Naissance d’une scène ouverte à tous les arts, la chaîne.tv Culturebox, musiques de maître et d’élève jumelées, créateurs d’avant-garde et trois émouvants sopranos révélés…Voici les ondes lyriques de février, d’images fugaces ou de chants éphémères, soutiens toujours souverains, indélébiles en nos âmes.
Dernière minute
Vous trouverez les « Dernière minute », une fois par semaine, dans notre rubrique « Brèves ».
►Sur WebTV-MartinaFranca : Un grand nombre des productions du Festival della Valle d’Itria en accès gratuit. Il suffit de s’inscrire.
►Depuis lundi 1er février, Culturebox.tv, accessible 24h/24 sur le canal 19 de la TNT, sur la plateforme France.tv, et progressivement chez l’ensemble des opérateurs
Nous vous annoncions l’heureux évènement le 22 janvier, Culturebox.tv, « la chaîne éphémère 100% dédiée à la culture, au spectacle vivant et aux artistes », est née ce 1er février, sur le canal 19 de la TNT (ex canal de France Ô), avec une soirée entièrement musicale, en direct du Théâtre Mogador à Paris, animée par Daphné Bürki et Raphäl Yem. Du lundi au samedi la grille s’organise autour de « Culture, l’émission », rendez-vous quotidien de 52mn, à 20h10, scène ouverte à toutes les disciplines artistiques, avec artistes et créateurs dans toutes leurs diversités. En journée, des rediffusions d’émissions culturelles, évènements, documentaires des différentes chaînes de France Télévisions ; de 17 à 19h, trois émissions dédiées à la nouvelle scène ; et en soirée des captations nouvelles ou au catalogue de spectacles, tous genres confondus. Samedi 6 février, à 21h05, nous pourrons voir « Le Ballet Royal de la Nuit » de Sébastien Daucé et l’Ensemble Correspondances, au Théâtre de Caen, en 2017 ; et, en replay sur France.tv, les émissions du 1er au 5 février : « Carmina Burana » à Orange en 2014, la « Nuit Magique » des Chorégies d’Orange en 2020, « Mika à l’Opéra Royal du Château de Versailles », émission de ce 5 février sur France5. Le dimanche semble réservé aux expositions et musées. Le souhait de votre commentatrice : que d’éphémère cette chaîne culturelle devienne permanente !
►A partir du 2 février, AngersNantesOpera-streaming : Les Trois Contes (voir dates et horaires) – « Leonardo da Vinci », film accompagné par l’Ensemble Doulce Mémoire (19h – 16 fév.)
►A partir du 5 février, Operavision : Il Barbiere di Siviglia (5 fév. – DNO) – Manon (12 fév. – Hambourg) – Pelléas et Mélisande (19 fév. – GTG) – Love & Politics (27 fév. – Umea) – « Tempo Ritrovato » – (10 fév. – Fondazione Rete Lirica delle Marche – Opera Digital)
►A partir du 5 février, BRKlassik-livestreams, et BRKlassik-radio : Christian Gerhaher (20h30 – 5 fév. – streaming) – Krassimira Stoyanova (20h – 10 fév.) – Simon Keenlyside (20h – 19 fév.) – Eugène Onéguine (20h – 20 fév.)
►A partir du 6 février, RAI3-radio : Fidelio (20h – 6 fév. – ROH) – Das Verratene Meer (20h30 – 7 fév.) – Récital S.Yoncheva, P.domingo, Y.Kaufmann (21h30 – 8 fév.) – Anna Prohaska (20h30 – 10 fév.) – (20h – 6 fév. – ROH) – Récital A.Grigorian, M.Goerne (20h30 – 11 fév.) – Angela Denoke (20h30 – 12 fév.) – L’Orfeo – Monteverdi (20h – 13 fév.)
►A partir du 6 février, WienerStaatsoper-live : Pelléas et Mélisande (6 fév.) – Le Nozze di Figaro (7 et 11 fév.) – Don Giovanni (9 fév.) – La Clemenza di Tito (10 fév.) – Die Zauberflöte (12 fév.) – Die Entfürung aus dem Serail (13 fév.)
