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PARIS
21/10/2007
Jennifer Larmore
© DR
ORCHESTRE DE CHAMBRE DE BÂLE
JENNIFER LARMORE
Direction David Stern
Antonio Vivaldi (1678-1741)
Concerto pour cordes et continuo en ut majeur RV 116
Concerto pour cordes et continuo en ut majeur RV 11
Orlando Furioso
« Alza in quegl’occhi »
« Vorresti amor da me »
« Cosi potessi anch’io »
Gioacchino Rossini (1792-1868)
L’Italienne à Alger
« Cruda sorte »
« Per lui che adora »
Le Barbier de Séville
Ouverture
« Una voce poca fa »
Felix Mendelssohn (1809-1847)
Symphonie n°4 en la majeur op.90 « Italienne »
Paris Salle Pleyel, 21 octobre 2007
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Régime minceur !
En mise en bouche, un concerto de Vivaldi en trois mouvements bien relevés permet à David Stern d’installer en douceur l’humeur virtuose propre à apprécier les gracieuses vocalises de Jennifer Larmore dans trois arias d’Orlando furioso.
Dans sa longue robe fourreau noire portée avec un cardigan
zippé en lamé blanc finement strié de filaments
noirs et avec sa coiffure bouclée mi longue très
classique, la mezzo américaine offre une image à la fois
glamour et très sage. Ceux qui se souviennent d’une
chanteuse un peu ronde en Alcina dans l’Orlando furioso
donné en version de concert sous la direction de Spinozzi au
Théâtre des Champs-Élysées fin 2003 et enregistré chez Naïve,
sont surpris de la retrouver fort amincie et longiligne. Malgré
sa notoriété, Larmore avait alors été
éclipsée par la prestation époustouflante de la
jeune Marie Nicole Lemieux dans le rôle-titre.
Aujourd’hui, la voix qui manque toujours de puissance, semble
avoir gagné en stabilité. Le médium est chaleureux
et les passages aux notes graves se font aisément. Après
deux airs de Vivaldi en hors d’œuvre, on a
l’appétit aiguisé dans l’attente des plats de
résistance rossiniens que l’on anticipe avec gourmandise.
Après l’arrivée sur le plateau des instruments
nécessaires à cette dégustation, les musiciens,
conduits en souplesse par un chef plutôt inspiré,
délivrent une pâte orchestrale assez goûteuse dans
la célèbre symphonie d’ouverture de L’Italienne à Alger.
Le suspense voulu dans l’introduction, la vivacité du
dialogue entre les vents, les scansions des contrebasses, tout y est.
Difficile de dire ce qui laisse sur sa faim. Serait-ce le grain de
folie quasiment introuvable en dehors de la
péninsule italienne ? Un sentiment que renforce le
« Cruda sorte» assez conventionnel avec des aigus
tirés que nous entendons dans la foulée. Heureusement,
Jennifer Larmore se montre plus convaincante dans l’aria « Per lui che adoro ». Avec le tempo
lent de son début et la tendresse exprimée dans les
paroles, la chanteuse trouve là les ingrédients qui lui
permettent de déployer un charme raffiné non
dépourvu d’humour. La diction est précise, elle
prend plaisir à rouler joliment les « r »
et les pianissimi sont délicieux. On la sent ici vraiment
à son affaire ; elle est très applaudie.
Après l’entracte, le chef américain conduit l’ouverture du Barbier de Séville,
d’une manière qui souligne, plus encore qu’à
l’accoutumée, la filiation mozartienne de Rossini. Quant
à Jennifer Larmore, elle termine en beauté sa prestation
parisienne sur une cavatine de Rosine « Una voce poco
fa » assez savoureuse.
Hélas côté chant, nous en restons là. La
programmation de la symphonie « italienne » de
Mendelssohn suit immédiatement. Elle est donnée dans une
exécution soignée bien que conduite sans partition par un
chef très détendu. Ainsi, l’élégante
mezzo aura pu filer à l’anglaise sans donner la
possibilité au public de lui réclamer le moindre bis en « dessert ».
Brigitte CORMIER
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