Le Teatro Rossini accueille ce 20 août après-midi Barbara Frittoli dans le cadre du Festival Rossini pour un Concerto di belcanto, récital chant piano. La chanteuse, qui a été une des sopranos star des années 1990 et 2000, est aujourd’hui beaucoup plus discrète. Ce concert est d’autant plus émouvant que la soprano n’avait pas chanté à Pesaro depuis Il viaggio a Reims il y trente ans.
Le programme choisi ne joue pas la carte de la facilité : après quelques Péchés de Vieillesse (dont « Adieux à la vie » : élégie sur une seule note disqualifié par une prononciation du français déficiente) et un extrait de la Petite messe solennelle, elle enchaîne par Quattro canzoni D’Amaranta de Tosti puis des mélodies de Martucci (qui a été professeur de Respighi, et le premier chef à diriger Tristan und Isolde en Italie – cela s’entend). L’opéra n’arrivera qu’aux bis avec l’air d’Adriana Lecouvreur « Io son l’umile ancella ».
Large et puissante, la voix a gagné en stabilité (on ne retrouve plus son large vibrato caractéristique) ce qu’elle a perdu en extension dans l’aigu. Malheureusement un petit accroc lors du deuxième air de Tosti puis un aigu final avorté qui met fin abruptement à l’unique bis, viennent quelque peu ternir la douce nostalgie qui baignait ce concert. A cela s’ajoute une entente assez glaciale entre la diva et sa pianiste Mzia Bakhtouridze, qui brille davantage dans ses pièces pour piano solo (avec un bel intermezzo de Cavaleria rusticana) que comme accompagnatrice.
Mais on pourra retrouver Barbara Frittoli dès septembre en Comtesse des Nozze di Figaro à Madrid.