►A partir du 6 février, MET-live : Le Nozze di Figaro (6 fév.) – Ariadne auf Naxos (7 fév.) – Tosca (8 fév.) – Das Rheingold (9 fév.) – Ernani (10 fév.) – Il Barbiere di Siviglia (11 fév.) – Un Ballo in Maschera (12 fév.) – Akhnaten (13 fév.) – Les Troyens (14 fév.) – Die Walküre (15 fév.)
►Samedi 6 février, 20h CET, OperaStreamingEmiliaRomagna : Giuseppe Verdi, Don Carlo – Modène, Teatro Pavarotti, streaming direct 2021
►Samedi 6 février, 20h CET, France-Musique : Claude Debussy, Pelléas et Mélisande – Opéra de Rouen, 2021
►Dimanche 7 février, 21h CET, BruZane-classicalradio : Reynaldo Hahn, « O mon bel inconnu » – Diffusion intégrale en avant-première de la sortie du CD-livre le 12 février
►Dimanche 7 février, 17h30 CET, Arte.tv, Arteconcert : Johannes Brahms, Eine Deutsches Requiem – Opéra de Zurich, streaming direct 2021
►Dimanche 7 février, 05h CET, Arteconcert, dimanche 14 février, 18h55 CET, Arte.tv, et Arteconcert, jeudi 25 février, 05h CET, Arte.tv : « Opera in Love » – S.Yoncheva – V.Grigolo – M.Marcu – D.Luciano – Arènes de Vérone, 2020
►Lundi 8 février, 20h15 CET, Bayerischestaatsoper.tv : Leos Janacek, Journal D’un Disparu – Munich, Bayerische Staatsoper, streaming direct 2021
►Mardi 9 février, 21h05 CET, Culturebox.tv, puis France.tv : François-Adrien Boieldieu, La Dame Blanche – Opéra de Rennes, 2021
►Mardi 9 février, 19h30 CET, Müpa-streaming : Josef Haydn, Die Shöpfung – Budapest, Virtual Concert Hall, streaming direct 2021
►Mardi 9 février, 20h CET, France-Musique : Carlo Gesualdo, Tenebrae Responsoria – Vienne, Konzerthaus, 2020
►Mercredi 10 février, Metaclassique-radio : « Annoter » – Les partitions – Entretiens avec le clarinettiste Jean-Noël Crocq, et les compositeurs Colin Roche et Frédéric Mathevet – Emission de David Christoffel, 2021
►Mardi 12 février, 19h CET, Operavision : Jules Massenet, Manon – Hambourg, Staatsoper, 2021
« Douces images » puis sombres images, en noir et blanc, en ombres, défilent sur grand écran à chaque prélude ou début d’acte, signes du temps qui va suivre ; avec les ardents duos Manon-Chevalier Des Grieux, la captivante scène de music-hall, pour la fête au Cours-la-Reine du III, et, bien sûr, les grands airs, voilà les moments les plus enthousiasmants de ce nouveau Manon. David Bösch transpose l’action en 2021, mais sait perpétuer l’intimisme de la partition massenétienne dans sa mise en scène, dont le défaut est un acte I surjoué. Ayant assimilé avec bonheur sa prise de rôle à Zurich, souveraine dans ce cast, Elsa Dreisig est une Manon experte vocalement, toujours sensible et spontanée. Meilleur qu’à Athènes en 2018, Ioan Hotea est un Chevalier Des Grieux de qualité, dont le Français devrait s’améliorer ; comme le Français de l’ensemble des très bons chanteurs-acteurs : Björn Bürger (Lescaut), Dimitry Ivashchenko (Comte Des Grieux), Daniel Kluge (Guillot), Alexey Bogdenchikov (de Brétigny)… De romantisme intimiste aussi, la direction musicale de Sébastien Rouland.
