Forum Opéra

Gala Placido Domingo — Vérone

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
25 juillet 2009
Un lion dans l’arène

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

GALA PLACIDO DOMINGO
Pour ses 40 ans aux Arènes de Vérone

Coordination des mises en scène : Stefano Trespidi
Projet scénique, vidéos et éclairages : Ezio Antonelli
Chorégraphie : Maria Grazia Garofoli
Costumes : Arènes de Vérone

OTELLO
de Giuseppe Verdi – acte IV

Otello : Plácido Domingo
Desdemona : Teresa Romano
Emilia : Rossana Rinaldi
Cassio : Luca Casalin
Jago : Simone Piazzola
Lodovico : Antonio de Gobbi
Montano : Elia Fabbian

Direction : Pier Giorgio Morandi

CYRANO DE BERGERAC
de Franco Alfano – acte IV

Cyrano : Plácido Domingo
Roxane : Isabelle Kabatu
De Guiche : Simone Piazzola
Le Bret : Elia Fabbian
Ragueneau : Antonio De Gobbi
Sœur Marthe : Rossana Rinaldi
Une Sœur : Maria Cioppi

Direction : Patrick Fournillier

CARMEN
de Georges Bizet – acte IV

Don Josè : Plácido Domingo
Carmen : Nancy Fabiola Herrera
Escamillo : Simone Piazzola
Mercedes : Rossana Rinaldi
Frasquita : Maria Cioppi
Zuniga : Antonio De Gobbi

Direction : Pier Giorgio Morandi

Chœurs et Orchestre des Arènes de Vérone
Ballet des Arènes de Vérone

Vérone, le 24 juillet 2009.

C’est en 1969 que Placido Domingo fit ses débuts en Calaf aux Arènes. Il y reviendra régulièrement jusqu’en 1977, puis seulement en 93 et 94 , et ultérieurement pour quelques apparitions sporadiques comme chanteur ou chef d’orchestre. Pour fêter ces quarante années de fidélité toute relative, le Festival des Arènes de Vérone a monté un spectacle réunissant les derniers actes respectifs d’Otello, de Cyrano et de Carmen. Pour assurer la transition entre des spectacles aussi divers, Ezio Antonelli a conçu un système scénique simple, à base de praticables et de colonnades pour la scène et d’un gigantesque écran en éventail couvrant les gradins sur lequel seront projetées des animations rappelant un peu l’esthétique des jeux vidéo : pour Otello, un château sur une presqu’ile battue par les vagues et sous un ciel d’orage ; pour Cyrano, de simples vitraux puis, en flash back, des scènes de bataille au siège d’Arras ; pour Carmen, les rues sévillanes puis l’inévitable maestranza. Les costumes semblent venir des productions actuelles des Arènes. Quant à la direction d’acteur, elle est relativement fouillée par rapport aux habitudes du lieu, et la mise en scène respecte le texte à la lettre, sans moindre trace de modernisme, conformément aux habitudes de la maison et aux goûts de son public.

Le spectacle commence par un zoom qui nous conduit de la vision du globe terrestre à celle du public des arènes : comme l’écran suit lui-même la pente des gradins, on a un instant l’impression que le public fait le tour complet de l’amphithéâtre. L’effet rappellera un récent « Macbeth » parisien.

Ainsi, ce qui pouvait passer pour le dernier cri de l’innovation en avril dernier, se retrouve trois mois plus tard sur une scène réputée ringarde …

Otello nous vaut un Domingo en bonne forme, toujours aussi convaincant en maure de Venise : à tel point qu’on souhaiterait vraiment le revoir dans le rôle entier, fut-ce au prix de transpositions importantes. Sa Desdémone est la jeune Teresa Romano, récente triomphatrice du 48ème concours Voci Verdiane « Città di Busseto » en 2008. Un très beau matériau, un timbre magnifique et une bonne projection, mais une artiste qui gagnera à se perfectionner techniquement, par exemple pour que les piani deviennent de vrais pianissimi. Quant au chef Pier Giorgio Morandi, on appréciera davantage sa direction élégiaque en première partie, que la scène finale qui manque un peu de tonus.

