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VERDI, Falstaff – Paris (Bastille)

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Spectacle
11 septembre 2024
Falstaff magistral d’Ambrogio Maestri

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Comédie lyrique en trois actes de Giuseppe Verdi, sur un livret d’Arrigo Boito, tiré des Joyeuses Commères de Windsor et Henry IV de Shakespeare
Création à la Scala de Milan le 9 février 1893

Détails

Mise en scène
Dominique Pitoiset
Décors
Alexandre Beliaev
Costumes
Elena Rivkina
Lumières
Philippe Albaric

Sir John Falstaff
Ambrogio Maestri
Ford
Andrii Kimach
Mrs Alice Ford
Olivia Boen
Mistress Quickly
Marie-Nicole Lemieux
Mrs Meg Page
Marie-Andrée Bouchard-Lesieur
Nannetta
Federica Guida
Fenton
Iván Ayón-Rivas
Pistola
Alessio Cacciamani
Bardolfo
Nicholas Jones
Dottore Caius
Gregory Bonfatti

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Chef des Chœurs
Alessandro Di Stefano
Direction musicale
Michael Schønwandt

Paris, Opéra Bastille, mardi 10 septembre 2024 à 19h30

C’est avec Falstaff mis en scène par Dominique Pitoiset que s’ouvre la nouvelle saison de l’Opéra Bastille. Créée voici un quart de siècle cette production, maintes fois reprise, n’accuse nullement son âge, sans doute parce qu’elle demeure fidèle au livret même si l’action a été transposée à la fin du dix-neuvième siècle, comme en témoignent les costumes d’Elena Rivkina, notamment les robes des personnages féminins, particulièrement seyantes, et la présence sur le plateau d’une superbe voiture d’époque. Le décor unique est constitué de grands panneaux coulissants qui occupent le fond de scène et représentent tour à tour la façade de l’hôtellerie de la Jarretière et celle de la demeure de Ford, l’entrée du Parc de Windsor et un garage. Toute l’action se déroule en extérieur. Lors du dernier tableau le grand Chêne de Herne est une image projetée sur les façades dans une lumière bleutée. Sur le plateau sont disséminés divers accessoires utiles à l’action, table, fauteuils, paravent et bien sûr un grand panier à linge au premier acte. La direction d’acteurs, alerte et précise, est d’une lisibilité parfaite.

A côté des deux vétérans Ambrogio Maestri et Marie-Nicole Lemieux qui ont déjà interprété leurs rôles in loco en 2013, l’OnP a engagé pas moins de cinq jeunes chanteurs qui effectuent leurs débuts – dont certains sont prometteurs – sur notre première scène nationale : Nicholas Jones, membre de la troupe lyrique de l’Opéra de Paris et Alessio Cacciamani, tirent aisément leur épingle du jeu dans les rôles de Bardolfo et Pistola. Iván Ayón-Rivas campe un Fenton de bon aloi doté d’une voix claire et bien projetée. A ses côtés, Federica Guida, dont la largeur vocale et la longueur du souffle captent d’emblée l’attention, incarne une Nanetta volontaire qui ne s’en laisse pas conter. L’on aurait cependant souhaité des aigus un peu plus éthérés et diaphanes sur la phrase récurrente « Anzi rinnova come fa la luna. » Le baryton ukrainien Andrii Kimach dispose de moyens solides et d’une bonne projection. En dépit d’un chant avare de nuances et d’un timbre à la séduction limitée, son Ford bougon et colérique demeure convaincant en toutes circonstances. Enfin Olivia Boen, dont la voix limpide et homogène passe aisément la rampe, dessine un portrait tout en délicatesse d’Alice Ford. Rusée et sûre d’elle à la fois, son héroïne gagnerait à être un peu plus rouée. La soprano américaine recueille cependant une ovation bien méritée au rideau final.

Gregory bonfatti est un Docteur Caïus sonore, quant à Marie-Andrée Bouchard-Lesieur .et Marie-Nicole Lemieux, elles complètent avec bonheur le groupe des commères. La première grâce à son timbre délicatement fruité, la seconde grâce à sa faconde et la maîtrise d’un rôle qu’elle a mis à son répertoire depuis de nombreuses années et qu’elle incarne avec une gourmandise non dissimulée et une vis comica irrésistible. La contralto québécoise possède le grave opulent que réclame la partition et sa voix réussit à passer la rampe dans le grand vaisseau de Bastille. Enfin Ambrogio Maestri est le grand triomphateur de la soirée. Le baryton italien sur qui le temps ne semble pas avoir de prise est assurément l’un des meilleurs Falstaff actuels. Depuis de nombreuses années il a promené son « Pancione » sur les plus grandes scènes et peaufiné son interprétation qui demeure un modèle. Drôle sans être caricatural, volontiers émouvant comme en témoigne son air « Va, vecchio John » au début du troisième acte il domine aisément le plateau.

Tout ce beau monde est mené tambour battant par la baguette vive et nerveuse de Michael Schønwandt qui propose une direction éminemment théâtrale ovationnée par le public après l’entracte et aux saluts finals. Saluons enfin la prestation remarquable des chœurs dans la fugue qui conclut l’ouvrage, rondement menée.

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Comédie lyrique en trois actes de Giuseppe Verdi, sur un livret d’Arrigo Boito, tiré des Joyeuses Commères de Windsor et Henry IV de Shakespeare
Création à la Scala de Milan le 9 février 1893

Détails

Mise en scène
Dominique Pitoiset
Décors
Alexandre Beliaev
Costumes
Elena Rivkina
Lumières
Philippe Albaric

Sir John Falstaff
Ambrogio Maestri
Ford
Andrii Kimach
Mrs Alice Ford
Olivia Boen
Mistress Quickly
Marie-Nicole Lemieux
Mrs Meg Page
Marie-Andrée Bouchard-Lesieur
Nannetta
Federica Guida
Fenton
Iván Ayón-Rivas
Pistola
Alessio Cacciamani
Bardolfo
Nicholas Jones
Dottore Caius
Gregory Bonfatti

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
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Paris, Opéra Bastille, mardi 10 septembre 2024 à 19h30

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