►Vendredi 12, 20h15 CET, et mercredi 17 février, 19hCET, Berwaldhallen-live : Mahler, Schubert, Deux concerts avec Christian Gerhaher – Stockholm, Sveriges-radio, 2021
►Vendredi 12 février, 20h CET, France-Musique : Schubert, Goubaïdoulina, Hommage à T.S.Eliot – Paris, Auditorium de Radio-France, 2020
►Samedi 13 février, 18h30 CET, Bayerischestaatsoper.tv, BRKlassik-live, BRKlassik-radio : Carl Maria von Weber, Der Freischütz – Munich, Bayerische Staatsoper, streaming direct 2021
Dmitri Tcherniakov est de retour ! Quantité de chanteurs l’aiment, adorent travailler avec lui car il excelle dans la direction des chanteurs-acteurs. A contrario, ses mises en scène sont fréquemment contestées par un public lassé des transpositions dans des cabinets-psy ou des centres de soins en « psycho-machinchose ». A quelle « moulinette » notre trublion bien-aimé passera-t-il ce Der Freischütz munichois ? Son analyse, en résumé : que faire aujourd’hui avec cet univers surnaturel, ce conte de fées, avec fantômes, Dieu et diable ? Notre monde est rationnel mais nos peurs, nos abîmes intérieurs demeurent. Le surnaturel effrayant de la « Gorge-aux-loups » est partout, métaphore de nous-mêmes, de l’intériorité de chacun… Antonello Manacorda dirige le chef-d’œuvre, devenu « acte de naissance de l’opéra allemand », mais composé par un Carl Maria von Weber curieux de tous les styles de musiques européennes. Distribution vocale, de charme et de robustesse, avec Golda Schultz (Agathe), Pavol Cernoch (Max), Anna Prohaska (Ännchen), Kyle Ketelsen (Kaspar), Boris Prygl (Ottokar), Tareq Nazmi (Eremit), Milan Siljanov (Kilian) et Eliza Boom, Sarah Gilford, Daria Proszek, Yajie Zang.
►Samedi 13 février, 20h CET, France-Musique : Giacomo Puccini, Tosca – Vienne, Staatsoper, 2020
►Dimanche 14 février, 19h CET, OperaZurich-streaming : Christoph Willibald Gluck, Orphée et Eurydice – Opéra de Zurich, streaming direct 2021
►Mercredi 17 février, 20h30 CET, PhilharmonieParis-live : Claudio Monteverdi, Madrigaux – Les Arts Florissants – Paul Agnew – Paris, Cité de la Musique, streaming direct 2021
►Jeudi 18 février, 15h CET, DeutschOperBerlin-streaming : Erich Wolfgang Korngold, Das Wunder der Heliane – Berlin, Deutsch Oper, 2018
►Jeudi 18, 19h30 CET, et dimanche 21 février, 14h05 CET, Arte.tv, et Arteconcert, et aussi le 27 février, 20h CET, France-Musique : Giuseppe Verdi, Aïda – Paris, Opéra Bastille, streaming direct 2021
►Vendredi 19 février, 20h CET, GTG-digital : Wolfgang Amadeus Mozart, La Clemenza di Tito – Genève, Grand Théâtre, streaming direct 2021
En ces temps imprévisibles, Aviel Cahn, directeur du GTG, a réussi à sauver son concept de saison, notamment avec un « Pelléas sous le regard des galaxies » et, ici, avec La Clemenza di Tito, grand classique de répertoire, mis en scène par Milo Rau, un bleu en matière d’opéra, mais un créateur « très politique », « à l’avant-garde du théâtre documentaire ». Dans un décor post apocalyptique, avec Capitole en flammes, explosion du Vésuve et coup d’état du à la crise climatique, une élite d’artistes et d’intellectuels a pris le pouvoir, vivant dans l’opulence et l’art, face à un prolétariat extrêmement pauvre… Un thriller politique qui sonde la sauvagerie comme les mensonges du monde actuel, avec un plateau de superbes mozartiens, très motivés par le jeu théâtral : Bernard Richter (Tito), Serena Farnocchia (Vitellia), Anna Goryachova (Sesto), Marie Lys (Servilia), Cecilia Molinari (Annio), et Justin Hopkins (Publio). Au pianoforte et pour une direction musicale éclairée, nous retrouvons très stimulant comme raffiné Maxim Emelyanychev.
