Forum Opéra

Récital Rossini de Marie-Nicole Lemieux — Paris (TCE)

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
24 mars 2017
Une soirée « sans »

Note ForumOpera.com

1

Infos sur l’œuvre

Détails

Gioachino Rossini

Ouverture (Guillaume Tell)

« Ah perché, perché la morte » (Matilde di Shabran)

« In si barbara sciagura » (Semiramide)

Ouverture (Semiramide)

« Oh patria! … Di tanti palpiti » (Tancredi)

Entracte

Ouverture (L’italiana in Algeri)

« Cruda sorte » (L’italiana in Algeri)

« Una volta poco fà » (Il barbiere di Siviglia)

Ouverture (Il barbiere di Siviglia)

« Amici in ogni evento » (L’italiana in Algeri)

Bis

« Quel dirmi, oh Dio » (La pietra del paragone)

« La danza »

« Qua ci vuol disinvoltura » (L’italiana in Algeri)

Marie-Nicole Lemieux, contralto

Orchestre National de Montpellier

Jean-Marie Zeitouni, direction musicale

Paris, Théâtre des Champs-Élysées, vendredi 24 mars 2017, 20h

Se rendre à un concert entièrement dédié à Rossini est une promesse de musique pétillante comme du spumante, où brillent une ou plusieurs voix qui vocalisent avec l’agilité d’un funambule dans une ambiance revigorante et festive. Oui mais voilà, c’est compter sans l’indisposition passagère d’une artiste qui tout à coup vient gâcher la fête, la transforme en une débâcle aussi imprévisible que désolante. C’est ce qui s’est produit ce soir au Théâtre des Champs-Élysées. On attendait monts et merveilles de ce récital de Marie-Nicole Lemieux consacré au Cygne de Pesaro, on l’imaginait, en salivant à l’avance, chanter ces pages dans lesquelles son tempérament, son entrain, son exubérance feraient merveille. Las, comme dit la sagesse populaire, il y a des soirs « avec » et des soirs « sans », et ce soir n’était décidément pas un soir « avec ».

Elle était pourtant élégante, Marie-Nicole, dans son ensemble veste blanche et pantalon noir pour interpréter les personnages masculins qui occupent la première partie de son programme, mais dès les premières notes de son air d’entrée, « Ah perché, perché la morte » extrait de Matilde di Shabran, on sent que quelque chose ne va pas : le timbre semble altéré, la voix débraillée, les vocalises savonnées, et les notes aiguës proches du cri. Il faut dire que la direction tapageuse de Jean-Marie Zeitouni ne lui facilite guère la tâche. Le visage de la cantatrice, consciente du problème, exprime son désarroi et l’on a mal pour elle. A la fin de l’air, le public l’applaudit chaleureusement pour lui témoigner son affection, car on l’aime ici Marie-Nicole Lemieux, depuis un certain Orlando furioso de 2003 qui fit d’elle une vedette. Dès lors, il n’y a pratiquement pas eu une saison sans qu’elle soit à l’affiche du Théâtre des Champs-Élysées enchaînant les opéras, les oratorios et les récitals avec un succès qui ne s’est jamais démenti. Voilà pourquoi les spectateurs l’encouragent. Malheureusement les choses ne s’arrangent pas avec l’air d’Arsace au deuxième acte de Semiramide, « In si barbara sciagura » dont la dernière note frôle l’accident. Alors, avant d’aborder le dernier morceau de cette partie, la cantatrice s’adresse à la salle avec des larmes dans la voix pour dire combien elle est désolée de cette situation qui échappe à son contrôle et le public lui répond en l’ovationnant, ce qui la rassure sans doute. De fait l’air de Tancrède « Di tanti palpiti »  tient à peu près la route malgré un registre aigu toujours strident.

Vêtue d’une robe vert émeraude, la contralto québécoise aborde la seconde partie avec davantage d’assurance et une plus grande maîtrise de ses moyens qui lui permettent de sauver les meubles in extremis avec les deux airs de L’Italienne à Alger, un personnage qu’elle a souvent interprété et dans lequel sa truculence et son humour ravageur font mouche. En revanche, sa Rosine trop mature, à des lieues de la jeune fille malicieuse et rouée que l’on attend est hors de propos. En bis, un extrait de La pietra del paragone où le chef lui donne la réplique avec une voix qui détonne, précède une « Danza » joliment chantée mais gâchée par un orchestre pachydermique, ainsi qu’une reprise de la seconde partie de l’air d’entrée d’Isabella.

Au pupitre la direction lourde et bruyante – on l’a dit – de Jean-Marie Zeitouni (Ah, cette ouverture martelée de Semiramide ) ne fait qu’ajouter à la tristesse que l’on éprouve en quittant la salle.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

1

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Gioachino Rossini

Ouverture (Guillaume Tell)

« Ah perché, perché la morte » (Matilde di Shabran)

« In si barbara sciagura » (Semiramide)

Ouverture (Semiramide)

« Oh patria! … Di tanti palpiti » (Tancredi)

Entracte

Ouverture (L’italiana in Algeri)

« Cruda sorte » (L’italiana in Algeri)

« Una volta poco fà » (Il barbiere di Siviglia)

Ouverture (Il barbiere di Siviglia)

« Amici in ogni evento » (L’italiana in Algeri)

Bis

« Quel dirmi, oh Dio » (La pietra del paragone)

« La danza »

« Qua ci vuol disinvoltura » (L’italiana in Algeri)

Marie-Nicole Lemieux, contralto

Orchestre National de Montpellier

Jean-Marie Zeitouni, direction musicale

Paris, Théâtre des Champs-Élysées, vendredi 24 mars 2017, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Un dissolu magnifique
Julien CHAUVIN, Jean-Yves RUF, Timothée VARON
Spectacle