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MONSIGNY, Le Roi et le fermier — Versailles

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Spectacle
5 février 2012
Rien de révolutionnaire

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Pierre-Alexandre MONSIGNY

Le Roi et le fermier
Opéra-comique en trois actes, livret de Michel-Jean Sedaine

créé à l’Hôtel de Bourgogne (Paris), le 22 novembre 1762

Mise en scène
Didier Rousselet
Eléments de décor
Bill Harkins
Costumes
Cécile Heatley

Lumières
Colin K. Bills
Chorégraphie
Monica Neagoy

Le Roi
Thomas Michael Allen
Le Fermier
William Sharp
Jenny
Dominique Labelle
Rustaut
Thomas Dolié
Lurewell
Jeffrey Thompson
Betsy
Yulia Van Doren
La Mère
Delores Ziegler
Charlot
David Newman
Le Courtisan
Tony Boutté
Acteurs
Didier Rousselet, Monica Neagoy

Opera Lafayette Orchestra
Direction musicale
Ryan Brown

Opéra de Versailles, dimanche 5 février 2012, 16h

 

 

Pour remonter ce Monsigny, on a repris les décors réalisés en 1780 pour Marie-Antoinette dans son Petit Théâtre, déjà restaurés au XIXe siècle. Costumes traditionnels, sauf pour Lurewell, le grand seigneur méchant homme, grimé comme un clown. Rien de révolutionnaire, malgré tout… Opéra Lafayette est une troupe américaine qui se consacre à redonner vie au répertoire lyrique français du XVIIIe siècle, et l’on a pu récemment encore juger du résultat de ses efforts (voir recension). Sa participation à la saison musicale de l’Opéra de Versailles semble tomber sous le sens dans la mesure où elle permet au public de redécouvrir des œuvres tombées dans l’oubli, mais qui risquent fort d’y retomber aussitôt, en l’occurrence. Car en toute franchise, ce genre d’opéra-comique est éminemment oubliable : argument d’une minceur extrême – malgré quelques répliques dont on se demande si elles sont bien d’époque, du genre « Un seigneur peut ressembler à un coquin » –, musique à peine plus substantielle, malgré une assez jolie scène de tempête à la fin du premier acte. L’intérêt de cette résurrection sans doute sans lendemain est au moins historique, bien qu’il soit un peu moindre que dans le cas du Déserteur, du même Monsigny, qu’avait osé Pierre Jourdan à l’Opéra de Compiègne en 1996, et qu’a enregistré Opera Lafayette en 2010, avec certains des chanteurs ici réunis.

        

A la présentation de ce spectacle en France s’opposait néanmoins un obstacle de taille, lié non à l’œuvre, mais à ses interprètes : la majorité des chanteurs étant insuffisamment francophones pour assumer les dialogues parlés, les metteurs en scène Didier Rousselet et Monica Neagoy ont décidé de devenir Monsieur et Madame Sedaine et de prononcer eux-mêmes toutes les répliques, les personnages se figeant alors comme des statues pendant les dialogues. Cette méthode permet d’amusants effets de distanciation, mais ne favorise guère l’implication du public, et elle impose le silence même à ceux qui seraient peut-être fort bien tiré de l’exercice

Seule exception à cette règle de fer : l’excellent baryon Thomas Dolié a le droit de dire lui-même son texte parlé, et son rôle de comparse balourd lui offre même un air en solo, où il vante la supériorité de la bouteille sur la femme. Dommage que ses collègues ne se situent pas tous au même niveau, en matière de voix comme de diction, la soirée n’aurait pu qu’y gagner. Que ne l’a-t-on distribué dans le rôle du Fermier ! Si William Sharp a de la présence, avec un français chanté quasi parfait, les graves de son premier air sont inaudibles. Aigus vaillants et registre grave satisfaisant, Dominique Labelle a un médium curieusement moins sonore, mais la prononciation de cette soprano québécoise est impeccable. Thomas Michael Allen est un ténor élégant, seules quelques nasalités venant rappeler que le monarque est yankee. Dans le rôle de la Mère, on a la surprise de retrouver Delores Ziegler, « la Dorabella la plus enregistrée de l’histoire », nous dit le programme ; ces temps héroïques sont loin, mais sa voix suffit encore pour ce genre de personnage (qui se voit malgré tout confier un air en soliste). Betsy, la sœur du Fermier, devient ici une demeurée, avec des nattes à la Fifi Brindacier ; Yulia Van Doren y gazouille délicieusement, mais on ne comprend presque rien de ce qu’elle chante. Ryan Brown défend cette musique avec conviction et tire le maximum de la partition, mais le recours excessif à la machine à vent et au tonnerre artificiel empêche d’en goûter le seul moment un peu audacieux. Et l’œuvre se conclut par un vaudeville affirmant qu’ « Il n’est qu’un pas du mal au bien ». Rien de révolutionnaire, on vous le disait bien.

 

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Détails

Pierre-Alexandre MONSIGNY

Le Roi et le fermier
Opéra-comique en trois actes, livret de Michel-Jean Sedaine

créé à l’Hôtel de Bourgogne (Paris), le 22 novembre 1762

Mise en scène
Didier Rousselet
Eléments de décor
Bill Harkins
Costumes
Cécile Heatley

Lumières
Colin K. Bills
Chorégraphie
Monica Neagoy

Le Roi
Thomas Michael Allen
Le Fermier
William Sharp
Jenny
Dominique Labelle
Rustaut
Thomas Dolié
Lurewell
Jeffrey Thompson
Betsy
Yulia Van Doren
La Mère
Delores Ziegler
Charlot
David Newman
Le Courtisan
Tony Boutté
Acteurs
Didier Rousselet, Monica Neagoy

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Ryan Brown

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