En Cyrano, Domingo est apparu en revanche en moins bonne forme qu’à Paris, souvent difficile à comprendre. Isabelle Kabatu, belge francophone pourtant, est encore plus incompréhensible. La voix manque de projection, sans doute à cause de la tessiture, ce qui la rend souvent inaudible. L’orchestre lui-même est un peu imprécis, sans doute à cause d’un nombre de répétitions limité plutôt qu’à la baguette experte de Patrick Fournillier.

De même qu’il n’y a pas de production véritablement moderne sans alignement de bidets, Vérone ne serait plus Vérone sans ses processions tape-à-l’œil. Après deux premières parties relativement intimistes, « Carmen » renoue avec les traditions de la maison : ballet pendant l’introduction orchestrale puis déferlement de figurants, de choristes et autres animaux (il y a même des picadors à cheval mais l’éléphant avait les oreillons). Tandis que les quadrilles défilent entre les rangées du parterre, la foule bigarrée déferle des vomitoires : plus de 200 personnes finissent par occuper la scène. Le public heureux tape dans les mains aux rythmes de Bizet : c’est tellement enfantin qu’on en serait presque ému. Ici, « opéra populaire » n’est pas un vain mot.

Premier prix du concours Operalia en 1996, Nancy Fabiola Herrera est une Carmen efficace, vraie actrice mais sans outrance, au timbre sombre, à la voix bien projetée et au français impeccable. La direction de Pier Giorgio Morandi manque encore fois de brio et la brève intervention de Simone Piazzola (finaliste d’Operalia 2008 pourtant) en Escamillo ne convainc pas davantage que son Jago ou son De Guiche précédents.  Mais la surprise vient surtout de Placido, au sommet de ses moyens actuels et dont le Don José est tout simplement renversant d’engagement scénique  et de splendeur vocal. Certes, la scène finale est transposée d’un demi ton, mais à 68 ans, on ne sera pas trop regardant vu le résultat !

Le spectacle se termine par la remise d’un trophée par les autorités locales : on aurait préféré un bis repris en cœur par le public ! Mais ne boudons pas notre plaisir : des soirées comme celle-ci sont des moments rares.
 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

GALA PLACIDO DOMINGO
Pour ses 40 ans aux Arènes de Vérone

Coordination des mises en scène : Stefano Trespidi
Projet scénique, vidéos et éclairages : Ezio Antonelli
Chorégraphie : Maria Grazia Garofoli
Costumes : Arènes de Vérone

OTELLO
de Giuseppe Verdi – acte IV

Otello : Plácido Domingo
Desdemona : Teresa Romano
Emilia : Rossana Rinaldi
Cassio : Luca Casalin
Jago : Simone Piazzola
Lodovico : Antonio de Gobbi
Montano : Elia Fabbian

Direction : Pier Giorgio Morandi

CYRANO DE BERGERAC
de Franco Alfano – acte IV

Cyrano : Plácido Domingo
Roxane : Isabelle Kabatu
De Guiche : Simone Piazzola
Le Bret : Elia Fabbian
Ragueneau : Antonio De Gobbi
Sœur Marthe : Rossana Rinaldi
Une Sœur : Maria Cioppi

Direction : Patrick Fournillier

CARMEN
de Georges Bizet – acte IV

Don Josè : Plácido Domingo
Carmen : Nancy Fabiola Herrera
Escamillo : Simone Piazzola
Mercedes : Rossana Rinaldi
Frasquita : Maria Cioppi
Zuniga : Antonio De Gobbi

Direction : Pier Giorgio Morandi

Chœurs et Orchestre des Arènes de Vérone
Ballet des Arènes de Vérone

Vérone, le 24 juillet 2009.

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Angels of Violent Death
Paul-Emile FOURNY, Francesca TIBURZI, Devid CECCONI
Spectacle