fait au portrait vocal du prince. Les rôles secondaires, pour moitié assurés par des membres de l’Académie de l’Opéra Royal, délivrent une belle prestation. Sarah Charles (Belinda) trouve toute sa place à côté de cette Didon mordorée, grâce à une voie fruitée à l’aigu lumineux. Pauline Gaillard et Yara Katsi cherchent de l’acidité et des nasalités tout à propos pour croquer les deux sorcières. Enfin, ce sont les deux autres hommes de la distribution qui se font remarquer. Le contre-ténor Arnaud Gluck fait montre d’une projection remarquable au service d’une voie sertie de couleurs irisées dans une intervention dont on regrette la brièveté. Attila Varga-Toth brille autant par sa présence et son jeu scénique que les accents nasillards qu’il sait donner à sa sorcière. Le contrepoint du marin, mi-jovial mi-autorité, achève de montrer toute la versatilité d’un interprète que l’on suivra avec plaisir.

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Opéra en trois actes
Musique de Henry Purcell sur un livret de Nahum Tate
Créé en 1687 ou 1688 à la Boarding School for young Ladies de Chelsea, Londres

Détails

Mise en scène, costumes, chorégraphie, scénographie et lumières
Cécile Roussat et Julien Lubek

 

Didon
Sonya Yoncheva
Belinda
Sarah Charles*
Énée
Halidou Nombre*
La sorcière et un marin
Attila Varga-Tóth*
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Pauline Gaillard* et Yara Kasti
Un esprit
Arnaud Gluck
Deuxième femme
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*Membres de l’Académie de l’Opéra Royal

Orchestre et Chœur de l’Opéra Royal
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Versailles, Opéra Royal, vendredi 18 octobre 2024, 20h

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