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NANCY
26/11/2006
Acte 1 : Susanna - Patricia Petibon - Le Comte - Jean-François Lapointe
et Don Basilio - Avi Klemberg
© Ville de Nancy
Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
Les Noces de Figaro
Commedia in musica en 4 actes
Livret de Lorenzo da Ponte
d’après la pièce La Folle journée
ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais
Créé le 1er mai 1786 au Burgtheater de Vienne
Mise en scène : Jean Lierlier
Dramaturgie : Jean Faravel
Décors : Philippe Miesch
Costumes : Werner Strub
Lumières : Jean-Philippe Roy
Maquillage, coiffure : Katrine Zingg
Assistante mise en scène : Jane Piot
Assistant costumes : Jean-Claude Fernandez
Le Comte Almaviva : Jean-François Lapointe
La Comtesse Almaviva : Hiromi Omura
Figaro : Nicolas Cavallier
Susanna : Patricia Petibon
Cherubino : Diana Axentii
Marcellina : Anna Steiger
Le Docteur Bartolo : Marcos Fink
Don Basilio : Avi Klemberg
Don Curzio : Simon Kang
Antonio : Jean Ségani
Barbarina : Khatouna Gadelia
Deux dames : Anne-Claire Raineri, Pauline Yon
Continuo : Anne-Catherine Bucher
Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy
Direction musicale : Juraj Valcuha
Nancy, le 26 novembre 2006
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Les joies simples
Soirée roborative. Un public chaviré qui ovationne sans
barguigner (la claque des supporters en devient inutile…), un
jeune metteur en scène comme tout étourdi de la
fête qu’on lui fait, des stars qui ne mégotent pas
leur engagement, et même une petite
révélation, celle d’une Barbarina (Khatouna
Gadelia) à suivre de près… Et si au fond faire de
l’opéra n’était pas plus simple que tout ce
que l’on imagine, en ces temps prétendument difficiles de
malscène, malchant, malceci et malcela ?
Les Noces de Figaro disent
beaucoup de choses. Un Empereur qui autorise une pièce
subversive (certes édulcorée par Da Ponte) pour mieux
faire passer son message à sa noblesse : « soyez
plus intelligents qu’Almaviva ». Un comte qui ne
renonce à son droit de cuissage que parce qu’il estime
pouvoir s’en passer pour le même résultat. Un
serviteur qui envoie danser son maître sur un air de
révolution. Des virilités mise en doute, des
fidélités bousculées, des femmes troublées,
d’anciennes amours révélées, de futures
amours subodorées. Un enfant troublant que l’on manipule
(et qui mourra à la guerre, mais cela, Mozart ne le dit pas). Et
des femmes à ne plus savoir qui désirer, piquante
Susanna, noble Rosine, naïve Barbarina, rouée Marcellina,
typologies trop simples qui se contredisent à chaque
rebondissement. Une fin heureuse, oui, mais jusqu’à
quand ?
Alors, rajouter encore du signifiant ? Non, simplement lire le
texte, écouter la musique qui comme toujours chez Mozart
explique et contredit, et s’amuser… Une mise en
scène intelligente et complice, qui multiplie les clins
d’œil, ne craint pas les transpositions
(d’époque, de lieu) sans renier pour autant le texte. Et
surtout, où l’ego du metteur en scène ne demande
pas en permanence à Da Ponte et Mozart de lui faire de la place.
C’est cela que le public de Nancy a salué, avec justesse.
Le Comte - Jean-François Lapointe - La Comtesse - Hiromi Omura
Susanna - Patricia Petibon - Figaro - Nicolas Cavallier
et Antonio - Jean Ségani
© Ville de Nancy
Si
l’on ajoute la direction précise de Juraj Valcuha –
ouverture au pas de charge mais aussi sublimes lenteurs, et attention
de tous les instants envers le chant que quelques décalages ne
contredisent pas – on s’en voudrait presque
d’émettre quelques réserves : anecdotiquement
côté chiffons – comment peut-on oser cette
combinaison pantalon plissée verte ? – mais plus
sérieusement sur la distribution. Non sur un Figaro et un
Almaviva superlatifs et bons acteurs, non sur la Susanna d’une
Patricia Petibon enceinte de quelques mois et pourtant
renversante… dans tous les sens du terme. Mais, dans une
distribution par ailleurs très pertinente, comment nier la
déception suscitée par la fatigue vocale de Hiromi Omura
– que l’on avait pourtant saluée dans La Bohême
de Metz ? Peu à l’aise, elle n’est que par
instants en adéquation vocale ou scénique avec le
rôle. Diana Axentii, ici gavroche plus poupin que troublant, a
plus à dire avec Chérubin que dans son rôle
précédent (Bianca de la Tragédie Florentine), et le chante fort bien dans son « Voi che sapete ».
Sophie ROUGHOL
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Reprise au Théâtre de Caen :
mardi 19 décembre, 20h00
jeudi 21 décembre, 20h00
samedi 23 décembre, 20h00
informations sur www.theatre.caen.fr/
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