►Samedi 20 février, 20h CET, France-Musique : Gioachino Rossini, Il Barbiere di Siviglia – Rome, Teatro dell’Opera, 2020
►A partir du 20 février, Ö1-radio : Thaïs (19h30 – 20 fév.) – Carmen (19h30 – 27 fév.) – La Traviata (19h – 4 mars)
►Mercredi 24 février, 21h CET, France3.tv, France-Musique, puis France.tv : Victoires de la Musique Classique 2021 – Lyon, Auditorium, direct 2021
Avec un duo inédit d’animateurs enthousiastes : Stephane Bern, notre « monument historique » (dixit Didier Martin, Président des Victoires) et la violoniste Marina Chiche, « médiatrice pour lever les barrières et donner quelques clés d’écoute » (lefigaro.fr), cette 28e édition des Victoires de la Musique Classique veut insuffler un esprit de solidarité, de transmission, de bonheur partagé dans la musique. Les trois sopranos, nommées dans la catégorie « Révélations » sont les plus émouvantes du monde : la benjamine, Marie Oppert, par la grâce de sa voix légère, par la sensibilité effervescente d’un théâtre qui lui vient de la comédie musicale ; Jeanne Gérard, par un soprano lyrique chatoyant et un jeu incandescent, ceux d’une grande Violetta à venir ; enfin, Marie-Laure Garnier, « une reine en devenir », dont la belle technique soutient intelligemment les flamboiements dramatiques de son ample lirico-spinto. Vous pouvez voter pour l’une d’elles ici, jusqu’au mardi 16 février 2021, 20h, ainsi que pour la « Révélation soliste instrumental » : Jean-Paul Gasparian (piano), Aurélien Gignoux (percussions) ou Eva Zavaro (violon). Nous entendrons aussi, nommées dans la catégorie « Artiste lyrique » : Léa Desandre, Julie Fuchs et Véronique Gens ; ainsi que les artistes des catégories « Soliste instrumental », « Compositeur », « Enregistrement » et une œuvre de Camille Pépin. Nikolaj Szeps-Znaider est à la direction musicale, avec l’Orchestre National de Lyon, sans oublier quelques invités d’importance : les amis Michael Spyres et Lawrence Brownlee, la cheffe vénézuelienne Glass Marcano, Leonardo Garcia Alarcon et la Cappella Mediterranea, Alex Vizorek et le duo Jatekok.
►Dimanche 28 février, 15h CET, ArenaVeronaWeb.tv, facebook-ArenaVerona, YT-ArenaVerona : Amilcare Ponchielli, Il Parlatore Eterno – Giacomo Puccini, Il Tabarro – Vérone, Teatro Filarmonico, streaming direct 2021
Maître et élève jumelés à Vérone, Ponchielli avec sa quasi unique œuvre comique, Il Parlatore Eterno (1873), et Puccini avec le tragique Il Tabarro, premier opéra d’Il Trittico. Le livret, pour le « scherzo comico in un atto » du cremonese, a été tiré, par Antonio Ghislanzoni, d’une farce française de Charles-Maurice Descombes « Le Parleur Eternel » (1805). Lelio Cinguetta (Biaggio Pizzuti) vient demander la main de sa fiancée Susetta (Grazia Montanari), dans un long monologue pour baryton. Interviennent de nombreux personnages : les parents Dottor Nespola (Maurizio Panto) et Aspasia (Tamara Zandonà), la bonne Sandrina (Sonia Bianchetti), et, bien sûr, le gendarme (Francesco Azzolini) pour séparer Lelio de son rival Egidio (Salcatore Schiano di Cola). Le tissu musical, fluide, entrelace danses et scènes, avec récitatifs, ariosos ou cantabiles, parlé et même sillabato. Stefano Trespidi reprend ici sa mise en scène de 2006. Arrive, en seconde partie, Il Tabarro, avec son mouvement perpétuel des eaux de la Seine, ses « bruitages » de péniches, de Paris, son drame féroce et ses « vagues irrégulières » de lyrisme. Cast vocal épatant pour cette « partition pleine de sève et de couleur, où le meilleur Puccini se retrouve à chaque instant » (André Gauthier), avec Luca Salsi (Michele), Maria José Siri (Giorgetta), Samuele Simoncini (Luigi), Francesco Pittari, Davide Procaccini, Rossanna Rinaldi, Riccardo Rados, Grazia Montanari, Dario Righetti, dans la mise en scène de Paolo Gavazzeni et Piero Maranghi. Les deux opéras sont dirigés par Daniel Oren, grand spécialiste de l’époque.
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